mardi 31 juillet 2007

soirée écossaise (bannière)

Une bonne idée de Fried, merci vieille soupe...



Alors, pour les lecteurs novices, de gauche à droite :

- Fried, l'anisette à la main

- Ernesto, qui ne s'habille plus comme ça depuis qu'il est délégué CGT

- Jay, de sortie du boulot et qui n'a pas trouvé le temps de se changer dans sa voiture

- Louise (le "Décolleté qui Rend Fou", hein ? merci bien, pour qui passe-je maintenant ?)

- Xuc, Grand Corps Malade style, accompagné de Fantôme n°4 et Fantôme n°2

lundi 30 juillet 2007

soirée écossaise (quatrième partie)

Vous me l'aviez réclamée, la voilà, la suite de notre histoire. Mais juste un petit bout, histoire de nous remettre tous dans l'ambiance...
Alors, Antoine, Xuc, Ernesto, Louise, Fried et Jay étaient de sortie ce soir-là pour une soirée écossaise organisée par Louise. Mais une insurrection parisienne généralisée a contrarié leurs plans, et les voilà partis pour la place de la Bastille, se frayant un chemin parmi les manifestants.
Mais arrivés sur la place, ne voilà-t-il pas qu'un événement étrange se produit, et l'instant d'après les retrouve seuls, hors du temps et de l'espace, sur une antique place parisienne, en face d'un bâtiment qui ressemble à s'y méprendre à notre bonne vieille Bastille. Nos héros commencent à avoir légèrement les boules...


Fried marchait déjà d’un pas décidé, la tête haute et droit devant lui (autant que ses deux grammes six le lui permettaient), en direction de la ruine menaçante. Les autres lui emboîtent le pas comme ils peuvent, mais avançant de manière un peu plus circonspecte. Ils ne sauraient dire ce qui les impressionne le plus : avoir vécu ce moment où le temps a semblé s’être arrêté ; le grand bâtiment apparu soudainement devant eux ; la couleur vert blafard de ce ciel en mouvement, tellement étrange qu’il semble artificiel ; ou ce silence oppressant qui alourdit l’air autour d’eux ?…

Xuc sent que quelqu’un le tire par la manche. C’est son fantôme n°2. Il parle d’une voix précipitée :
- N’y vas pas ! n’y vas pas ! ça pue, ça pue je te dis !
Mais Xuc sourit. Depuis le temps qu’ils se fréquentent, il a appris à connaître n°2 : c’est un sacré froussard. D’une grande sensibilité, mais pas plus de couilles que l’auteur de ce texte…
- mais t’en fais pas, tout ira bien… De toutes manières, je ne crois pas que tu risques grand’chose…
Ce qui fait se retourner Antoine :
- c’est à moi que tu parles, Xuc ?
- mais non, je te parle pas… rappelle Xuc d’un ton d'évidence lassée. N° 4 ajoute en ricanant :
- et puis qui lui parle, à celui-là ? peut-être d’ailleurs que vous trouverez moyen de bientôt vous en débarrasser ?
- ta gueule ! je serais pas fâché de me débarrasser de toi aussi !
Antoine se retourne derechef. Seraient-ce des larmes, poignant dans ses grands yeux étonnés ?
- mais JE NE TE PARLE PAS à toi, merde !

Le pauvre garçon se met à trottiner pour mettre le plus possible de distance entre lui et ce fou qui parle tout seul.

- Xuc, c’est moi, c’est n°3. Ecoute, j’ai des infos, je peux pas révéler mes sources, mais n°2 a raison, pour une fois : ça pue. Y a un truc pas clair là-dessous. Je sais pas encore quoi, mais j’y travaille.
- Une pause. Le cœur de Xuc se serre malgré lui, tandis que le petit groupe, Fried en tête, se rapproche dangereusement du bâtiment menaçant.
- En attendant que je trouve ce qui cloche… Fais gaffe à toi.

Si même n°3 a la frousse, c’est qu’il se passe quelque chose d’important. C’est peut-être le moment d’en parler aux autres ? Ils vont jamais le croire, ils vont se moquer de lui… Il faudrait en parler à Louise en premier. Une femme, c’est certainement plus compréhensif… Xuc réfléchit. Non, en fait, pas Louise. Les vannes qu’elle lui avait balancées lorsqu’il lui a expliqué comment construire la Machine à contredire le hasard, il s’en souvenait encore, elles faisaient comme de petits liens, serrés forts et qui font mal, autour de sa créativité. Xuc est un homme sensible.

Il en était là de ses réflexions lorsque Fried, qui marchait toujours en tête, s’arrête. Le groupe était arrivé au bord des douves, et le pont-levis était baissé.
- ça c’est bizarre, constate d’une voix étrangement nouée Ernesto, qui a l’habitude de forcer les portes des squats.

Au moment de rentrer dans l’enceinte du château, cette pause est la bienvenue. Ils auraient volontiers fait le point, mais ils n’ont rien à se dire. Ils se regardent, vaguement inquiets, sauf Jay parce que c’est un homme, et Fried parce qu’il est investi d’une mission historique. Ce dernier semblant d’ailleurs sur le point de prendre la parole pour une harangue mobilisatrice, Louise se décide à franchir le pont-levis. En silence, tout le monde la suit.

Les douves, sous le pont qui frémit et qui craque sous leurs pas, ne sont, hélas, pas vides. Une sorte de liquide, mais en plus épais, y fait montre de son débit tellement rapide qu’il confine à l’irréel. L’eau ( ?) des douves reflète le ciel, donc cette couleur verte qui semble tout imprégner ici. De temps en temps, des bulles éclosent à la surface, tranquillement, nullement inquiétées par le cours de plus en plus rapide du liquide nauséeux…

En évitant de regarder ce qu’ils traversent, nos héros pénètrent dans la cour principale du bâtiment. Une petite cour, ni très large ni très longue. Ils en atteignent très vite le centre et de là peuvent jeter un regard circulaire aux murs sinistres qui se dressent, menaçants, autour d’eux. Peut-être est-ce dû aux épaisses murailles de pierre, mais l’air semble s’être rafraîchi brusquement, sans perdre pour autant ce poids curieux qui les oppresse particulièrement, au point que même Antoine ose à peine laisser échapper un cri lorsque dans un sinistre bruit de chaînes rouillées le pont-levis se referme sur eux.
Ils sont pris au piège de la Bastille…

d'humeur maussade ?

http://www.dailymotion.com/video/xyl06_monty-python-bright-side-of-life_fun

Some things in life are bad
They can really make you mad
Other things just make you swear and curse.
When you're chewing on life's gristle
Don't grumble, give a whistle
And this'll help things turn out for the best...
And...always look on the bright side of life...
Always look on the light side of life...
If life seems jolly rotten
There's something you've forgotten
And that's to laugh and smile and dance and sing.
When you're feeling in the dumps
Don't be silly chumps
Just purse your lips and whistle - that's the thing.
And...always look on the bright side of life...
Always look on the light side of life...
For life is quite absurd
And death's the final word
You must always face the curtain with a bow.
Forget about your sin - give the audience a grin
Enjoy it - it's your last chance anyhow.
So always look on the bright side of death
Just before you draw your terminal breath
Life's a piece of shit
When you look at it
Life's a laugh and death's a joke, it's true.
You'll see it's all a show
Keep 'em laughing as you go
Just remember that the last laugh is on you.
And always look on the bright side of life...
Always look on the right side of life...
(Come on guys, cheer up!)
Always look on the bright side of life...
Always look on the bright side of life...
(Worse things happen at sea, you know.)
Always look on the bright side of life...
(I mean - what have you got to lose?)
(You know, you come from nothing - you're going back to nothing. What have you lost? Nothing!)
Always look on the right side of life...

dimanche 29 juillet 2007

les nanars

L'autre jour, Sygne demandait innocemment (Sygne sait très bien faire l'innocente) si "la Toubib du régiment" était un film porno...

Mais pas du tout ! c'est juste un nanar (cf. "un mauvais film sympathique", selon la définition officielle).

Profitons-en pour faire un peu de pub au site Nanarland en vous invitant à aller lire leur commentaire critique du film sus-nommé.


Donc, après visionnage d'un très mauvais film, de préférence entre copains un samedi soir en buvant de la bière vous voyez ce que je veux dire, il est toujours temps de lancer le débat : nanar ou pas nanar ?

Pour moi, un nanar est un mauvais film qui s'assume comme tel. C'est à dire que du début à la fin, le réalisateur croit à son projet, au-delà du manque de moyens (les nanars à gros budget s'appellent des bouses), au-delà du jeu très très mauvais des acteurs, et ça, vu l'ampleur du désastre, ça force le respect et la sympathie.

Les acteurs doivent donc passer à côté de ce qui n'est en définitive même pas un rôle, soit en y croyant à fond (ce qui est très drôle car ils sont très mauvais), soit en laissant complètement tomber et en jouant par-dessus la jambe (ce qui est très drôle aussi, et peut-être la marque d'acteurs un peu plus intelligents qui n'essayent même pas de perdre leur peu de crédibilité en voulant sauver un film insauvable), les doubleurs doivent parler comme vous et moi lors une conversation ordinaire dans un café, les images sont sales et le son à chier. Je passe les effets spéciaux et les cascades... Par contre, il faut absolument écouter les dialogues !

Evidemment, cette définition est toute personnelle et sujette à débats, parce qu'elle exclut par exemple les films avec Stephen Siegal (trop gros budget) et c'est peut-être dommage...
Alors, je sais pas à quoi vous avez occupé votre samedi soir bande de veinards mais nous on a regardé "Funnyman".
Eh bah, pour moi, ce n'est pas un nanar : trop "expérimental". Un nanar ne peut être un film d'art et d'essai...


J'ai été vérifier, par acquis de conscience, et oui ! ils le vendent sur Mazone, à 14 euros, tout de même !
Voici le synopsis alléchant sensé délier les cordons de notre bourse :

Avec Christopher Lee

"Le Seigneur des anneaux", "Dracula"

Un bijou d'humour noir anglais à prix écorché

Max Taylor pense être l'homme le plus chanceux du monde. En effet, il vient de gagner une partie de poker contre Callum Chance (Christopher Lee) et remporte son prestigieux manoir. Il ne sait pas encore que les lieux ont un occupant de choix : le Funny Man. Vicieux, sadique et psychopathe, le joker maléfique attend avec impatience de tester de nouvelles tortures sur la famille de Max.

Un film dingue complètement sous acide
Avec la participation de l'acteur culte Christopher Lee, incarnation mythique de Dracula et figure emblématique du Seigneur des anneaux. Un humour noir redoutable, mélange de Freddy et des Monty Python. Des scènes de meurtre délirantes (l'extraction du cerveau, l'électrocution par les oreilles) aussi drôles qu'effrayantes grâce à la qualité des effets spéciaux.




Oh my gore ! a adoré en tout cas...
J'ai appris que le titre français était "Le Bouffon de l'horreur" à ce propos...
A dire vrai, j'avais même pas réalisé que c'était un film d'horreur.

vendredi 27 juillet 2007

les pluriels des noms

Allez, je sais que c'est douloureux, mais de temps en temps, une petite leçon d'orthographe, moi je dis pas non...

Le beau Fried nous a envoyé une carte postale de vacances, typique des ciels de Bretagne, dit-il :




Tandis que Prévert, généreusement, nous a laissé une belle prière à marmonner à l'église quand on s'y ennuie (pour ceux qui y vont, les autres la scanderont avantageusement dans la rue...)

Pater Noster (Paroles)
Notre Père qui êtes aux cieux
Restez-y
Et nous nous resterons sur la terre
Qui est quelquefois si jolie
Avec ses mystères de New York
Et puis ses mystères de Paris
Qui valent bien celui de la Trinité
Avec son petit canal de l'Ourcq
Sa grande muraille de Chine
Sa rivière de Morlaix
Ses bêtises de Cambrai
Avec son océan Pacifique
Et ses deux bassins aux Tuileries
Avec ses bons enfants et ses mauvais sujets
Avec toutes les merveilles du monde
Qui sont là
Simplement sur la terre
Offertes à tout le monde
Éparpillées
Émerveillées elles-mêmes d'être de telles merveilles
Et qui n'osent se l'avouer
Comme une jolie fille nue qui n'ose se montrer
Avec les épouvantables malheurs du monde
Qui sont légion
Avec leurs légionnaires
Avec leurs tortionnaires
Avec les maîtres de ce monde
Les maîtres avec leurs prêtres leurs traîtres et leurs reîtres
Avec les saisons
Avec les années
Avec les jolies filles et avec les vieux cons
Avec la paille de la misère pourrissant dans l'acier des canons.


Notez : certains noms ont donc deux pluriels.
Certains, comme les pluriels de "ciel" sont de sens différents. Comme mes aïeuls, qui sont mes grands-parents, alors que mes aïeux sont mes ancêtres, plus généralement.
D'autres sont de même sens, mais l'usage autorise l'emploi de l'un ou de l'autre : idéals et idéaux, ails et aulx (ce dernier doit être particulièrement coton à caser. Celui qui me fait un commentaire en y glissant "aulx" de manière particulièrement convaincante gagnera une image...).


Notez aussi à ce sujet qu'il faut surveiller son langage en fonction de la situation : à un congrès de la SPA, vous avouerez à votre jolie voisine que vous adorez les lapins (les petits animaux qui bondissent joyeusement dans les champs) ; tandis que pour plaire à votre hôte qui vous sert du lapin à la moutarde, vous vous exclamerez que oh ! justement ! vous adorez le lapin !



Parfois aussi, le genre et le nombre s'emmêlent un peu les pédales.
Ainsi, tout le monde sait que les mots "amour" "délice" et "orgue" sont féminins au pluriel.
En écrivant ceci, je sens peser le regard sévère mais juste des gardiens du temple (ici, Jean-François Revel, si je ne me trompe), c'est vrai que c'est un peu plus compliqué que cela, mais si vous voulez approfondir, allez poser la question directement à l'Académie française, moi j'ai une note à finir...


D'autant que le pluriel de "gens" peut donner du fil à retordre.
C'est un nom masculin, tout le monde est d'accord, même Gérard Lenorman sait que l'on dit "les gens heureux".
Mais sait-il que le mot "gens" devient féminin lorsqu'il est précédé immédiatement d'un adjectif dont le féminin diffère du masculin ? Ainsi, Jacques Brel emploie le mot "gens" au féminin lorsqu'il s'interroge "Qu'avons-nous fait, bonnes gens ?" (idem pour "oh, les heureuses gens !", "les vieilles gens" etc.)

Tandis que Georges Brassens emploie avec aplomb "gens" au masculin quand il parle des "braves gens qui n'aiment pas que l'on suive une autre route qu'eux" (parce que l'adjectif "brave" ne change pas de forme au masculin ou au féminin, vous suivez ?).


Bon, ça c'est fait...
Que reste-t-il ?

Ah oui, les noms composés ! ça c'est marrant à accorder...
Alors : dans les noms composés, on met au pluriel les noms et les adjectifs, comme ça : des grands-parents.

Les mots qui ne sont ni noms ni adjectifs restent au singulier : plusieurs demi-heures, par exemple. Ou : "Fried ! arrête de m'endormir tous mes tire-bouchons".

Evidemment, il faut voir au cas par cas si le sens le permet. Par exemple, on parle des chefs-d'oeuvre, car même si oeuvre est un nom, c'est de l'oeuvre (au singulier) de l'artiste dont on parle, et non pas de toutes ses oeuvres.

Et il y a aussi les noms composés qui s'écrivent en un seul mot. En ce cas, seul le dernier élément prend la marque du pluriel : "je vous ai apporté des bonbons" disait Jacques Brel, encore lui. Il y a des exceptions, ainsi la prochaine fois que vous aurez à le faire, pensez bien à écrire: "Mesdames et Messieurs, je vous prie de ne pas prendre ces bonshommes pour des gentilshommes", par exemple.

Et pour finir, je me doute bien que vous trépignez d'impatience à l'idée que je vais vous rappeler comment on met les noms propres au pluriel... Alors voilà, je ne vais pas vous faire attendre plus longtemps :

En général ils restent au singulier.

Même lorsqu'on met "les" devant, pour dire par exemple que "les Xuc, les Jay, les Fried, tous ces personnages magnifiques, constituent l'essence même de ce blog".

Par contre, il faut mettre la marque du pluriel lorsque le nom propre désigne en fait une oeuvre de ladite personne. Exemple : "j'ai lu tous les Zolas", ce qui n'est pas vrai mais en revanche "j'ai écouté tous les Renauds"...

Bon, pour être complète, j'aurais dû parler aussi des noms d'origine étrangère, mais là j'ai la flemme, et puis il vous faut le temps d'assimiler tout ça aussi...
Et je vous préviens : si je trouve une faute de pluriel de noms dans vos prochains commentaires... ! (Zac Galou, tu sors...)

la jouissance féminine

Le docteur Sygne a encore frappé...

Lisez, lisez !

dimanche 22 juillet 2007

escapades linguistiques

J'adore découvrir de nouvelles expressions, françaises ou étrangères (quand je suis capable de les comprendre...). Quelques exemples qui me viennent à l'esprit :



Ma grand'mère dit :

"monter au pays" quand elle va acheter sa baguette au centre-ville

"tire ton paletot" quand elle veut que j'enlève mon manteau



Ma mère dit :

"les filles" pour parler des prostituées

"il s'est fait appeler Arthur" pour dire qu'il s'est fait envoyer paître



Mon ex dit :

"boire une tasse au café des deux colonnes" pour... bon, j'explique pas, j'espère que tout le monde suit...



Un personnage du Léopard des Batignolles de Claude Izner dit :

"il va tomber des curés" pour signifier que le ciel est très noir et qu'il va pleuvoir serré incessamment sous peu



Les Italiens disent :

"ha fatto i soldi" (il est devenu riche) pour parler de quelqu'un qui ne donne plus de nouvelles

parlez-vous le De Gaulle ?

Notre cher Général, le papa de la France d'après-guerre...

Partout où je regarde dans notre histoire contemporaine, je tombe sur lui. Outre son rôle historique indéniable, il semble avoir fasciné des générations de Français. Dernier exemple en date dans mes lectures, Jean-François Kahn :

Son sang-froid au moment de la journée des barricades, sa détermination et le panache avec lequel, en quelques mots à la télévision au moment du second putsch -celui de 1961-, il a permis à la nation de se ressaisir, ont fini par forcer mon admiration. J'ai vécu avec passion, je l'ai dit, le discours de Phnom Penh. Les Etats-Unis étaient engagés dans la guerre du Vietnam. Au coeur de l'Empire, seul, il les a défiés, eux et leurs alliés. Jamais je ne me suis senti aussi fier d'être Français, jamais, ensuite, je n'ai vu une foule si authentiquement enthousiaste qu'au passage de De Gaulle à Ankara. Elle criait son admiration à l'homme qui savait dire non, et au-delà, à la France et à ses valeurs.

Cela dit, c'est vrai, De Gaulle, c'est aussi le cynisme politique, la répression de Charone, la ratonnade de 1961, le SAC et ses milices, un personnel issues (sic) du gangstérisme ! Parfaitement insensible aux problèmes des droits de l'homme dans de nombreux pays, il soutenait sans vergogne des roitelets africains épouvantables et, une fois le pouvoir perdu, il est allé rendre visite à Franco et à Eamon de Valera, un ancien collaborateur des nazis, en Irlande !

Le problème du gaullisme, c'est ce mélange d'épopée fulgurante et d'incroyable amoralisme. A trente ans, j'étais déjà partagé entre la double exigence de son rejet et de sa fascination. Si on est pas fasciné par ça, rien ne nous fascinera jamais. En même temps, si on ne rejette pas ça, on est de bien piètres démocrates. Cette contradiction me poursuit toujours.

(dans Comme deux frères, aimable conversation à bâtons rompus d'Axel et Jean-François Kahn, et je peux vous garantir qu'ils n'ont pas un cerveau pour deux ! p. 140)


Mais De Gaulle était aussi "un littéraire", il paraît que ses Mémoires (Mémoires de guerre et Mémoires d'espoir) sont vraiment très belles, et constituent une réelle oeuvre littéraire. Rien à voir avec les bouquins torchés par des nègres qui envahissent nos librairies à l'approche des élections. Je n'ai jamais lu ces Mémoires, je n'en parlerai donc pas plus, mais ça peut venir.


Là où je voulais en venir, c'est que, bien qu'étant un fervent défenseur de la francophonie, il avait la manie d'aller rechercher dans les fonds de tiroirs de la langue française des mots impossibles dont il parsemait ses discours.

De tête, me viennent :

- la chienlit, évidement, pour railler les joyeux drilles de Mai 68 et rassurer les autres

- le volapük intégré, pour se moquer des partisans de l'intégration européenne et souligner sa vision de l'Europe

- et le fameux quarteron des généraux en retraite, sensé désigner les généraux auteurs du putsch à Alger en 1961, opposés à l'indépendance de l'Algérie (comme De Gaulle en 58, d'ailleurs)


Que veulent dire tous ces mots ?

Le volapük est une langue artificielle, construite à la fin du XIX° siècle par un prêtre allemand, Johann Schleyer. Après avoir connu un succès indéniable, car c'était la première fois que l'idée d'une langue non-nationale était réalisée, elle tombe dans l'oubli, car trop compliquée à assimiler. Elle fut remplacée par l'espéranto, inventée par Zamenhof, encore pratiquée aujourd'hui (j'avais même commencé à l'apprendre !).


Lors d'un cours sur Mai 68, j'avais demandé à mes étudiants d'essayer de deviner ce que voulait dire "chienlit" (prononcer "chiant-lit") dans la célèbre phrase : "La réforme oui, la chienlit non", aussitôt déclinée par les manifestants sur les affiches des Beaux-Arts.
Une réponse convaincante : "une mauvaise herbe", il existe effectivement une mauvaise herbe qui s'appelle le chiendent, et ça se prêtait bien au contexte.

Mais en fait, la chienlit est un terme qui désigne les masques que l'on portait dans la rue pendant le temps de Carnaval.


Et pour finir, un quarteron ?

C'est une unité de mesure qui désigne le quart d'une livre, soit, en définitive, pas grand-chose...

jeudi 19 juillet 2007

encore un jeu

Je retrouve Paris, internet, et mon appart où je me cogne à tous les meubles (plus habituée...).
Alors, en attendant que je trouve un jeu de mots sur Thiers et De Gaulle et que Z. G. qui a appris à dessiner à la baguette me fasse une jolie bannière, voici un poème trafiqué sur le principe habituel. Il faut retrouver l'auteur du texte original...


Il a mis la survivance
Dans la force
Il a mis l’être
Dans la survivance d’une époque
Il a mis la conscience
Dans la forme à la surface
Avec le petit globe
Il a tourné
Il a bu le flot au genre humain
Et il a reposé la forme
Sans me parler
Il a allumé
Une poésie
Il a fait des légendes
Avec le souvenir
Il a mis les dieux
Dans les monstres
Sans me parler
Sans me regarder
Il s’est levé
Il a mis
Sa créature sur l’espèce
Il a mis
Son horreur de miséricorde
Parce qu’il pleuvait
Et il est parti
Sous le monde
Sans une incapacité
Sans me regarder
Et moi j’a pris
Mon esprit humain dans mon île
Et j’ai pleuré.

dimanche 15 juillet 2007

bannière nationale

Au son de l'accordéon et des marches militaires, Xuc m'a gentiment fait une nouvelle bannière, en l'honneur de mon précédent post.
Je pars quelques jours en vacances, admirez-la vite, pask'à mon retour, je l'enlève. Faut pas exagérer...

samedi 14 juillet 2007

flonflons

Nous sommes aujourd'hui le 14 juillet, fête nationale, prise de la Bastille...


C'est mon père qui me l'a rappelé ce matin. De Bretagne, il a tenu à me faire partager ses réflexions sur le défilé sur les Champs par ce sms : "Exercice de démagogie puante et de servilité totale des médias"... Du coup, il boude la liesse populaire et a préféré aller parler patriotisme avec les hérons sur son chemin de jogging préféré. Si même le vieux Montagnard s'y met...



Pour ma part, je me suis dit que j'allais jouer le jeu et afficher un drapeau français à ma fenêtre numérique, mais las... je n'ai pas mes barriéristes sous la main alors tant pis quel dommage.



Je me suis dit ensuite que c'était la bonne occasion de finir ma Soirée écossaise, mais bon.



Du coup, j'ai fait quelques recherches sur l'origine des couleurs du drapeau, à défaut de l'afficher.



Mes souvenirs de cours d'histoire me soufflaient que le rouge et le bleu étaient les couleurs de la ville de Paris, le blanc celle du roi et que donc Lafayette, dans un grand moment d'union politique, a réuni les deux pour réconcilier Paris avec la royauté et bien montrer que, même si la France restait une monarchie, on ne pourrait jamais plus oublier l'année 1789.



Mais il semblerait que cela soit plus compliqué que cela. Plusieurs hypothèses, plusieurs pistes circulent.



Tout d'abord, Lafayette rentrait des Etats-Unis, et aurait ramené dans sa besace l'idée des trois couleurs, et, pourquoi pas, le bleu le blanc et le rouge, les couleurs de l'indépendance américaine, de la liberté etc.





Mais bon, avouons que ça tombait plutôt bien que les couleurs américaines ne soient pas du violet, du jaune et du vert puisqu'il semble que nos trois couleurs nationales apparaissent (ensemble) au moins depuis le 15° siècle (sur la livrée royale et l'uniforme des gardes). Certains les font même remonter à l'occupation de la Gaule par les romains, mais je ne suis pas une spécialiste de la question...





Et puis d'autres font remarquer que le blanc est la couleur de Jeanne d'Arc, le rouge celle de Saint Denis, et le bleu celle de Clovis...





Bref, c'est un puits sans fin cette recherche.


Envoyez-moi vos hypothèses, sérieuses ou fantaisistes, moi je retourne à Potter (j'ai un peu de mal à démarrer ce tome 5...)



vendredi 13 juillet 2007

voir le monde différemment


Après avoir entamé une saine thérapie chez le Docteur Sygne, je me suis infligée une automédication de choc :
La lecture du livre : 5 ans à la tête de la DST. 1967-1972. La Mission impossible, par Jean Rochet, le directeur de la DST donc de ces années-là (publié chez Plon en 1985, pour les pervers qui voudraient partager mon ordonnance).
C’était il y a quarante petites années, et pourtant ce livre a une tonalité furieusement rétro… Évidement, je n’ai jamais imaginé que le directeur de la DST était homme à partir camper avec la Rainbow family
, ou qu’il pourrait trouver Daniel Cohn-Bendit un tant soit peu sympathique…
(je n'ai pas trouvé de photo de Jean Rochet, il y en a une toute choucarde au dos de mon livre, mais je n'ai pas de scanner...)






Mais je n'ai jamais "rencontré" quelqu'un qui soit tant respectueux de l'Ordre, de la Hiérarchie et du Règlement. Pendant la crise de Mai 68, il s'est fait copieusement arroser de tous côtés (le préfet, le ministre de l'intérieur, le premier ministre... Et non, pas De Gaulle, qui se drapait dans un silence majestueux qui permettait à Jean Rochet d'imaginer que lui, au moins, était de son côté...) et il encaissait, avec un dévouement qui force le respect. Il se permet tout de même, dans ses conclusions, de donner son avis sur une nécessaire réforme des institutions, réforme qui donnerait au directeur de la DST un rôle de premier plan dans la nomination de nouveaux membres à certains postes de pouvoirs... Pardonnons-lui ce petit fantasme, après ces cinq années éprouvantes.


Sinon, le livre est plutôt marrant : le sigle KGB est présent à toutes les pages (la CIA beaucoup moins), la pieuvre soviétique entretenait des foules d'espions à tous les niveaux de l'Etat, et jusque dans notre très Sainte Eglise :

Il n'y a pas que les milieux politiques, les administrations publiques et les services de l'Etat qui soient les cibles des entreprises de pénétration des Soviétiques et de leurs alliés. Toute organisation ayant quelque pouvoir ou quelque influence peut être visée.

Les Eglises, elles-mêmes, n'échappent pas aux tentatives de cette nature dont elles sont bien incapables de se protéger ne disposant pas d'un organisme de sécurité susceptible de les préserver.

Nous savons que le KGB n'a pas hésité à donner la formation nécessaire à certains de ses agents pour qu'ils puissent entrer dans les ordres, plusieurs cas ont été identifiés par les services alliés. (p. 200)


La lecture de ce bouquin m'a permis d'avoir un autre regard sur l'Eglise... Mes enfants n'iront pas chez les scouts, c'est sûr ! déjà que c'est plein de communistes, mais en plus l'Eglise de France aurait prêté son aide aux indépendantistes bretons qui ont fait de très graves attentats, comme de tenter de faire sauter la villa de M. Bouygues (p. 140), et aux catalans, à qui l'abbaye Saint-Michel-De-Cuxa (que je me souviens avoir visité, jeune et innocente, tenant la main de mon papa ! c'est une honte...) était ouverte.


Bref, si le KGB organisait des stages de formation sans pitié pour apprendre à ses agents à réciter le Notre Père, notre DST nationale semblait avoir un peu plus de mal avec les siens. J'ai vraiment pouffé de rire à ce passage, qui raconte la périlleuse mission de surveillance d'une possible planque d'étudiants gauchistes du SDS allemand à Paris :

Ils étaient installés rue de l'Estrapade, au coeur même du quartier Latin, dans un appartement situé dans un immeuble d'assez triste apparence.

Un des agents chargés de les suivre pas à pas s'était transformé en gauchiste, son mérite était grand car non seulement il avait dû adopter une tenue outrageusement négligée que n'appréciait pas du tout son épouse, mais, pour l'efficacité de sa mission, il était devenu le neveu de la concierge qui gardait cette antre. Pour rester à son poste de surveillance, sans donner l'alerte, il exécutait tous les matins, avec une bonne volonté un peu appuyée, la corvée de poubelle à la place de la prétendue tante qu'il n'oubliait pas d'embrasser affectueusement malgré son aspect rébarbatif et sa saleté repoussante... (p. 84)


Pauvre gars... Remercions-le, pour la France !


Bon, vous imaginez bien qu'il y a aussi plein d'autres choses dans ce livre comme les organisations gauchistes financées par l'URSS mais pilotées par... par ? : Cuba, bien sûr ! (à travers la fameuse organisation tricontinentale) et puis le récit hyper détaillé et super fastidieux du procès du directeur de la DST contre Gilles Perrault à propos de l'affaire Trepper, procès que Jean Rochet a perdu, mais qu'il compte bien regagner, en ne nous épargnant aucune minute, dans ce livre...

Mais je ne vais pas vous faire une fiche de lecture, lisez-le sur la plage !

(bande de veinards)

mercredi 11 juillet 2007

Paris au mois de juillet...

(le mois prochain : relire Paris au mois d'août de René Fallet)


Petite forme : tout le monde est déjà parti en vacances, je me fais arroser par l'orage quand je tente une sortie entre chez moi et le métro et chez moi et la bibliothèque...


J'ai aussi l'impression d'avoir joué un vieux rôle et d'avoir tout perdu. Il faut faire attention, certains jeux sont dangereux :


Alors j'ai décidé de bosser ma thèse et de lire enfin les Harry Potter (en me faisant copieusement arroser quand je tente une sortie entre chez moi et la librairie...). Il fait moins froid sous la couette.


Donc, je ne dis rien mais n'en pense pas moins.

samedi 7 juillet 2007

rions un peu avec les internautes anonymes...

Un ami m'avait conseillé de garder un oeil sur les "mots clés" qui amènent des visiteurs sur mon site... "c'est souvent fendard" m'avait-il dit.
Dont acte.
Effectivement, c'est surprenant...

J'ai notamment un "scène de baise par tournante" dont je me demande bien d'où il peut provenir...

Il y a un "miches", mais ça je m'y attendais un peu à vrai dire... Ce pseudo vient d'une époque libertaire/libertine, qui est (peut-être) révolue ; mais le pseudo est resté. Je l'aime bien, il pète.

Il y a aussi, entre autres, l'ésotérique "l'écritoire prévert insecte"... Poètes, à vos papiers...

Mentionnons aussi le pauvre type qui est arrivé ici en tapant "soirée étudiante sexe", pensant certainement arriver sur le site des bons plans de Jay...

Il y en a un aussi qui avait oublié le nom de Fried, certainement croisé un soir dans un bar d'Edimbourg, et qui l'a retrouvé grâce à "écosse ivrognes célèbres"...

Mais mon petit préféré c'est quand même "salope de bergère" : avec cet internaute là, on est vraiment sur la même longueur d'ondes !

Si ça vous a plu, dites le moi je referais des mises à jour

pm

Juste une petite dédicace à notre futur vacancier qui se reconnaîtra sûrement en voyant cette affiche (même sans photo...).
On attend avec impatience ton retour pour le "love show" !


mercredi 4 juillet 2007

dérive d'une silhouette aux sex toys...


J’avais trouvé cette référence chez Gilles Perrault, Le Secret du roi (le roi en question, c’est Louis XV) :
" Aux Finances, les ministres se succèdent à un rythme soutenu ; le nom de l’un d’eux, Silhouette, en deviendra nom commun. "
Il n’en a pas fallu plus pour m’intriguer…



Un saut ce midi à la bibliothèque m’a appris qu’Etienne de Silhouette (1709-1767) était " contrôleur général " (équivalent à ministre à l’époque) des Finances.


Sa jeunesse, il la passe à voyager, à s’instruire, à étudier. L’Angleterre notamment, qui avait seule alors un véritable système de finances. E. De Silhouette passe donc un an à Londres pour l’étudier, et en revint séduit et persuadé qu’il serait possible d’employer avec profit le système anglais en France (obsession qui le perdra, entre autres). Cette année en Angleterre lui a au moins permis d’apprendre l’anglais, ce qui lui sert dans un premier temps pour faire des traductions et ainsi se " faire un nom " à Paris, là où tout se passe à l’époque (déjà ?).
Il peut enfin acheter une charge de " maître des requêtes " (voir ce mot plus bas). Oui, parce qu’à l’époque, pour être fonctionnaire, il fallait payer…
Il continue à se faire un nom à Paris, il se trace une carrière en s’attachant au maréchal de Noailles, au duc d’Orléans… Il fait même partie des commissaires chargés de discuter avec l’Angleterre des limites des possessions françaises et anglaises en Acadie après le traité d’Aix-la-Chapelle.

Cette guerre ruineuse ayant épuisé les ressources du royaume, des ministres franchement incompétents se succèdent rapidement à la tête des Finances. C’est pour ça qu’on a senti le besoin de trouver l’Homme, super-ministre des Finances qui réparerait les fautes de ses prédécesseurs.
Silhouette avait le profil : beaucoup d’instruction, un nom à Paris, des connaissances en économie, et assez d’orgueil pour s’estimer à la hauteur de la tâche. Peut-être aussi de l’aveuglement, au vu de la situation politique explosive du moment. Il sera notamment, dès l’annonce de sa candidature, victime d’une incroyable et invraisemblable cabale politique dont on passe les détails, par un parti puissant qui comptait dans ses rangs le prince de Conti et qui tente de l’écarter de ce poste casse-gueule certes, mais ce poste de pouvoir tout de même.




Soutenu par Madame de Pompadour, puissante madame Andrée époque Louis XV, il triomphe de ses ennemis et est nommé contrôleur général en mars 1757.




A son arrivée au ministère, il prend quelques mesures simples pour remettre de l’ordre sans augmenter les impôts, et ça marche dans un premier temps (par exemple, il conseille au roi d’envoyer une partie de sa vaisselle à la Monnaie, ce que Louis XV, bonne pâte, fit, et de demander à ses sujets le même sacrifice, ce qu’ils firent beaucoup moins… On en était là ! je vois mal qui que ce soit me demander d’envoyer mes couverts Ikea pour boucher le trou de la Sécu… Quelle époque !).

Mais bon, comme prévu pour l’époque, lorsqu’il veut monter de nouveaux impôts, le Parlement se soulève contre lui, et le Parlement, c’est l’opinion publique… A partir de ce moment, il fut moqué, chansonné, vilipendé, et toutes ses opérations manquèrent les unes après les autres… Forcé par son sens du ridicule, il se retire de son ministère au bout de huit mois, sous les huées (avec tout de même une jolie rente qu’il parvint à s’octroyer…).
Il mourra d’une fluxion de poitrine, ou selon Grimm, d’une " ambition rentrée ".

L’étymologie du mot " silhouette " part bien de cet homme. Ensuite, les explications varient. Pour le Dictionnaire étymologique et historique du français de Larousse, le mot date de 1759. " A la silhouette " était une locution ironique caractérisant un passage rapide, due effectivement au temps record passé par Etienne de Silhouette à la tête des Finances et à son impopularité.
Le Grand Robert est un peu plus disert. Cette expression selon lui semble désigner des objets faits " à l’économie ", c’est à dire d’une exécution sommaire. Elle viendrait du même ministre des Finances, impopulaire donc et chansonné pour ses mesures d’économie, ou ayant, selon certains, l’habitude de tracer ce genre de portraits. Ce qui est de sa part, avouons-le, une manière de tendre le bâton pour se faire battre…

A propos de se faire battre…
" maître des requêtes "…
J’adore ces noms de métiers ésotériques pour la néophyte que je suis… C’est comme " attaché " (qui est un vrai nom de métier contemporain, dans la fonction publique territoriale). "Tu fais quoi, dans la vie ? –je suis attachée…"
Bref, et pour rester dans le registre du fouet et des chaînes, j’aimais assez cette charge de " maître des requêtes ", qui sentait bon le cuir humide et le métal rouillé.
Devant ça, en général, on hésite à pousser les recherches, c’est tellement plus romantique lorsque ce n’est pas défloré… Alors arrêtez votre lecture si vous voulez conserver ce que le langage commun appelle votre " innocence " (eh oui, en un sens…).

Surtout que c’est plutôt décevant : l’origine de maître des requêtes remonte au règne de Saint Louis, époque à laquelle ils assistent le roi pour juger aux " Plaids de la porte " les affaires introduites par les requêtes des particuliers.
Cette fonction d’Ancien Régime est donc surtout administrative et judiciaire. Il s’agit de siéger au Conseil (principalement, mais aussi dans d’autres instances), où le rôle des maîtres de requêtes consiste à assurer l’examen et le rapport des requêtes présentées au souverain.

Je préfère retourner sur le problème de maths suggéré par Zac’ Galou, il y a une nuit avec lui à la clef ! (mais c’est moi qui doit fournir les sex toys. Maintenant, j’ai quelques idées…).