dimanche 6 septembre 2009

Le Club des Cinq sur les pas des Montreurs d'Ours : Chapitre 2

Il me faut avant de continuer prévenir les lecteurs que ceci est une fanfiction. Avant que les héritiers des avocats de la Bibliothèque rose ne se frottent trop les mains, disclamons donc, puisque c'est obligatoire : les personnages et leurs délicieux caractères pas stéréotypés du tout appartiennent à Enid Blyton, je ne fais que m'amuser avec et je ne gagne pas un denier pour trahir ainsi mon univers d'enfant.

Résumé des épisodes précédents :
Ben... Les Cinq sont en vacances à Ercé, petit village perdu au fond d'une vallée ariégeoise !

Chapitre II : sur les pentes de Fraguet

La route pour monter à Fraguet était réellement magnifique. En pente douce, elle serpentait au milieu des prés surplombant le petit village. Les Cinq marchaient avec enthousiasme en bavardant gaiement. Claude surveillait tout de même Dago de près, car un fil électrique entourait tous les champs où paissaient de paisibles vaches, de fougueux chevaux ou des moutons timides.

- Dag ! Ici !

Le brave chien s'arrêta dans son élan et regarda sa maîtresse avec des yeux suppliants. Il aurait bien aimé aller courir avec les moutons...

- Oh Claude ! protesta François, regarde cet air de chien battu, tu pourrais le laisser gambader un peu, il ne fera jamais de mal aux moutons, j'en suis sûr !

- Ce n'est pas des moutons dont j'ai peur, répliqua Claude. Je ne veux pas qu'il s'électrocute avec ces maudites barrières. Dago !

Mais c'était trop tard. Un petit agneau curieux avait fait quelques pas en direction du groupe, et Dagobert, par politesse certainement, avait voulu aller le rejoindre. Mais au moment de prendre son élan pour franchir le fil d'un bond, son poitrail effleura la barrière métallique ! Le pauvre chien fit un bond de deux mètres en arrière et retomba sur ses pattes, au milieu de la route, secoué de frissons. Claude se précipita vers lui :

- Oh mon chien ! mon petit chien ! Ca va, Dag ?

Elle le serrait contre elle en gémissant. Mais Dagobert avait l'air si comique avec ses yeux éberlués et ses frissons que Mick, Annie et François ne pouvaient s'empêcher de pouffer de rire. Surtout lorsqu'ils repensaient au formidable bond que le brave Dag avait effectué ! Ils essayaient tout de même d'être discrets, pour ne pas vexer Claude, qui s'inquiétait toujours un peu trop pour son chien.

- C'est bon, ma vieille ! lui lança Mick finalement, lâche-le ! Ce n'était qu'une petite secousse, il n'est pas en sucre ton chien !

- Et puis comme ça, ajouta Annie avec bon sens, tu n'as plus besoin de le surveiller maintenant, il a compris qu'il ne faut pas rentrer dans les prés !

Claude se redressa, enfonça les mains dans ses poches, et prit son air boudeur.

- Quelle idée barbare, ces fils électriques ! Moi et Dag, on préfère la mer, de toutes manières. Hein Dago ?

Le chien lança un bref aboiement, pour répondre à sa maîtresse, mais il se mit aussitôt à gambader sur la route et à fureter dans tous les fossés avec enthousiasme.

- Il n'a pas l'air si malheureux... fit remarquer François.

- Oui, ça on peut dire que le chien a bien meilleur caractère que le maître, ajouta Mick en souriant en coin.

Tout en riant et devisant, ils arrivèrent en bas d'un chemin pentu, au milieu des arbres, qui devait les amener au lieu-dit Fraguet. Ils attaquèrent la côte, mais au bout de vingt minutes, ils furent tous en nage. L'ombre des arbres était providentielle. Claude parvient tout de même à halèter :

- Si là-haut il y a des vaches, des moutons, des lamas ou des yétis ou quoi que ce soit d'autre, je fais demi-tour ! Tant pis pour la balade !

Mais rien de tout ça ne les attendait à Fraguet.

En arrivant au bas de la pente, ils levèrent la tête et découvrirent un magnifique pré, en pente forte et douce par endroits, avec des terrasses et deux petites cabanes haut perchées très pittoresques. Un chemin, dont on n'apercevait que le début, serpentait au milieu des bois. Un chien aboya et dévala le pré à leur rencontre, pour leur faire la fête. Claude avait mis instinctivement la main sur le collier de Dagobert, mais un courant de sympathie passa immédiatement entre les deux chiens.

- Pablo ! Ici ! cria une grosse voix grave, avec l'accent de la vallée. Cette voix magnifique appartenait à un grand homme brun, aux cheveux touffus, qui maniait la faux sur la pente forte qui menait à la plus proche des deux cabanes.

Les quatre enfants commencèrent l'ascension pour aller saluer le paysan. Dagobert gambadait déjà dans le pré avec son nouveau compagnon.

- Bonjour, dit poliement François, un peu essoufflé après la montée. Je m'appelle François Gaulthier. Voici mon frère Mick et ma soeur Annie, ainsi que notre cousine Claudine Dorsel. Le propriétaire qui nous a loué le gîte dans le village nous a conseillé ce lieu-dit pour une promenade. J'espère que ce n'est pas privé ?

L'homme, qui avait un visage profondément sympathique, partit d'un éclat de rire qui fit, Annie en aurait juré, trembler la montagne.

- Privé ? En quelque sorte ! Mais tout le monde est le bienvenu ici. Ah ! Joël ! Je vous présente mon frère. Moi, je suis Patrice.

Moins grand, mais tout aussi brun que son frère, Joël leur tendit la main.

- Voulez-vous partager notre goûter, les enfants ? On pourra vous conseiller d'autres balades, si vous êtes de grands marcheurs.

- Oh ça oui ! s'écria Claude, séduite par l'atmosphère virile. Nous avons l'intention d'explorer chaque recoin de toutes les montagnes que l'on voit depuis Ercé !

- Ah ! en ce cas, notre vieux pourra vous être utile : il connaît tous les raccourcis.

Patrice ajouta, d'un air mystérieux :

- Il les a parcourus beaucoup, pendant la guerre...

- Hé ! Albert !

Le fils aîné dit quelques mots à son père dans une langue qui était probablement de l'Occitan, ou quelque patois local qui en était dérivé. A cet appel, un petit vieux très maigre surgit de derrière une pierre, une faux lui aussi à la main. Il se contenta d'un signe de tête en réponse et retourna à son travail. Les quatre enfants s'assirent en compagnie des éleveurs sur les grosses pierres plates devant la petite cabane. Ils firent circuler les provisions de Maria, et les autres leur firent goûter le pain et le fromage que leur mère confectionnait elle-même, à la ferme.

Lorsqu'Albert arriva enfin, ses fils le pressèrent de raconter l'histoire de la vallée aux jeunes vacanciers, qui étaient toute ouïe il va sans dire. Et Albert leur raconta, d'une voix tellement profonde et rocailleuse que Claude était sûre que son père l'entendrait du gîte et croierait à une avalanche de pierres. Puis le goûter prit fin, il était temps pour les faucheurs de reprendre le travail, et pour les enfants de redescendre dans le village, la tête pleine d'histoires et les oreilles qui résonnaient encore de l'accent du pays.

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