Bouquineries
Ma bouquinerie préférée a fermé... Mon fournisseur principal, sis à Seix (si si !) en Ariège m'a lâchement laissée tomber. C'était un tout petit local, mais d'une richesse étonnante, comme il sied à toute bonne bouquinerie. Un instant, j'ai pensé arrêter de lire en signe de deuil, et puis finalement je me suis rabattue sur un autre magasin bien moins romantique, dans une autre ville qui porte un nom bien moins rigolo.
Bref, dans les bouquineries, on trouve des livres qui ont appartenu à d'autres et outre les noms inscrits en page 3, les annotations et autres dédicaces, on peut parfois aussi récolter des trésors oubliés entre les pages.
J'avais acheté ce livre, pour son sujet : un ancien de l'OAS raconte sa lutte pour l'Algérie française. Je suis plutôt du genre à fuire les fafs comme les madelinistes (tautologie ?), mais un livre ça ne risque pas de salir les mains et il est toujours intéressant de se plonger dans une réalité complètement différente de la sienne.
Rapide critique pour ceux que ça intéresse : ce texte écrit en prison en 1966 est un genre de recueil de souvenirs. On aurait aimé plus d'organisation, un fil directeur, quelque chose. Si certains moments sont savoureux, des anecdotes étonnantes, et une forte présence des valeurs travailfamillepatries, toute réflexion politique semble exclue, et c'est bien dommage : pourquoi se battre contre l'indépendance de l'Algérie ? Comment juger la position de De Gaulle ? Pourquoi avoir choisi la clandestinité ? etc. J'aurais aimé en savoir plus là-dessus.
Dans les pages, une carte de visite, qui dit :
"Monsieur, Madame Jacques Dat et Annie vous remercient de vos bon voeux et vous adressent à leur tour leurs souhaits bien sincères, pour la nouvelle année.
Nous espérons avoir le plaisir de vous voir dans le courant de l'été 1968 et vous adressons notre souvenir très amical."
Utilisée en marque-page par le lecteur précédent, certainement Monsieur ou Madame Auriac, à qui est dédicacé ce livre, par l'auteur lui-même :
"en souvenir des bonnes et mauvaises heures, avec ma très vive sympathie"
Si ces personnes lisent ce billet, par faveur contactez-moi ! Je brûle de savoir ce que vous avez fait, finalement, en cet été 68...
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