mercredi 26 mai 2010

The "Nuls" I used to be

Vous vous souvenez de votre prof d'instruction civique ?
La mienne avait de grosses lunettes, une mise en plis qui maintenait des cheveux châtains-gris et, touche finale, toujours de la poussière de craie sur le visage et les vêtements.
Et, ma parole, le cours qu'elle nous dispensait était à la hauteur de la bande-annonce...
C'est pour cela que j'ai été agréablement surprise par ce "L'instruction civique pour les Nuls" envoyé par First Editions dans le cadre de Massecritique de Babelio, que je remercie chaleureusement. 
Les auteurs sont deux docteurs en droit, Guillaume Bernard et Frédéric Monera. 
Gabriel Monod disait qu'éduquer un homme, c'était lui apprendre à se situer dans l'espace et dans le temps. Nous étions à l'époque de l'après-guerre, dans le cadre du Plan Langevin-Wallon. Et si on me demandait aujourd'hui, quel serait mon type idéal de cours d'instruction civique, c'est à ce genre d'ideaux humanistes que je penserais spontanément. 

Le livre que je chronique aujourd'hui est bien trop riche pour qu'on en fasse un cours, bien sûr, mais si les souhaits des auteurs (inspirer, entre autres, les enseignants) se réalisent, ben je suis d'accord pour recommencer mes années collège...
Je n'ai pas lu l'intégralité de ce bouquin de 430 pages, mais j'ai feuilleté, picoré, étudié la construction de la table des matières. 

L'instruction civique commence, inévitablement, avec l'Histoire. Mais une histoire abordée transversalement, par ces quelques grands thèmes qui travaillent encore aujourd'hui nos sociétés : la séparation de l'Eglise et de l'Etat, la construction du territoire national, etc. 
La suite logique, dans la deuxième partie, c'est cette fameuse question d'identité culturelle (et pas nationale ah ah ! il faut lire pour comprendre...). Qu'est-ce qu'être Français ? Citoyen ? Habitant de France ? Ici encore, des données sérieuses sont présentées de manière problématique et passionnante, mêlant l'Histoire et les institutions politiques, ainsi qu'un peu de sociologie. Les prolongements récents de la citoyennté, avec l'entrée en scène de l'Europe et du Monde, ne sont bien évidemment pas laissées de côté, elles sont même centrales. 
Le reste du livre est à l'avenant : allez donc le feuilleter en librairie ! 
On compte une partie sur les institutions françaises, toujours évoquées avec ce parti-pris de mise en perspective. Le Conseil d'Etat, certes, on veut savoir ce que c'est. Mais surtout on veut savoir à quoi il sert ! Et concrètement, comment ces institutions sont-elles mêlées dans les débats contemporains. 

De petits encarts émaillent la lecture, bien que le livre, fidèle à la collection "Pour les Nuls", ne soit pas si touffu que cela. Il y a des textes d'époque et plus récents, des citations, des "le saviez-vous"... 

Enfin, signalons les deux dernières parties : 
"L'homme en proie à l'enfer du quotidien" (titre trop pessimiste à mon avis mal choisi mais bon) qui aborde les questions de droit du travail, la sécurité, le logement etc. (eh oui ! C'est ça aussi, l'instruction civique !). 
Et "La partie des Dix", qui nous présente dix symboles et dix lieux emblématiques de la République. Des "hussards noirs" au "Mur des Fédérés", tout tout tout vous saurez tout...
Ajoutez à cela un glossaire et une abondante bibliographie... Et vous écouterez France Inter d'une toute autre oreille ! D'ailleurs, je vais me plonger aussitôt dans une lecture plus systématique du livre, histoire de pouvoir m'énerver contre ces concepts à la mode que des journalistes pressés balancent sur les ondes... En garde ! Mais rendez-vous dans quelques mois quand même...

Petit bémol : j'aurais aimé que la bibliographie, même au risque d'encombrer l'ouvrage, soit disséminée entre les chapitres. Ainsi immédiatement nous aurions pu nous reporter aux ouvrages correspondants pour approfondir un thème donné.


1 commentaire:

Fée Paradis a dit…

Bonjour
Je dois aussi chroniquer cet ouvrage dans le cadre de l'opération Masse Critique mais je suis moins enthousiaste que toi ... J'essaye de le faire pour mercredi ou jeudi.