vendredi 16 avril 2010

Un mal ? un bien ?


Une photo de Rimbaud à l'âge adulte a été retrouvée dans une brocante...

Si vous êtes vraiment sûrs de vouloir la regarder et ainsi chasser de vos imaginations sa gueule d'ange d'adolescent romantique, c'est par ici.

samedi 10 avril 2010

De la Terre jusqu'à Mars, et retour


Quand on s'intéresse un peu à la S-F, il y a forcément un moment où on tombe sur ce bouquin, Les Chroniques martiennes, par Ray Bradbury.
L'appel de l'Histoire me l'a fait l'ouvrir l'autre jour. Et je ne le regrette pas, mais vraiment pas.

Les Chroniques martiennes est un recueil
publié en 1950 de nouvelles écrites dans la décennie précédente. Si chaque nouvelle est indépendante, le tout forme un tout (comme il se doit), et la grande histoire de la colonisation de Mars par les terriens se dessine sous nos yeux, par petites touches, par petits bouts d'histoires, de vies, par anecdotes.

La date de la publication est importante, car elle explique en grande partie le ton pessimiste de l'ensemble (pour ceux qui savent ce qui s'est passé sur Terre en 1939 et 1945, c'est limite un spoil, quand même...).

Mais ce qui m'a le plus touchée, dans le ton pessimiste, c'est cette non-rencontre absolue. En revanche, ce coup-ci, si vous voulez savoir comment les hommes ont réussi à coloniser Mars sans en rencontrer ses habitants, vous lirez le bouquin. Mais si, il est court en plus...

Bref, j'ai souvent lu que Chroniques martiennes est le papa de plein de livres de S-F postérieurs, et comme c'est 'achement scientifique de lire l'Histoire à rebrousse-poil, de décrypter le passé en connaissant déjà l'avenir, je confirme modestement. J'ai repéré un certain nombre de thèmes, à travers ces nouvelles courtes mais très riches : le racisme, l'ailleurs, les robots, la solitude, le post-apocalyptique, etc.

En revanche, ce qui n'y est pas, c'est le développement technologique. La technologie des Martiens est bien sûr présente, mais il s'agit de "sablonefs", de rivières de vin, de murs de cristal sur lesquels poussent des fruits... Pas de description de leur fonctionnement, mais juste des noms et de très courtes descriptions qui atteignent leur but : notre imagination et qui font beaucoup pour la poésie de l'ensemble.

Car oui, au final, Les Chroniques martiennes c'est un long poème en prose sur l'avenir de l'homme...

PS : pour ceux qui l'ont lu, ma nouvelle préférée, c'est celle avec la maison qui finit par mourir. J'avoue que j'ai eu les yeux qui m'ont sérieusement picoté.

jeudi 8 avril 2010

Plein texte

Vous êtes des chercheurs next gen, pas de doute, nous enviait mon directeur de recherches l'autre jour en séminaire.
Il nous racontait ses jeunes années, à la bibliothèque, où il remplissait une petite fiche jaunie pour avoir un exemplaire d'une revue particulière, puis où il poireautait à sa place, attendant qu'un bibliothéquaire poussiéreux vienne lui annoncer que la collection était incomplète et que l'exemplaire demandé n'était pas disponible.

Ce dont mon directeur parlait c'était de la numérisation en cours. Nous avons donc Gallica, plutôt pour les revues d'avant 1945. Et Persée, pour les plus récentes.
Et sur ces sites, un outil de recherche formidable : la recherche par mots-clés en plein texte.

Chercheurs, usez-en ! sans en abuser car ça déborde très vite.

Actualitté m'apprend ce matin que la BNF (responsable donc de Gallica) fait appel à la collaboration de Wikisource pour la correction de ces textes...
Et à la vérité, c'est pas trop tôt.

vendredi 2 avril 2010

Rouletabille vs Poujadas


J'ai relu récemment Le Mystère de la chambre jaune, dix ans peut-être après ma première lecture.
J'ai grandi, et les personnages ont vieilli : un point positif et un point négatif.

Les relations entre les personnages sont vieillotes, et Mathilde est une sorte de caricature de femme que l'on ne voit pas beaucoup dans le livre et c'est tant mieux sinon c'est moi qui chercherai à l'assassiner.

En revanche, j'ai été agréablement surprise par l'humour de Gaston Leroux, dont curieusement je n'avais gardé aucun souvenir. Mais le bouquin est proprement hilarant. Déjà, dans cette manière de faire monter la sauce... L'auteur s'avance sur la piste de la vérité, faisant moult clins d'oeil au lecteur pour qu'il le suive, le sourire en coin tout de même... et paf ! il lui claque la porte au nez au dernier moment, dans un éclat de rire complice.

Le passage le plus drôle à mon sens, c'est la narration du greffier, dans le chapitre XI. Le narrateur, Sainclair, laisse la plume un temps au récit du greffier de l'interrogatoire d'un des personnages. Or, le greffier a des lettres et se pique de littérature. Le pauvre, on rit bien à ses dépens.

J'avais voulu pour ce billet faire un comparatif entre Lupin et Rouletabille, avec un petit peu de Holmès ou de Conan Doyle dedans, ce se serait appelé Leroux, Leblanc, la chambre jaune et les yeux verts, ou quelque chose comme ça, mais l'actualité m'a coupé la chronique sous le pied.
Vous avez certainement entendu ce matin qu'au bout de leur longue investigation dans les milieux pédophiles online, une équipe de journalistes dirigée par David Pujadas, a livré les résultats de leurs investigations à la police.
Et les lecteurs de Leroux ne sont pas sans ignorer la scène du procès, où Rouletabille ne livre pas Ballmeyer, en dépit de l'aversion qu'il nourrit envers lui et la malignité du personnage :

"Je ne suis pas de la 'justice', moi ; je ne suis pas de la 'police', moi ; je suis un humble journaliste, et mon métier n'est point de faire arrêter les gens ! Je sers la vérité comme je veux... c'est mon affaire... Préservez, vous autres, la société, comme vous pouvez, c'est la vôtre... Mais ce n'est pas moi qui apporterai une tête au bourreau !"

Sans vouloir être polémique, je donne raison à Rouletabille. Si les journalistes se mettent à collaborer avec la police, ils finiront par ne plus pouvoir faire d'enquêtes, et on se retrouvera à lire des communiqués du Ministère de l'Intérieur au lieu de ce qui nous tient déjà de journaux d'information aujourd'hui.

PS : dans la foulée, j'ai lu la 'suite', Le Parfum de la dame en noir. C'est beaucoup moins bien, écrit de manière plus... maniérée, si vous voyez ce que je veux dire. Leroux serait-il tombé dans le piège de son savoureux greffier ?