jeudi 29 janvier 2009

Aide au développement du coup de pied au cul des droits de l'homme


Mais pourquoi la Libye ? Quel charme ténébreux et irrésistible dégage le Colonel Kadafi auquel je ne suis pas sensible ? Est-ce l'uniforme qui inspire confiance à mon pays qui s'en est remis pendant tant d'années à un Général ?

Je me demande ça suite à un article dans Siné Hebdo sur l'aide publique au développement de la France, qui s'interroge sur des sommes plutôt conséquentes refilées à la Libye. Par l'intermédiaire de l'AFD, l'Agence Française de développement, l'organisme qui gère l'aide publique au développement de la France, la Libye a reçu selon l'article 30 millions d'euros, initialement pour rénover l'hôpital où travaillaient les fameuses infirmières bulgares (remember ?).
Ce qui enrage le journaliste Joël Auster, et le député Henri Emmanuelli qui a "sorti" l'affaire, c'est que la Libye ne fait pas partie du programme usuel de l'AFD : trop riche, et pas dans l'aire de responsabilité de la France (la Libye est une ancienne colonie italienne). Etait-ce une aide d'urgence, ces 30 millions d'euros ? Alors que l'aide au développement des pays développés vers les pays en voie de développement se réduit chaque année et s'éloigne du 0,7 % du revenu national brut précaunisé par l'ONU pour atteindre les Objectifs millénaires pour le développement.

En même temps, pourquoi s'étonner ?

Les 8 objectifs millénaires de l'ONU sont :
- réduire l'extrême pauvreté et la faim
- assurer l'éducation primaire pour tous
- promouvoir l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes
- réduire la mortalité infantile
- améliorer la santé maternelle
- combattre le VIH/Sida, le paludisme et autres maladies
- préserver l'environnement
- mettre en place un partenariat mondial pour le développement.

Assurer le développement des droits de l'homme ne fait pas partie de ces mesures urgentes...
L'AFD est placée sous cotutelle du Ministère de l'Intérieur, des Affaires étrangères et des Finances. Pas d'instance de contrôle non-gouvernementale.
Depuis sa création par De Gaulle en 1941 (à l'origine l'AFD était une caisse pour l'Outre-Mer, chargée de financer des projets et d'émettre de la monnaie), l'aide au développement est politique. Quand ça arrange, on peut conditionner l'aide donnée à certains objectifs politiques, pour preuve la récente orientation de la distribution de l'aide au développement, conditionnée au contrôle des flux émigratoires par les pays aidés...
Alors bon, un cadeau à Kadafi, pourquoi pas... Après tout, n'est-il pas le créateur du "Prix Kadafi des droits de l'homme" ?

vendredi 23 janvier 2009

Génération


Existe-t-il concept plus galvaudé ?

En dépit des efforts de Mannheim, de Mead, on dilue le concept, on l'use, on le critique pour mieux l'employer (c'est à dire à tort et à travers) et au final que reste-t-il ? Une pauvre thésarde qui tente de se dépatouiller avec tout ça.

Le XX° siècle, celui où l'histoire s'est "accélérée", compte des générations en veux tu en voilà, et sers-toi avant que ça parte à la poubelle :
Vous êtes nés aux alentour de 1885 ? Vous faites partie de la génération "Belle époque".
Entre 1915 et 1924 ? La génération "Krach" (ça pète, comme nom)
1925-1934 ? La génération "Libération"
Entre 1935 et 1944 ? La génération "Algérie".
Entre 1945 et 1954 ? La génération "Mai 68", bien sûr...
1965-1964 ? La génération "Crise" (oh la honte, comment ça craint)
Et 1975-1984 ? La génération "Internet"...

Liste non-exhaustive, bien sûr !
On a tous entendu parler de la génération Mitterrand, la génération Années folles, génération MP3, 2.0, et puis toutes les guerres, et puis toutes les pannes d'inspiration de journalistes débiles qui cherchent une accroche pour faciliter l'écoute à l'auditeur qu'ils imaginent plus débile qu'eux...
Je me souviens d'une campagne d'affichage pour une banque en ligne qui proclamait l'avènement de la "No paperasse generation". En américain dans le texte, c'est plus fun.
Ca me fatigue, tout ça...
(Et puis si vous êtes né entre ces dates, poussez-vous du chemin de la sociologie, vous gênez, poussières...)

Mais c'est le concept même de génération qui prête le flanc à tous ces dérapages. Reprenons Mannheim : que dit-il, finalement, dans Le Problème des générations ? (publié en 1929 - soit génération Libération, arf !). Il relie la génération à l'histoire. A l'Histoire. Pour faire partie d'une génération, il faut avoir vécu, ensemble, vers le même âge (à partir de 17 ans et jusqu'à l'âge adulte, cet âge où l'on s'éveille au monde et où l'on fait des choix de vie), un événement ou une période marquants.
Point. Le sociologue allemand s'est ensuite drapé dans sa philosophie et nous a laissé avec ça sur les bras : débrouillez-vous pour en faire un concept sérieux et opératoire !
Et sur ce - je résume - les marxistes s'en sont mêlés : oui mais, les classes sociales, et alors ? On ne peut pas dire que l'on est marqué de la même manière si on fait partie de la haute ou si on patauge dans la rigole entre les pavés, quand même, si ?
Manheim n'a rien répondu, il était occupé à enseigner la philosophie à Londres.

Du coup, je suis bien emmerdée...

jeudi 22 janvier 2009

Echange d'appart ?




Dans un moment de poussée de business working girl attitude, j'avais postulé un jour pour un stage au siège de l'ONU à New-York...
Ma candidature est recevable, j'ai passé la première étape de sélection...
Réponse définitive en mai au plus tard, pour un stage qui commence début juin.
S'organiser, et faire comme si : passeport, visa, assurance, levée de fonds...
Et surtout, le logement ! Des résidences hôtelières gérées par les Saintes soeurs de mes deux Eglises à 1000 dollards par mois minimum...

Du coup, un cher lecteur aurait-il un modeste appartement éventuellement disponible à Manhattan à échanger éventuellement avec un modeste appartement disponible au coeur de Paris pour les mois de juin et juillet ?

Des sites d'échange d'appart existent. Solution sympathique pour les vacances, non ?

lundi 19 janvier 2009

Nietzsche - Les "Profonds"

"Les lambins de la connaissance se figurent qu'elle exige la lenteur"

(Le Gai savoir, n°231)

J'aimerai bien être une surfemme...

vendredi 16 janvier 2009

Et après...

Je viens d'aller voir ce film, par commodité d'horaires (j'avais le choix entre Et après... ou De l'autre côté du lit).
Un film sur la mort, pour m'aérer la tête... L'argument ? : on ne sais jamais quand on va mourir, tout à l'heure peut-être, à tout instant sans aucun doute. Il faut donc s'arranger pour être continuellement en paix avec soi-même, avec ceux qu'on aime, bla bla etc.
Et après ? La mort, ou bien ? Il paraît qu'on a le choix...
Pour ma part, si, en Sisyphe des doctorats, je suis condamnée à faire et refaire ces recherches documentaires sur Mai 68, à collecter tous ces discours contradictoires, complémentaires, parallèles, absurdes dans leur nombre et leur forme... je reste sur Terre, à tous les prix !

Donc, non (amis) lecteurs : je ne suis pas morte.
(Juste en enfer)

mercredi 7 janvier 2009

L'avenir est incertain...

Car la neige nous ensevelit, tout doucement, elle étouffe cette petite vallée ariégeoise déjà presque oubliée... Vais-je pouvoir partir, demain ?
Le Petit Chat noir à pois blancs a fait un aller-retour express dehors, pour vaguement essayer de rabattre son caquet à ce rouge-gorge moqueur et affamé qui picore des vers invisibles dans les traces de roues du mini chasse-neige. Le piaf va bien, rassurez-vous.

En attendant que l'horizon se dégage, on bronze au coin du feu. Et on bouquine.



Dans le cadre du programme Masse Critique de Babelio, j'ai reçu un exemplaire d'un recueil de nouvelles de Victoria Bedos, Le Déni, Plon 2007, 150 p., dans la collection de poche Pocket "Nouvelles voix". En échange, je suis chargée d'en faire une critique à publier sur mon blog et sur Babelio. Voilà pour le principe de "Masse critique".
Bon, pour ce qui est du bouquin...
Je n'aime pas la littérature compliquée, les phrases à l'imparfait du subjonctif qui commencent page 34 et dont le point se trouve page 42, les exagérations de sentiments, les auteurs qui tentent de pèter plus haut que le cul de la vraisemblance... Virginia Bedos non plus, semble-t-il. Ses nouvelles sont résolument terre-à-terre, ancrées dans la réalité, écrites dans un langage parlé. Dès la première nouvelle, je me disais : j'aurais pu l'écrire, moi aussi. Ou, plus exactement : tiens, quand j'étais au lycée, post-ado rebelle et en révolte, j'écrivais des trucs comme ça, moi aussi...
Les sept nouvelles du recueil sont des histoires de famille, centrées sur un enfant mal en point, en déni de lui-même. Les parents ne sont jamais à la hauteur, grotesques et caricaturaux, ceux par qui le malheur arrive à leur enfant innocent. Ecrites en focalisation interne, les nouvelles se veulent une inspection psychologique du phénomène du déni, mais elles ne parviennent pas à se rendre intéressantes. Rien de bien passionnant dans ces caricatures de personnages mal dans leur peau derrière lesquelles se devine toujours le même profil, qui revient de nouvelles en nouvelles : celui de l'auteur.
Viriginia Bedos a 25 ans, nous dit la présentation. Elle écrit déjà pour la télé, le cinéma et le théâtre et c'est son premier livre. Pour ne pas être méchante, disons que c'est là un premier essai, qu'elle a besoin de mûrir un peu (beaucoup) pour développer un talent qui ne semble pas franchement évident.
Ce tout petit livre m'est souvent tombé des mains, ah ! que faut-il que j'aime Babelio pour l'avoir lu de bout en bout !