mercredi 29 octobre 2008

Avoir trente ans de plus

J’ai des fleurs dans mes cheveux, et je danse sans soutien-gorge dans les rues de San Francisco… A l’appel estival de ma génération.

J’ai 16 ou 17 ans, je fais l’amour sur une barricade à Paris, alors qu’un coucher de soleil anarchiste enflammait l’Hôtel de ville. Renaud chante encore juste, il est beau comme un poulbot et je braille « Crève salope ! » avec lui. Les grandes phrases et les petits mots, dans les amphis et sur la ville, nous effleurent sans vraiment nous intéresser. En loden et sans cravate, un leader politique est toujours un petit chef.


Je m’appelle Novo et je me laisse porter par cette nouvelle vague jusqu’au bout de son souffle, jusqu’à la rencontre avec cette fille appelée… Gloria… Elle me fascine, sur les plages de Jamaïque, avec son accent anglais et son bikini blanc. L’eau qui ruisselle entre ses magnifiques seins quand elle sort de l’eau à l’appel du Non…


Je me saoule copieusement en Toscane. Michèle, Guy et moi-même inventons sans cesse de nouveaux jeux, pour essentialiser notre microsociété aristocratique. Je suis sur le départ pour Bologne et ils me méprisent, ce n’est que dans les situations que se cherche la révolution.


Mais surtout je suis à la Sorbonne avec Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron à enquêter sur les situations pédagogiques et putain j’ai accès à leur matériau dans son intégralité et pas seulement à ce trop court article des Temps Modernes (que je suis quand même bien contente d’avoir déniché)…


Cthulhu-Bourdieu : 1-0

dimanche 26 octobre 2008

DAL... pour tous les âges de la vie

Les villes sont surpeuplées. Les apparts très chers. On a tous été un jour obligés de vivre l'expérience de la "cohabitation"...
Vous pensiez que c'était limité à une période de votre vie ? Qu'étant maintenant soigneusement marié et grassement salarié vous étiez tiré d'affaire ?
Vous, vous êtes plus naïf que Benoît Delepine et Siné...



vendredi 24 octobre 2008

Cayenne, etc.






L'autre jour, j'ai rouvert Surveiller et punir de Michel Foucault. Je cherchais des idées de supplices pour un ami qui m'embête, et je me souvenais de l'incipit percutant de ce livre. Disciples de Françoise Giroud, ces quelques lignes insoutenables accrochent le lecteur et le piègent en l'entrée de jeu.
Il s'agit de la description de l'exécution publique de Damiens, qui a essayé en 1757 d'assassiner Louis XV. Le crime est grave, et les tortures seront exemplaires. On lui cisaille diverses parties du corps, on le brûle, on sulfate les plaies, on le roue de coups, et on finit par l'écarteler. Pour bien faire comprendre où se situe le pouvoir, ses membres furent brûlés et les cendres dispersées. La maison natale du "parricide" (incrimination officielle) fut rasée, avec interdiction de reconstruire. La famille de Damiens fut chassée du pays.
Si après ça le peuple n'avait pas compris qui était le chef du royaume, c'est à désespérer...



Et c'est effectivement ce que raconte Foucault dans son livre : il est apparu que les désavantages liés à ce type d'exécution publique en surpassent finalement les avantages. La peine se cache.
Foucault le dit mieux que moi, lui qui en plus d'être un intellectuel particulièrement brillant était presque un poète dans ses écritures :
"Le châtiment est passé d'un art des sensations insupportables à une économie des droits suspendus"

Economie, le mot est lâché.
La semaine dernière, au détour d'un livre, j'apprends qu'il existait différents statuts pour les déportés au bagne du XIX° siècle. Je me suis laissé un peu déporter moi aussi, pour punition de ma curiosité, en Guyanne.
(Et bien m'en a prit ! L'En-Dehors soutient que c'est le paradis des anarchistes... Du moins, maintenant que le bagne est fermé...)
Effectivement, entre les déportés, les transportés et les relégués, les statuts étaient multiples. Tout dépendait du "crime" commis, d'où découlait la nature et la dureté de la peine. Enfin, "crime", c'est vite dit. Nous retrouvons là nos amis les anarchistes qui au lieu de se contenter de vivre et de militer tranquillement dans leur coin pour l'amour et la fraternité entre les hommes se sont mis, au XIX°, à poser des bombes partout et à faire sauter des inconnus... Camarades ! La fin ne justifie pas les moyens, laissez ça à ces connards de maoïstes, pour nous tout moyen doit être une fin en soi, hein ? Bref, la Troisième République affolée se mit à pondre une série de lois dites "scélérates", qui interdisaient, entre autres, l'anarchisme. Si je ne m'abuse, elle est toujours en vigueur d'ailleurs, cette loi (comme celle qui interdit aux femmes de porter le pantalon je crois !). Bref, selon une de ces lois, chaque récidiviste, même pour les voleurs de pomme, était envoyé à Cayenne. Une manière comme une autre de nettoyer la métropole...
Et de même que les galériens ramaient, les bagnards non seulement travaillent mais en plus peuplent les colonies. La Troisième République, grand gouvernement colonisateur, enrageait de voir la Guyane péricliter. Vers 1880, il fut donc décidé d'envoyer tous les condamnés là-bas, même les femmes (dans l'objectif qu'elles épousent les bagnards et fassent plein de petits colonisateurs). Les femmes avaient tout de même le choix entre Cayenne ou la Nouvelle Calédonie. De même, en vertu de la loi dite du "doublage", une fois effectuée la peine, les condamnés devaient encore rester un certain nombre d'années, équivalent ou supérieur à la durée de la peine, sur place. Est-ce pendant ces années de "doublage" que Louise Michel mit en place son école pour les petits Kanaks ?
Bref, belle illustration de l'expression : d'une pierre deux coups. On nettoie la métropole et on valorise la politique économique et coloniale du gouvernement.
(pour plus de détails)

Aujourd'hui, on sent bien que le pouvoir (au sens foucaldien) est un peu moins habile dans sa politique d'emprisonnement. Tous les condamnés, politiques, fous ou délinquants, sont enfermés dans des marmites surpeuplées. Nourris et logés à l'oeil, par nos impôts, quel scandale !
Aujourd'hui, un détenu s'est pendu dans sa tôle à Arras. Encore un.


jeudi 23 octobre 2008

J'ai clairement envie de quelque chose, mais je ne sais pas de quoi


Alors je vais plutôt la boucler et laisser parler ceux qui savent...
La bouddo-punk (!) Nina Hagen par exemple :




vendredi 17 octobre 2008

Les temps sont durs aussi pour les bidasses






Vous n'êtes pas sans savoir que Douce France possède deux espèces de cognes : les militaires et les fonctionnaires. Soit les gendarmes, qui dépendent du Ministère de la Défense, et les policiers au Ministère de l'Intérieur.
Un rapprochement est prévu entre les deux corps pour janvier 2009. La majeure partie de l'Arme (c'est comme ça qu'on appelle les rigolos à moustache sous leur képis) sera rattachée au Ministère de l'Intérieur. Mais ouf ! ils conserveront certaines spécificités du statut de militaire, à savoir : l'interdiction de se syndiquer, l'obligation de vivre en casernement. Et aussi un joli devoir de "défense des intérêts supérieurs de la nation"...
(lien vers l'article elliptique de viepublique.fr)

Les gendarmes sont et resteront donc des militaires. Ce sont, comme les fonctionnaires, des agents de l'Etat. Mais, contrairement à ces derniers, ils n'ont pas le droit de retrait.
Est-ce pour cela que les gendarmes ont sinistre réputation ?
Ou, plus prosaïquement, pour un certain nombre de faits d'armes que Yann Galera, docteur en histoire contemporaine et ancien gendarme (on s'en serait douté), raconte dans son dernier livre, Les Gendarmes dans l'imaginaire collectif ?
Je n'ai pas lu le bouquin, mais ce qui ressort du compte-rendu de parutions.com fait sourire, parfois jaune. Les gendarmes auraient mauvaise réputation parmi la population à cause des missions délicates dont on les charge. Entendez : l'Etat a besoin de larbins pour faire son sale boulot, et parfois le boulot est tellement dégueulasse que même les flics ne sont pas sûrs. Appelons donc les militaires ! dressés à obéir, pas de droit de retrait, pas de syndicat, etc.
Des boucs émissaires idéaux en somme, si on oublie le 17° régiment et les cas de "crosse en l'air", ainsi que le fait qu'à la base, ils ont tout de même choisi d'entrer dans l'armée, merde.
Et quand l'auteur du compte-rendu pré-cité, parlant de la mauvaise réputation des gendarmes qui leur viendrait de cette obéissance qu'ils doivent à l'Etat, notamment l'Etat vichyste, qui les a affectés à la rafle du Vel d'Hiv et à la garde des camps d'internement type Drancy, conclue par un magnifique : "La gendarmerie a une image noircie pour prix de son légalisme", je rigole. Pas de pitié, elle l'a bien cherché.

Et je me mets du côté de Georges Brassens, de la mansarde où je réside j'applaudis les farouches bras des mégères gendarmicides, lorsque ces braves pandores se mettent dans la tête d'intervenir dans les affaires du peuple de Brive-la-Gaillarde.

Tiens, Pandore, quel joli nom... La première femme paraît-il. La première cruche, en tout cas. Celle à qui Zeus donna une boîte contenant tous les fléaux de la terre. Trop curieuse, elle l'ouvrit... Et vous connaissez la suite.

J'ai du mal à saisir le rapprochement de ces deux termes. Quels chemins tortueux l'argot a-t-il emprunté pour en arriver là ?... Que peut être une boîte de pandores ? une gendarmerie ? un képi ? où se niche donc l'Espoir, le seul qui ne se soit pas échappé de la fameuse boîte ?

(celui qui me dit : "A Saint-Tropez" je l'attache devant les rediffusions estivales de M6 de tous les Gendarme. S'il aime l'humour...)

L'Espoir, parfois j'aime à l'imaginer coincé dans les calculs de Jean-Victor Verlinde lorsqu'il conclut son opus L'Ordre mon cul ! la liberté m'habite (L'Esprit frappeur, 2000) par ces mots :

"Il y a moins de 170 000 policiers, gendarmes et CRS affectés au maintien de l'ordre. Même en y ajoutant les renseignements généraux, la surveillance du territoire, la police anti-immigration (4 000 rien qu'à ça !), la PJ (Navarro et ses cosaques) et l'administration, la comptabilité, la formation, on arrive tout juste à 200 000. Ca fait un policier pour 300 personnes ! Même en enlevant les bébés et les vieillards, on reste 150 par policier !
L'âge d'or, c'est quand on veut."

mardi 14 octobre 2008

MP aux autochtones...

(et mort aux cons)

J'ai fini la relecture de Soirée écossaise et je l'ai mise en page. J'ai corrigé les fautes, repris un peu le style et ajouté (plus ou moins) une chute. Mais sinon vous y êtes toujours les mêmes (pardon).

Lien scribd pour télécharger le fichier PDF

Vous embrasse.

lundi 13 octobre 2008

Bonjour hormone

Tous les petits matins, mon jeune homme de voisin d'en face fait ses exercices physiques, dont je ne perçois, hélas, que l'expression orale.
Au petit matin, je me réveille tranquillement en écoutant ses cris d'effort, qui flirtent parfois avec la souffrance, lorsqu'il râle de toute sa gorge à l'achèvement d'une série d'abdoms particulièrement challengés, semble-t-il.
Des cris de souffrance donc, qu'en ce petit matin j'aime prendre pour des cris de plaisir.
Pendant cette délicieuse séance un ami à la langue douce et heureusement bien pendue me prévient par mp de l'arrivée imminente d'une monumentale fessée méritée sur "l'endroit où mon dos perd son nom avec si bonne grâce" (merci l'ami Georges).
Je m'interroge vaguement, du coup, sur les rapports entre souffrance et plaisir.
Et sur le pouvoir d'un subconscient malade, tellement frustré qu'il peut prendre les hahannements débiles d'un jeune homme qui a besoin d'expulser son trop plein d'énergie sexuelle pour ce qui devrait être de doux soupirs partagés.
De quelles ruses est-on capables, sans le savoir bien sûr sinon ça serait pas du jeu, pour échapper à des implications sentimentales dont l'issue ne peut pas être la reproduction patrimoniale et génétique ?

Maman est-ce que je suis vraiment une salope ??
Bises à tous, je me casse, j'ai à faire.

dimanche 12 octobre 2008

N'écoutez pas les mauvaises langues : je suis une vraie rebelle

Et pour en avoir la preuve, cliquez sur l'image...

samedi 11 octobre 2008

J'ai tellement rien foutu aujourd'hui que ça devait être hier

Xuc a prononcé cette phrase hier soir sur mon canapé, quelque part entre 21h et 5h du matin.
Xuc est un guénie.
Xuc a réussi à réparer un réveil qui n'était même pas cassé.
Un de ces jours je ferai un recueil de citations de Xuc.

Xuc et moi on a été partout.
Xuc et moi on a presque fini la bouteille de scotch hier soir.
Xuc et moi on parle beaucoup.
J'ai même réussi à traîner Xuc en Allemagne avec des maoïstes italiens.

Xuc est un guénie (mais je l'ai déjà dit)
Xuc a inventé la machine à contredire le hasard (mais ne l'a pas encore construite)
Xuc cherche le mouvement perpétuel (mais ça patine un peu)
Si vous avez quelque chose à construire ou à réparer, demandez à Xuc.

Xuc est mon co-stooge.
Xuc s'est auto-proclamé notre vieille Mémé à tous.
Xuc me connaît mieux que ma propre mère.
Tous ceux qui le connaissent aiment Xuc.

Et moi donc !



jeudi 9 octobre 2008

Se soumettre inespérément à penser avec des palmes

Il lui a mis le couteau sous la gorge.
Ils étaient deux pourtant : pas d’enjeu, pas d’otage. Mais c’était la crise.
Nul besoin de satisfaire non plus un désir par la force qui crevait les yeux, noirs ou bleus.
Le pays tout autour courait de plus en plus vite. A sa perte, bien sûr ! Les gens affolés passaient et repassaient avec leurs brouettes vides autour du couple, figé dans son face à face. To s’impliquer or not to s’impliquer. La question mérite d’être posée.
Au milieu de ce chantier, ce bordel des bourses personnelles et internationale, elle restait plutôt calme : car oui, elle a le droit, la justice et ses bracelets avec elle ! Sûre de son pouvoir, elle observe.
La lame de la main du maître appuyant ses mots de légères caresses sur la carotide, diablement bien placées, il la secoua :
- tu vas penser, salope !


La position était trop inconfortable. On ne peut avoir un pied dans la critique nihiliste et le cœur walking on the moon (for love). Parfois, fermer les yeux… Se soustraire, un peu, le temps d’une passe vite faite derrière un camion taggé. Sous la pluie, tout est une question de coup de main : on peut accélérer le destin.
Le destin pour le moment sens toujours la pointe de ce putain de couteau qui descend le long de sa gorge :
- décide toi ! Pense ! Décide ! Pense à toi !


Est-ce l’acier qui s’enfonce doucement dans ces chairs tachetées si délicates ? Est-ce la prescience, la clairvoyance enfin ? Elle a en tout cas un goût de sang qui lui remonte le long de la langue. Il lui vient du larynx, peut-être ? ou de la bile ?
Inutile de chercher à séduire à présent : elle peut fermer les yeux. Ce sang dans sa bouche est le sien bien sûr, et c’est aussi la sueur et la peur. Celles de ces fous tout autour qui continuent à courir et à tourner, à payer et à financer, sans considération pour sa douleur, pour ce couteau qui est son couteau maintenant qui s’est frayé un chemin à l’arrivée de ce train :
- je n’oublie jamais un visage !


Vite, inventer quelques idées. Penser à retirer les gants avant de les coucher tendrement sur le papier. Est-ce que c’est assez ?
Le couteau coincé maintenant au creux de son estomac la démange encore, pourvu qu’il se tienne tranquille.
Qu’elle puisse enfin pioncer.
Jamais été douée pour penser.


(titre généré automatiquement par Luciano-Z)

dimanche 5 octobre 2008

Poêt Poêt

Il y a presque dix ans j'offrais ce poème à Brice, suite à une nuit mémorable :

N’oublie pas la lune…

Merci d’avoir ouvert cette parenthèse
Une nuit de magie, et puis de tes paroles

Où les allumettes prennent seules leur envol

Peut-être unique lien entre mes hypothèses.


L’envie restera, contre ma volonté

Oh mais quel dommage qu’on se soit arrêtés

Tout au fond de mon sac on aurait pu trouver

Les moyens d’achever cette envie d’unité.

La statue aux deux faces sera le seul témoin
Ce que tu m’as offert, et j’en avais besoin

Ce fut de la tendresse, au bon moment, merci

Je garderai pour toi une place dans ma vie.


(Ne pas déranger - thésard en plein travail)

Ami aujourd'hui, Brice cherche à me voir depuis des mois.
Au moment où j'accepte l'invitation, il disparaît.
Occupé à s'occuper de ses occupations, jamais occasionnelles, toujours obsessionnelles, Brice fait une thèse comme on entre dans les ordres.
Et il doit écouter le paternel avant que le paternel ne s'en aille, laissant se perdre la sagesse en héritage "comme des larmes dans la pluie".

Bref, Brice, si tu m'entends :
Quand est-ce qu'on picole tous les deux ??

Heureusement que nous avons tous notre bonne vieille Mémé pour nous donner des nouvelles des uns et des autres, hein ?

People : moi aussi je le vaux bien !


Hier soir j'ai bu un verre avec la petite-fille d'Ernest Hemingway...

Elle n'est pas bien grosse, mais elle a descendu son canon comme les au-ô-tres !

mercredi 1 octobre 2008

Jeux géo


Je suis célèbre -entre autres- pour être une bille en géo.
Je vous propose ce jeu, auquel ma nièce Lila (11 ans, en 6e) me bat à plate couture.
On sait s'amuser chez les profs.

Un salut à mon père qui est parti faire la teuf au Festival de géographie de Saint-Die.
Non, ne me demandez pas où c'est, je ne sais pas.
(J'ai pas réussi à passer au niveau 6...)







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