Et j'ai crié, crié-é...
Et il est revenu !
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louise miches
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11:39
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protestations avisées
catégorie histoire, nature et surtout découverte
Nous avons en permanence deux étudiants, étudiantes bien souvent, anglais, car ils viennent d'une chouette université avec qui nous avons un partenariat.
Ils signent, je pense, pour faire l'accueil "et plus si affinités".
Aujourd'hui 10 novembre, Faye et Sarah m'ont demandé : "Pourquoi les Français ne portent pas un ... (mimes intensifs)... pour le 11 novembre ?"
Les stagiaires et moi, on se comprend souvent à demi-mots.
Parce que bon parfois, l'accent anglais... Même si l'autre jour je complimentais Matthew, londonien, pour son accent français et qu'il me répondait : "Mais tu sais, nous si on prend l'accent anglais, c'est pour faire semblant... Pour faire comme Jane Birkin, tu vois ?"
En revanche, lorsque James, américain, m'a croisée dans les couloirs et m'a demandé : "ça va ça ? Les fruits ?" Il m'a fallu quelques mètres pour comprendre que c'était une tentative de notre prof de français, Vincent, de lui apprendre l'expression "ça va ? La pêche ?"...
Bref, j'avais compris que Sarah et Faye parlaient du machin que l'on pourrait porter à la boutonnière si nous étions vraiment patriotes. Et d'ailleurs, je suis honteuse de dire que je ne savais pas exactement le nom de ce truc. Instinctivement, j'ai dit "coquelicot" (c'est pas la preuve que je..., non ?)(ou est-ce calicot ? bloody hell...)
Il faut reposer le contexte. Ma collègue (nous sommes deux à tenir le poste d'assistante dans la boîte) est malade depuis lundi (donc absente, donc je gère son poste à sa place), j'ai enterré ma tante mardi après-midi, juste deux semaines après avoir pleuré ma grand'mère, je sors de deux heures de facturation concentrées au point que je ne répondais qu'avec un ricanement de politesse à ma DAF, venue facturer avec moi dans mon bureau et qui clairement avait envie de rigoler un peu (moi aussi normalement, mais là blimmey... j'avais du boulot), et juste au retour de ma blessed pause clope Faye et Sarah me choppent avec cette question...
Je leur ai accordé trente secondes de réflexion, parce que je les aime bien et que j'aime l'échange culturel permanent qu'il y a au rez-de-chaussée de cette boîte. Bref, j'ai commencé par vérifier de quoi elles parlaient : "Pour le 11 novembre vous voulez dire ? Pourquoi on ne porte pas de... (gestes) (oui, j'ai peut-être dit 'coquelicots', mais p*** comment ça s'appelle ?) Eh bien je ne sais pas."
Oui, j'ai eu le courage de l'avouer. Mais devant leurs regards désappointés j'ai continué :
"Il est vrai que nous Français n'arborons (elles ne connaissaient pas le mot. J'ai donc fait des gestes. Juste, imaginez-moi 'arborer' un truc) pas facilement des signes de patriotisme. Nous ne portons pas facilement nos couleurs (idem : petit intermède sur ce que ça veut dire "porter des couleurs") et nous ne mettons pas de drapeaux à nos fenêtres. En revanche, certaines mairies organisent des cérémonies aux monuments aux morts (idem, monuments aux morts n'est pas connu en Angleterre..) où on lit les noms des morts et où on chante La Marseillaise (avec les profs de la chorale de son lycée, ma belle-soeur va le faire, après avoir expurgé, non sans mal, notre hymne de tous ses passages trop "glauques" - je cite).
Je continue, pour l'instruction de nos deux jeunes Anglaises, par leur expliquer que bien souvent c'est l'extrême-droite qui arbore ce genre de signe (quoi ? il faut admettre : vous mettriez un drapeau à votre balcon ?). Et je m'enfuis dans mon bureau.
Moi, fermant la porte, à ma DAF assise à la place de ma collègue (malade, la lâcheuse, mais je l'ai déjà dit) :
"Oh la vache ! (tiens une expression bien française qu'il pourrait être interessant d'essayer d'apprendre à James...) Ya Faye et Sarah qui viennent de me poser une question coton : pourquoi les Français portent pas (gestes) pour le 11 novembre ? "
Ma DAF :
"Portent pas quoi ???"
"Ben tu sais... Un truc bleu-blanc-rouge à la boutonnière !"
'Oh !!!!" fit-elle en réalisation de ce qui m'avait été demandé. "Et tu connaissais la réponse à la question ?" (oui, texto : je suis un peu considérée comme l'intello de ma boîte, avec Vincent, le prof de français pré-cité).
Je répète.
Elle fait une moue dubitative.
Et lorsque ma DAF, Hurrican Roll comme je l'appelle affectueusement, fait une moue dubitative, la pièce change d'ambiance.
"Moi j'en vois, pour le 14 juillet, des Français qui agitent des drapeaux."
J'ai pas eu le temps de retourner voir nos charmantes petites Anglaises pour leur faire part de cela, mais ça me tourne un peu dans la tête :
Pour quoi vous pourriez agiter un bleu-blanc-rouge ? Un 11 novembre ? Un 14 juillet ? Qu'ils crèvent ?
D'accord, mais que faire de tous ceux qui sont crevés pendant ces deux périodes (et trop d'autres)? Comment penser un peu à eux... ?
Et que célébrer, en fait ?
Ça veut dire quoi, être patriote ?
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louise miches
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Lequel laisseriez-vous tomber à l'eau ?
Le son comme arme
Jeunes, attention ! La manifestation rend sourd !
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C'est juste que quand James Gunn (le gars qui m'avait traumatisé avec "Troméo et Juliet", réécriture de Shakespeare version punk) me dit :
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catégorie TV
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"Les Japonais commencent à se demander si c'était une bonne idée de construire des centrales nucléaires en zone sismique"
Maintenant ?!
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catégorie politique
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louise miches
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catégorie cuisine interne
Je me souviens cette jeune fille au lycée...
(pour être plus exacte, je me souviens surtout de ses seins... son visage est plus flou !)
Alors que tout le monde me complimentait sur mes beaux grands yeux bleus, elle avait décrété que si elle devait faire un collage d'elle-même en empruntant des parties du corps à des corps étrangers, c'était ma bouche qu'elle voulait sur son nouveau visage parfait !
Alors un petit quizz...
A qui appartiennent ces bouches ? (niveau facile)
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louise miches
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En fait, c'est pas possible.
Je suis fatiguée, vivement ce soir que je dorme...
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louise miches
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catégorie cuisine interne
Bon, un peu de légereté ce matin...
J'ai participé, pour la 4e fois, à l'opération Masse Critique de Babelio. Je viens donc d'achever la lecture de Vingt minutes pour la mort. Robert Brasillach : le procès expédié, publié en 2010 aux Editions du Rocher.
Et maintenant je suis sensée en rédiger une critique. Si je n'étais pas liée par cet engagement moral "un livre, une critique", je crois bien que j'aurais botté en touche.
Philippe Bilger, avocat, se penche sur le procès de Robert Brasillach fusillé pour "intelligence avec l'ennemi" en 1945. L'auteur a une histoire familiale chargée qui le lie directement à son sujet (son père a été condamné pour faits de collaboration) et dont il ne se cache absolument pas (ce qui est à mettre à son crédit). Le livre s'ouvre même sur cette confidence que les sociologues appellent "l'implication du chercheur".
Ensuite, le livre nous livre quelques éléments sur le parcours de Brasillach, biographie, idées, n'hésitant pas à énoncer clairement l'antisémitisme du personnage, voire de citer quelques unes de ses phrases les plus nauséabondes. C'est sur l'"intelligence avec l'ennemi" que Bilger est plus circonspect. On ne peut le lui reprocher, l'implication qu'il a choisi de nous exposer en ouverture pose d'entrée cet ouvrage dans le registre personnel.
Les chapitres consacrés au procès sont plus détaillés et plus intéressants : le point de vue d'un homme "de l'art", forcément...
Le livre se conclut sur l'exécution, la fusillade et les derniers mots de Brasillach ainsi que ceux, horribles, d'un petit fonctionnaire bien content d'avoir respecté son timing.
Alors, que manque-t-il dans tout cela ?
Une mise en perspective historique.
Je l'attendais depuis le début, je me disais qu'il fallait forcément qu'elle arrive : comment écrire un livre sur l'exécution de Brasillach sans livrer deux mots sur le contexte ?
Mais elle ne vient pas, et c'est ce qui m'a le plus gênée dans cette lecture et m'a fait hésiter à écrire une chronique sur ce livre dans mon tout petit blog. Je n'ai pas compris par exemple l'insistance de l'auteur sur un "détail" (toutes proportions gardées, on parle tout de même de la vie d'un homme) tel que le fait que le père de Brasillach était "mort pour la Patrie" au cours de la Grande Guerre et que ce fait n'a pas été utilisé au procès. Ou bien lorsqu'il décrit la justice sous Vichy, se défendant d'avoir "l'impudence" de reprocher aux jurés de l'époque de ne pas s'être révoltés contre leur gouvernement, alors qu'au paragraphe suivant, il reproche justement clairement aux tribunaux du Gouvernement populaire d'avoir été aux ordres et d'avoir finalement alignés beaucoup plus de condamnés à mort que sous Pétain.
C'est compliqué, cette affaire-là. Extrêmement intéressant, mais compliqué. Je lirai volontiers, à l'occasion, d'autres livres, d'autres points de vue sur le procès de Brasillach. La prose de Philippe Bilger est parfaite, c'est un beau français et de belles phrases : digne d'un avocat. Je ne me risquerais pas plus loin dans mon analyse de cet ouvrage, on ne joute pas avec des pros du verbe.
Le lecteur sera seul juge...
Publié par
louise miches
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20:22
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catégorie livres
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louise miches
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08:24
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catégorie politique