Balade en compagnie d'un bijou
De nombreux débats ont eu lieu, pour déterminer par où attaquer la catégorie Valar du Middleearth Challenge...
J'ai choisi pour ma part l'ordre chronologique de l'histoire qui nous est contée.
C'est donc par la création du monde que j'ai commencé.
"Il y eut Eru, le Premier, qu'en Arda on appelle Ilùvatar ; il créa d'abord les Ainur, les Bénis, qu'il engendra de sa pensée, et ceux-là furent avec lui avant que nulle chose ne fut crée."
Tous ces joyeux personnages se mettent à faire de la musique, à accorder leurs violons et à créer la Terre et la vie par ce biais.
Ensuite les choses se compliquent. Ambitieux et orgueilleux, Melkor part faire son petit bout de chemin en solitaire, embarquant les Silmarils (trois diamants contenant la musique du monde) et c'est la guerre. Pendant ce temps-là, les Elfes et les Hommes, créés par les Ainur, croissent et se multiplient... vivent leurs petites aventures, tour à tour jouets et défis aux dieux. Jusqu'à ce que les Valars ne prennent peur devant la soif de connaissance de leurs créatures et ne séparent leurs mondes définitivement, n'admettant parmi qu'une poignée d'élus.
"Alors les plus savants des Humains dirent qu'il devait exister une Voie Droite pour ceux qui avaient la permission de la trouver. Et ils enseignèrent qu'alors que le nouveau monde était courbe, l'ancienne route et le chemin du souvenir de l'ouest continuaient tout droit comme un pont invisible et gigantesque jeté dans l'air du souffle et de la lumière (désormais courbé à l'instar du monde) qui traversait Ilmen, où la chair ne peut vivre sans aide, pour atteindre Tol Eressëa, l'Ile Solitaire, et peut-être même Valinor où les Valars vivaient encore et contemplaient le déroulement de l'histoire du monde."
Voilà comment on pourrait tenter de résumer Le Silmarillon... Ce livre a essentiellement pour but de nous raconter les événements les plus importants du Premier Age de la Terre, ceux du Seigneur des Anneaux se déroulant au Troisième Age. Et si effectivement, nous retrouvons Mithrandil, les Hommes de l'Ouest et Numénor, les éclaircissement sur le SDA sont plutôt mineurs.
J'avais gardé un souvenir un peu pénible du Silmarillon lors de ma première lecture (en 1999, me rappelle la dédicace de l'ami Xuc qui me l'avait offert), et les obtacles à la lecture sont effectivement nombreux et bien connus : un style élliptique, des noms en veux-tu en voilà qui changent tout le temps, des dynasties aux arbres généalogiques impressionnants...
Mais mon erreur était là : tenter de lire ce livre comme un roman, alors que c'est un long poème en prose.
J'ai tenté une approche différente cette fois-ci : se laisser tout simplement porter par les mots et accepter, lorsqu'on lit le nom d'un personnage, de ne pas savoir exactement qui il est, le fils de qui ou le père de quoi.
Et ça marche beaucoup mieux. C'est ainsi qu'on se rend compte que le Silmarillon est un très beau texte, qui lorgne du côté des grandes épopées antiques (certains passages de la Bible, bien sûr, mais aussi Gilgamesh ou Beowulf) et qu'il y a matière, dans les grandes lignes du scénario ici esquissé par Tolkien, à plusieurs bons livres d'héroïc-fantasy. Mais que ce n'est pas, insistons là-dessus, l'objectif du Silmarillon.
J'ai retrouvé les défauts inhérents au genre de ces grands mythes fondateurs : Melkor, l'Ange déchu, était bien sûr le plus intelligent, celui qui s'est permis d'avoir une vision personnelle au lieu de rester soumis au Père. Et ce bel acte de liberté dans l'affirmation de soi est présenté comme une chute, et Melkor devient le méchant de l'histoire. De même, la soif de connaissance des Hommes, qui veulent aller toujours plus loin, les pousse à rechercher le bonheur et l'immortalité... Rien de répréhensible là-dedans, si ? Et pourtant les dieux les punissent d'avoir osé.
Mais heureusement, des passages lumineux font oublier tout cela, tel le duel de chansons entre Sauron et Felagund, qui me donne envie de lire des poèmes de Tolkien - mais il faudrait aller les voir en VO.
Alors, faut-il avoir lu le SDA pour lire le Silmarillon ? Faut-il commencer plutôt par l'un, plutôt par l'autre ?
Je n'en sais rien, honnêtement. S'ils partagent le même univers, ils sont radicalement différents dans leur forme et dans leur conception (faut-il lire Chrétien de Troye avant de regarder Kaamelott ?)...
A vous de voir (comme disait un copain).
Et pour la suite ? Eh bien, je vais me laisser porter au gré de mon édition, et relire les quatre Contes et légendes inachevées. Je continuerai certainement sur les cinq tomes de L'Histoire de la Terre du milieu, avant d'aborder le Hobbit...
Mais je me suis récemment payée un petit coup de déprime, et le terme est choisi : je me suis acheté pas mal de bouquins et quelques paires de chaussures, ça risque de repousser la suite de ma balade avec Tolkien...
J'ai choisi pour ma part l'ordre chronologique de l'histoire qui nous est contée.
C'est donc par la création du monde que j'ai commencé.
"Il y eut Eru, le Premier, qu'en Arda on appelle Ilùvatar ; il créa d'abord les Ainur, les Bénis, qu'il engendra de sa pensée, et ceux-là furent avec lui avant que nulle chose ne fut crée."
Tous ces joyeux personnages se mettent à faire de la musique, à accorder leurs violons et à créer la Terre et la vie par ce biais.
Ensuite les choses se compliquent. Ambitieux et orgueilleux, Melkor part faire son petit bout de chemin en solitaire, embarquant les Silmarils (trois diamants contenant la musique du monde) et c'est la guerre. Pendant ce temps-là, les Elfes et les Hommes, créés par les Ainur, croissent et se multiplient... vivent leurs petites aventures, tour à tour jouets et défis aux dieux. Jusqu'à ce que les Valars ne prennent peur devant la soif de connaissance de leurs créatures et ne séparent leurs mondes définitivement, n'admettant parmi qu'une poignée d'élus.
"Alors les plus savants des Humains dirent qu'il devait exister une Voie Droite pour ceux qui avaient la permission de la trouver. Et ils enseignèrent qu'alors que le nouveau monde était courbe, l'ancienne route et le chemin du souvenir de l'ouest continuaient tout droit comme un pont invisible et gigantesque jeté dans l'air du souffle et de la lumière (désormais courbé à l'instar du monde) qui traversait Ilmen, où la chair ne peut vivre sans aide, pour atteindre Tol Eressëa, l'Ile Solitaire, et peut-être même Valinor où les Valars vivaient encore et contemplaient le déroulement de l'histoire du monde."
Voilà comment on pourrait tenter de résumer Le Silmarillon... Ce livre a essentiellement pour but de nous raconter les événements les plus importants du Premier Age de la Terre, ceux du Seigneur des Anneaux se déroulant au Troisième Age. Et si effectivement, nous retrouvons Mithrandil, les Hommes de l'Ouest et Numénor, les éclaircissement sur le SDA sont plutôt mineurs.
J'avais gardé un souvenir un peu pénible du Silmarillon lors de ma première lecture (en 1999, me rappelle la dédicace de l'ami Xuc qui me l'avait offert), et les obtacles à la lecture sont effectivement nombreux et bien connus : un style élliptique, des noms en veux-tu en voilà qui changent tout le temps, des dynasties aux arbres généalogiques impressionnants...
Mais mon erreur était là : tenter de lire ce livre comme un roman, alors que c'est un long poème en prose.
J'ai tenté une approche différente cette fois-ci : se laisser tout simplement porter par les mots et accepter, lorsqu'on lit le nom d'un personnage, de ne pas savoir exactement qui il est, le fils de qui ou le père de quoi.
Et ça marche beaucoup mieux. C'est ainsi qu'on se rend compte que le Silmarillon est un très beau texte, qui lorgne du côté des grandes épopées antiques (certains passages de la Bible, bien sûr, mais aussi Gilgamesh ou Beowulf) et qu'il y a matière, dans les grandes lignes du scénario ici esquissé par Tolkien, à plusieurs bons livres d'héroïc-fantasy. Mais que ce n'est pas, insistons là-dessus, l'objectif du Silmarillon.
J'ai retrouvé les défauts inhérents au genre de ces grands mythes fondateurs : Melkor, l'Ange déchu, était bien sûr le plus intelligent, celui qui s'est permis d'avoir une vision personnelle au lieu de rester soumis au Père. Et ce bel acte de liberté dans l'affirmation de soi est présenté comme une chute, et Melkor devient le méchant de l'histoire. De même, la soif de connaissance des Hommes, qui veulent aller toujours plus loin, les pousse à rechercher le bonheur et l'immortalité... Rien de répréhensible là-dedans, si ? Et pourtant les dieux les punissent d'avoir osé.
Mais heureusement, des passages lumineux font oublier tout cela, tel le duel de chansons entre Sauron et Felagund, qui me donne envie de lire des poèmes de Tolkien - mais il faudrait aller les voir en VO.
Alors, faut-il avoir lu le SDA pour lire le Silmarillon ? Faut-il commencer plutôt par l'un, plutôt par l'autre ?
Je n'en sais rien, honnêtement. S'ils partagent le même univers, ils sont radicalement différents dans leur forme et dans leur conception (faut-il lire Chrétien de Troye avant de regarder Kaamelott ?)...
A vous de voir (comme disait un copain).
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Et pour la suite ? Eh bien, je vais me laisser porter au gré de mon édition, et relire les quatre Contes et légendes inachevées. Je continuerai certainement sur les cinq tomes de L'Histoire de la Terre du milieu, avant d'aborder le Hobbit...
Mais je me suis récemment payée un petit coup de déprime, et le terme est choisi : je me suis acheté pas mal de bouquins et quelques paires de chaussures, ça risque de repousser la suite de ma balade avec Tolkien...
1 commentaire:
Comme tu le dis, même univers, mais composition radicalement différente entre le Silmarillion et le SDA. Si le premier est la génèse de l'univers et comme tel comporte un bon nombre d'éléments mythologiques, le second est lui bien plus un roman Fantasy de quête. On ene peux pas décemment comparé les deux, ce qui est certain c'est que chacun dans leur catégorie ils font mouche d'une superbe manière
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