lundi 31 mars 2008

Des insultes et des bannières...

Impossible d'y avoir échappé, ça fait la une de tous nos journaux, et moi j'en rajoute mais bon.
Lors du match de foot samedi soir entre Lens et PSG, une bannière a été déployée dans la tribune parisienne pour insulter nos amis les ch'tis.
Enième scandale provoqué par ce genre de hooligans.

Ce matin France Info pour la millième fois reprend l'information, sauf que là oh surprise nous apprenons qu'il s'agit de "soi-disant" supporters du PSG.
Mais c'est bien sûr ! Les fameux banniéristes fous en série se sont infiltrés parmi les supporters du PSG pour les discréditer ! Je reste branchée sur 105.5 et je vous tiens au courant de la suite de l'enquête...

dimanche 30 mars 2008

Un homme de peine

Je suis plongée dans l'activité passionnante de faire un tableau des institutions universitaires d'avant la réforme Edgar Faure de 1968... (on ne rit pas)

En ce qui concerne le personnel présent sur l'université, j'apprends dans J.-B. Piobetta, Les Institutions universitaires, PUF, 1961 qu'on peut y trouver aussi tout "un personnel de service qui comprend des chefs du matériel, des mécaniciens, des électriciens, des contremaîtres, des jardiniers, des appariteurs, des chefs d’ateliers, des garçons de laboratoire, des surveillants, des gardiens de salle et de bureau, des hommes de peine et des concierges."

Des hommes de peine... Quelle magnifique expression... Un tour sur le Littré me confirme ce que j'avais hélas déjà deviné :

"Hommes de peine, gens de peine, hommes, gens qui, sans avoir un métier déterminé, gagnent leur vie par des travaux pénibles de corps."

A noter que ce terme est fortement tombé en désuétude, surtout à l'heure des "techniciens de surface" et autres "ATSEM" !

Prochain épisode : mais d'où vient donc l'expression "temps de chiottes" ?


Si vous avez des pistes...

vendredi 21 mars 2008

Qu'est-ce que l'éloquence ?

Déjà, quelque chose que je ne possède pas...
Mais encore ?

Vous connaissez la Conférence Berryer ?

Un truc d'avocats potaches qui rencontre un certain succès public.
Le principe est simple et redoutable : une douzaine d'avocats organisent une Conférence.
Ils invitent une célébrité (Alain Chabat, Bernard Laporte, Pierre Bellemare, Anne Roumanoff...) dont ils font le portrait en ouverture de séance.
Ensuite, des "candidats", comme vous et moi mais en beaucoup plus masochistes, se présentent. Ils ont préparé un discours sur une question concotée par les avocats, souvent en rapport avec l'invité (exemple : Faut-il battre en retraite ? -invité : Marc Blondel ; Ne reste-t-il aux Pagny percés que la liberté de penser ? -invité : Florent Pagny ; Faut-il prendre un dernier vert ? -invité Noël Mamère ; Chabat, dabada ? -invité Alain Chabat, etc. vous avez compris le principe). Le candidat se lance, répond par l'affirmative ou par la négative, ou ne répond pas, à la question posée en essayant d'être le plus éloquent possible et de faire rire le public.
Son discours terminé, chacun des secrétaires se lève à tour de rôle pour expliquer avec beaucoup d'humour et de finesse (parfois...) à quel point le discours du candidat était nul...
A la fin de la Conférence, un ancien secrétaire critique la critique des secrétaires, et voilà tout le monde repart content, de belles phrases plein les oreilles.

Je ne suis jamais allée les voir en vrai, parce que voilà. Mais si vous voulez y aller c'est au palais de justice, métro Cité, et l'entrée est libre et gratuite. Il y en a une ce soir, d'ailleurs, avec Yvan Le Bolloch comme invité. Prévoyez tout de même d'arriver en avance et de poireauter une heure sous la pluie car comme dit Henri de Beauregard, un de mes amis avocats : "l'entrée est libre mais les places sont chères".
Heureusement pour les geek en devenir que nous sommes, j'ai trouvé sur internet des fichiers audio d'enregistrements de certains discours de la Conférence.

Moi m'ait bien marré hier souar (cf. Béru) à écouter certains de ces extraits...

Alors, l'éloquence, c'est quoi ? Répondons par l'exemple :
Le portrait de Pierre Bellemare par Henri de Beauregard, avocat sus-cité.

C'est pas beau, ça ???



jeudi 20 mars 2008

Tout ça n'empeche pas, Nicolas, que la Commune n'est pas morte


Lorsque j'étais jeune étudiante toute fraîchement diplômée de ma maîtrise (oui, vous pouvez m'appeler Maitresse...) et que je me suis inconsciemment engagée dans un DEA et que bille en tête je disais aux professeurs que je rencontrais : oui ! absolument ! je veux faire une thèse sur l'oeuvre éducative de la génération 1968 !, que n'ai-je, à cette époque, fais mes comptes...
Or le temps passant nous sommes aujourd'hui en 2008 (sauf pour Philippe Sollers...), et la petite Alerte Google que j'avais mis sur "Mai 68" me rapporte dorénavant des dizaines de pages à lire quotidiennement. Car oui, au cas fort improbable où ça vous aurait échappé, cette année ce sont les 40 ans de Mai 68 (et même pour Philippe Sollers...).
Alors, outre le fait que j'en bave pour écrire ma thèse et que j'en ai déjà par-dessus la tête de mon sujet (et que, vous l'auriez compris, dès que je relève la tête de mon boulot, je retombe dedans de force), toutes les personnes que je rencontre (le classique : qu'est-ce que tu fais dans la vie ? Une thèse... Ah ouais ? Sur quoi ? Mai 68...) me donnent des infos sur telle réunion, tel colloque, telle projection. Y en a partout, mais partout. Et je ne compte pas les invitations officielles que j'ai reçues à participer à des journées d'études universitaires et que j'ai décliné parce que non piété ! surtout pas parler de mon sujet de thèse que je ne maîtrise absolument pas devant des gens susceptibles de me poser des questions...
Et même Nicolas Sarkozy s'y est mis, comme vous le savez, dans ce fameux discours.


Tout le monde est contre moi. (Dessin de Maester trouvé sur Bellaciao)
Si j'étais une véritable étudiante consciencieuse et passionnée, oui, je courrai les meetings et happenings avec mon microphone et après je ferai un beau compte-rendu véritablement scientifique sur ce nième anniversaire de Mai 68, mais non. D'autres le feront certainement à ma place (les premières analyses commencent déjà à arriver, d'ailleurs, l'événement encore en marche). Moins bien, bien sûr (ah !) mais ça me donnera l'occasion d'acheter leurs bouquins et de les critiquer. Toujours quelques pages de grattées gagnées.

Et puis le titre de ce post est une vieille chanson de Pottier qui me trotte dans la tête ces jours-ci (on l'entend encore quelques fois en manif, du côté des anars surtout. Elle a curieusement retrouvé une actualité après l'élection de notre nouveau président). J'ai trouvé les paroles sur le site Drapeau Rouge :

On l’a tuée à coups de chassepot,
À coups de mitrailleuse
Et roulée avec son drapeau
Dans la terre argileuse.
Et la tourbe des bourreaux gras
Se croyait la plus forte.

Refrain
Tout ça n’empêche pas Nicolas
Qu’ la Commune n’est pas morte.
Tout ça n’empêche pas Nicolas
Qu’ la Commune n’est pas morte !

Comme faucheurs rasant un pré,
Comme on abat des pommes,
Les Versaillais ont massacré
Pour le moins cent mille hommes.
Et les cent mille assassinats,
Voyez ce que ça rapporte.

On a bien fusillé Varlin,
Flourens, Duval, Millière,
Ferré, Rigault, Tony Moilin,
Gavé le cimetière.
On croyait lui couper les bras
Et lui vider l’aorte.

Ils ont fait acte de bandits,
Comptant sur le silence.
Achevez les blessés dans leur lit,
Dans leur lit d’ambulance
Et le sang inondant les draps
Ruisselait sous la porte.

Les journalistes policiers,
Marchands de calomnies,
Ont répandu sur nos charniers
Leurs flots d’ignominie.
Les Maxim’ Ducamp, les Dumas
Ont vomi leur eau-forte.

C’est la hache de Damoclès
Qui plane sur leurs têtes.
À l’enterrement de Vallès,
Ils en étaient tout bêtes
Fait est qu’on était un fier tas
À lui servir d’escorte

C’ qui prouve en tous cas Nicolas,
Qu’la Commune n’est pas morte.
C’ qui prouve en tous cas Nicolas,
Qu’la Commune n’est pas morte !

Bref tout ça prouve au combattant
Qu’ Marianne a la peau brune,
Du chien dans l’ ventre et qu’il est temps
D’crier vive la Commune !
Et ça prouve à tous les Judas
Qu’si ça marche de la sorte

Ils sentiront dans peu nom de Dieu,
Qu’la Commune n’est pas morte.
Ils sentiront dans peu nom de Dieu,
Qu’la Commune n’est pas morte !
La chanson date de 1886, les paroles sont d'Eugène Pottier sur l'air de T'en fais pas Nicolas de Parizot

mercredi 19 mars 2008

Monter sa boite...

Dernière année de thèse... Dernière année d'allocations...
Et l'an prochain ? Aaahh quelle horreur, le salariat se pointe à l'horizon !!
Naann ! Maman, je veux pas !!
Oui mais il faut bien que je me paye ma salade quotidienne et ma connexion internet...
Alors, que faire camarade ?
Ah pardon, en voilà un qui ne peut plus m'aider...
Trois solutions : la clochardisation, le suicide et... devenir "travailleur indépendant"...
Ah !... travailleur indépendant...
Comme dit Elias de Kelliwic'h dans Kaamelott : "Ne travailler pour personne et ne faire travailler personne, c'est ça le secret de la liberté"


Alors du coup j'ai mis mon fidèle co-stooge Xuc sur le coup et c'est parti.
Une boite de production ? En voilà une idée ! Tope-là Xuc je te suis...
Il faut savoir que cette boite ne sera pour Xuc qu'un pis-aller en attendant qu'il invente le mouvement perpétuel. Il est sur le coup depuis quelque temps, vous inquiétez pas ça va arriver (note pour Messieurs d'EDF : pas de panique, c'est pas pour demain).
(à ce propos, cher collègue, va lire cet article du Tref et l'Aucube un blog que je suis régulièrement, il devrait te parler)
Bref nous nous trouvons aujourd'hui devant notre premier dilemme de futurs associés de SARL :
Xuc voudrait inventer un nouveau concept de production, révolutionner la diffusion de la culture ; et pour ma part je voudrais en faire du fric.
Nous sommes toujours en négociations, je vous tiendrai au courant...

mardi 18 mars 2008

Philippe Sollers serait-il fou ?


Oui, je sais, question un peu rhétorique...
N'empêche que je suis tombée sur un entretien édifiant sur le site nonfiction.
Philippe Sollers n'y brille pas particulièrement par sa modestie. J'en avais entendu parler, mais là je l'ai lu et c'est tout de même autre chose !
Dès le début de l'entretien, nous sommes dans l'ambiance. Le temps du grand homme n'est plus rythmé par le calendrier chrétien -c'est d'un ringard- il préfère le calendrier nietzschéen. En effet, c'est d'une absurdité totale que de soumettre la population mondiale (y compris donc les bouddhistes, les animistes, etc.) à un décompte du temps à partir de la naissance de not' seigneur Jésus-Christ. Alors que bon, Nietzsche au moins ! la philosophie occidentale ça c'est universel.

Nous sommes donc selon l'ami Sollers en l'an 120. Et au cas où l'on aurait mal compris le concept, il précise que l'an prochain nous serons en l'an 121. Véridique ! C'est : ici

Je vous aurais bien mis quelques morceaux choisis, mais lesquels ?
Par exemple, les subtils paragraphes où Sollers, à propos de tout à fait autre chose, nous rappelle qu'il est très connu et qu'il est invité partout ? Soit :

Au Salon du livre :

Ce matin même je reçois un coup de téléphone m’invitant à un colloque au Salon du livre, auquel je vous dis tout de suite que je n’ai pas l’intention de me rendre : j’ai horreur des foules, du brouhaha, alors si en plus il y avait des bombes, laissons tomber ! C’est un Salon du non-livre pour moi…

A l'Académie Française, bien entendu ! (et il a l'air d'y tenir, car il revient à plusieurs reprises) :

nonfiction.fr : Que pensez-vous des institutions littéraires françaises, dont on dit qu’elles sont à bout de souffle ? L’Académie française, par exemple, peine à trouver des candidats. Pourquoi refusez-vous d’y être candidat ? Philippe Sollers : J’y entre demain si je veux ! Mais mon explication est très simple : ça ferait baisser mes prix. J’ai un public de gens jeunes, très exigeants, qui seraient déçus si je faisais cela et qui n’achèteraient plus mes livres.


Ajoutons à cela un antiaméricanisme de base, un discours décliniste et puant d'élitisme... Je vous laisse découvrir par vous-mêmes. Heureusement que l'on peut trouver dans cet entretien des pointes de lucidité :

nonfiction.fr : Il est amusant d’ailleurs rétrospectivement, de voir que dans un texte programmatique ouvrant le premier numéro de Tel Quel en 1960 vous prôniez une "littérature dégagée"… Certes un tournant a été pris très vite et la revue s’est engagée dans les débats politiques du temps comme la guerre d’Algérie. Philippe Sollers : Vous me parlez de Tel Quel et vous avez fort raison car il faudrait en reconsulter les 94 numéros. Nous en sommes en ce moment au 101ème numéro de L’infini, le plus étrange étant que tout se passe comme si rien ne s’était passé. C’est comme la lettre volée d’Edgar Poe : elle est là, au milieu, et personne ne la voit. C’est la même chose comme pour mes livres depuis 25 ans, c’est comme s’il n’existaient pas.

lundi 17 mars 2008

Art postal


Je suis tombée sur un article qui en parlait l'autre jour...
Ca donne envie toutes ces initiatives, comme celle du type qui a envoyé une lettre à toutes les adresses où avait habité Arthur Rimbaud et qui se poilait en les récupérant estampillées de l'imperturbable : "N'habite plus à l'adresse indiquée"...