Aide au développement du coup de pied au cul des droits de l'homme
Mais pourquoi la Libye ? Quel charme ténébreux et irrésistible dégage le Colonel Kadafi auquel je ne suis pas sensible ? Est-ce l'uniforme qui inspire confiance à mon pays qui s'en est remis pendant tant d'années à un Général ?
Je me demande ça suite à un article dans Siné Hebdo sur l'aide publique au développement de la France, qui s'interroge sur des sommes plutôt conséquentes refilées à la Libye. Par l'intermédiaire de l'AFD, l'Agence Française de développement, l'organisme qui gère l'aide publique au développement de la France, la Libye a reçu selon l'article 30 millions d'euros, initialement pour rénover l'hôpital où travaillaient les fameuses infirmières bulgares (remember ?).
Ce qui enrage le journaliste Joël Auster, et le député Henri Emmanuelli qui a "sorti" l'affaire, c'est que la Libye ne fait pas partie du programme usuel de l'AFD : trop riche, et pas dans l'aire de responsabilité de la France (la Libye est une ancienne colonie italienne). Etait-ce une aide d'urgence, ces 30 millions d'euros ? Alors que l'aide au développement des pays développés vers les pays en voie de développement se réduit chaque année et s'éloigne du 0,7 % du revenu national brut précaunisé par l'ONU pour atteindre les Objectifs millénaires pour le développement.
En même temps, pourquoi s'étonner ?
Les 8 objectifs millénaires de l'ONU sont :
- réduire l'extrême pauvreté et la faim
- assurer l'éducation primaire pour tous
- promouvoir l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes
- réduire la mortalité infantile
- améliorer la santé maternelle
- combattre le VIH/Sida, le paludisme et autres maladies
- préserver l'environnement
- mettre en place un partenariat mondial pour le développement.
Assurer le développement des droits de l'homme ne fait pas partie de ces mesures urgentes...
L'AFD est placée sous cotutelle du Ministère de l'Intérieur, des Affaires étrangères et des Finances. Pas d'instance de contrôle non-gouvernementale.
Depuis sa création par De Gaulle en 1941 (à l'origine l'AFD était une caisse pour l'Outre-Mer, chargée de financer des projets et d'émettre de la monnaie), l'aide au développement est politique. Quand ça arrange, on peut conditionner l'aide donnée à certains objectifs politiques, pour preuve la récente orientation de la distribution de l'aide au développement, conditionnée au contrôle des flux émigratoires par les pays aidés...
Alors bon, un cadeau à Kadafi, pourquoi pas... Après tout, n'est-il pas le créateur du "Prix Kadafi des droits de l'homme" ?
11 commentaires:
Ta liste d'objectifs de l'ONU est-elle classée par ordre de priorités ?
Les intentions de la liste sont plutôt louables et amèneraient probablement à de significatives améliorations mondiale des droits de l'homme si les fonds dégagés étaient réellement investis aux causes nécessaires.
Chère Mylène, tes origines paysannes t'ont sans doute accroché les pieds fermement sur terre, mais le bon sens évident des tes propositions ont a simplicité latente très peu accordé aux réalités du monde - c'est à dire au dela la départementale voir même de la nationale.
En effet, selon ta logique il suffirait de donner à manger aux gens qui ont faim, à boire aux gens qui ont soif, des preservatifs aux gens qui ont envie de baiser, des couvertures chaude aux gens qui vient dans les région froide et des climatiseurs aux gens qui vivent dans les régions chaudes.
Si tu dégages pour la cause la recette de la vente d'un milliard de single de "XXL", et bien tu auras la fierté d'avoir résolu tous les problème du monde pour la durée de 5 secondes.
Que va faire le monde l'eternité-5 seconde qui lui reste à vivre?
Crever la bouche ouverte?
Alors si tu arrives à vendre 20 milliard de singles par minute le problème est définitevement résolu.
Mais le pouras tu?
Qui le poura?
Et voudras tu donner tout ce que tu as gagner pour d'autres?
Qui le ferra, mis à part quelques idéaliste qui n'ont de toutes facons pas grand chose à donner (materiellement parlant)?
Alors si tu veux régler tous les problème du monde avec un budget limité, il faut faire attention à chaque sous... ce à quoi il va servir, et qui en la gestion.
Mais si je te demandais de résoudre tous les mots du monde avec 1 milliard de single. Est ce que tu serras capable de répondre à cette question : que faire de chacun des euros? A qui en confier la gestion (par ce quoi toute seule tu n'y arriveras pas)?
Déjà cette simple question : comment investir l'argent pour que l'aide soit durable est un casse tête - à mon avis insurmontable - et que - toujours à mon avis - personne n'a encore réussi à surmonter. Et encore si c'était le seul problème!
Je ne possède malheureusement pas les réponses aux délicieuses interrogations dont tu nous gratifie et dont je n'ai de cesse de me régaler lecture après lecture...
Reprenons.
Donc, tu as été chatouillé(e) par l'obscène et indécente simplicité de mes propos de campagnarde attardée et ramenarde.
Alors ton intelligence surdimensionnée de vive "citadin(e)" ne devrait avoir aucun problèmes à répondre à cette question que je poserais, évidement, avec toute la simplicité naïve me caractérisant :
Ou se trouve le décalage entre mon propos et l'article de Louise ?
Le pire, c'est que je dois admettre que tu as failli me convaincre avec ta diatribe sur les "difficultés à gérer les ressources financières communes".
Alors oui. C'est avec un soupçon de honte que je fais mon coming-out et que je te met dans la confidence : je n'ai pas pu accomplir mon désir, mon fantasme inavoué de suivre des études à science-po. Je n'ai pas non plus suivi de cursus de socio, de psycho ou de philo... je sais, c'est sale et répugnant. Des gens de mon espèce devraient être fusillés attachés à un poteau.
Mais détends toi, je me soigne, je lis ce blog et ce que j'y lis m'intéresse vraiment (si, si, je te jures !!!)
Alors oui, j'avoue également ne pas comprendre/connaître tous les détails de fonctionnement des organes politiques chargés de gérer les finances publiques (paf, deuxième coming-out en moins de 10 secondes).
Alors ais-je pour autant mal interprété le fond de l'article de louise ou est-ce toi qui considère que l'expression d'idées simples doivent être drapée d'un lourd voile de mépris parce-que tu as l'intime conviction d'appartenir à un cercle intellectuel très fermé dont il faudrait absolument interdire l'accès à tout propos facilement compréhensible ?
Je suis profondément partisane d'actions simples et concrètes aux problèmes humains "de base" (je travaille pour un célèbre numéro d'urgence aux sans abris et je t'assure être en phase avec la réalité concrète du terrain) et je suis complètement consciente de l'immensité des tâches à accomplir pour que le respect des droits de l'homme puissent être adaptés, respecté et appliqué partout ou ils peuvent l'être, et pas uniquement aux portes de mon hameau peuplé de blaireaux décérébrés fanas de Mylène farmer.
Ce sont les intelligences supérieurs de ton calibre qui me pose toujours problèmes avec leur désir de démonter un propos en le rendant inaudible et inutile...
Mais après tout, si museler les esprits faible de mon acabit peut te faire plaisir continue, tu m'occupes.
Cordialement (sic!)
Mylène
Chère internaute, saches que en premier lieu que l'humour est quelque chose de difficile à manipuler et que à lire ta réponse je me suis magistrallement vautré dans son emploi.
En effet,
je n'ai pas la moindre idée de où tu habites, je n'ai pas la moindre idée de ce que tu fais, et je ne m'ai pas la moindre de qui tu es à l'exception que tu ne t'appeles sans doute pas Mylène - et encore je ne peux en être sûr.
C'est pourquoi,
sachant mon état total d'ignorance te concernant, ma première phrase "tes origines paysannes" était un clin d'oeuil visiblement trop lourd sur la suite supposée de ton identité virtuelle : "Farmer" et non pas une attaque en règle. Je n'ai rien contre les paysans, les gens qui vivent à la campagne, et de manière général les gens qui ne sont pas de Paris si ce n'est qu'ils votent en général un peu trop souvent à droite, mais c'est une question de goût personnel et je ne leur en tient pas rigueur car ils ont tout à fait le droit de ne pas voter pour un PS déconfit, un PC réduit à ses simples initiales ou des verts dont les idées reprises par tous ne suffisent plus pour constituer un programme politique.
Qui plus est,
saches que je n'écris/parle pas ainsi dans la vie de tous les jours. Ce style ampoulé et lourd n'est pas le sceau d'une élite bouffie de suffisance ne sachant s'exprimer autrement qu'en rabaissant l'autre.
Non Mylène, ce n'est pas ca.
Ce style c'est celui d'un(e) ex-gauchiste bouffi(e) d'amertume qui aime pasticher les élites bouffies de suffisance et qui aime tirer des balles contre son propre camps par ce que, comme tous les adolescents en révolution identitaire le clament haut : ce qui ne tue pas rend plus fort.
Mais je veux croire,
que ce style à le mérite de t'amuser tout autant que moi - c'est à dire qu'il t'occupes - et que donc tout cela n'a pas été fait en pure perte.
Et je suis sûre,
de ta bonne volonté à mon égard ou bien alors de ton talent en communication étant donné que tu ne m'as pas repris sur l'orthographe déplorable de mon message - ce que tu aurais pu faire très facillement si tu avais cherché à m'être déplaisante.
Je salue ton action et ta volonté, que je trouves tout deux très respectables.
Et prends mon message non pas comme une aggression, mais comme une manière de constuire le dialogue en soumettant aux meilleurs idées les pires reproches que l'on pourrais leur faire. Une sorte de débat contradictoire donc - avec de jeux de l'humour à consomer avec modération en plus.
Oui mon premier message aurait pu s'exprimer en une simple phrase : "il n'est pas évident de savoir où il faut investir de l'argent pour avoir une action sur les causes nécessaires".
Mais euh... bon.
Alors soit, après explications ton style littéraire reprend une saveur nouvelle !
Le jeu d'esprit concernant mon peudonyme ne manque pas d'humour, après coup, et sa subtilité m'échappait totalement.
C'est le plus gros défaut de relations épistolaires... il est parfois difficile de traduire avec limpidité ce que l'on souhaite exprimer sans malentendus.
Merci de ton message.
Bonne soirée.
ps: rattraper les fautes d'orthographe de quelqu'un pour s'en moquer, c'est tellement petit que je t'en voudrais presque d'avoir un seul instant imaginé que je pouvais m'adonner à ce genre de choses.
ps2 : louise risque d'halluciner lorsqu'elle lira ce hors-sujet magistral :)
Désolé hein !
Nan nan, tout va bien ! J'avais pas saisi non plus l'humour de Zac Galou (j'avoue que le Farmer m'avait échappé, pourtant c'est très bon ! Pour dire, j'avais même pas fait le rapprochement entre XXL et "Mylene", alors...).
En revanche, j'avais saisi son amertume. On est tous les deux (je pense) dans une phase de découragement assez total, assis sur une faille inconfortable entre les "problèmes du monde", les motifs de révolte qui ne cessent de s'accumuler, et la médiocrité de l'offre de l'engagement.
Par où commencer ? Quel est le problème le plus urgent ? (à propos Mylene, l'ordre des Objectifs du millénaire est celui du site de l'ONU) A quoi sommes nous prêts à renoncer philosophiquement, quelles concessions peut-on faire en rejoignant tel ou tel mouvement ?
Cette position est non seulement inconfortable, elle est douloureuse aussi, et le découragement prend souvent le dessus. (apparemment, en travaillant avec les sans-abri, toi au moins tu fais quelque chose)
Voilà pourquoi j'apprécie votre échange, car il est allé explorer des pistes que j'avais la flemme d'emprunter : comment distribuer l'argent ? Si l'aide publique au développement n'est pas la solution, comment faire ?
Que faire ? On en revient toujours à cette bonne vieille question du camarade Vladimir Illich...
Donc, un échange de commentaires pas du tout hors sujet !
J'ai lu ici ou là à ce propos que certaines assocs militent pour l'aide au micro-crédit, c'est à dire des initiatives locales portées par des gens du cru, plutôt que pour augmenter des paquets de pognon offerts aux gouvernements (car oui, les droits de l'homme, notamment les droits politiques, ont leur importance à ce sujet, mais ça ne suffit pas... Même dans les pays dits développés et démocratiques - par exemple la France - les richesses que l'Etat peut manipuler ne retombent pas forcément là où elles sont importantes. Ou alors très très indirectement, par la défiscalisation des entreprises, les cadeaux fiscaux aux plus riches - qui sont censés créer de la richesse, mais bon...)
Il faudrait voir de plus près ces expériences de micro-crédit, qui me semblent "think global act local", donc assez intéressantes, dans leur principe.
Merci en tout cas d'animer ce blog pendant que je sue sur ma thèse !
Et Mylene, n'essaie même pas de relever l'orth de Zac Galou : son cas est désespéré...
Salut Louise.
Ton exemple d'association d'aide par micro-crédit me fait penser à une réflexion que m'a fait un jour l'un de mes collègue de boulot qui - en plus d'être formateur des maraudeurs du samusocial de paris et des permanenciers du 115 - milite via son association (association du soleil) pour la promotion d'artistes Malien en territoire Français.
Il m'expliquait que plus les structures d'aide sont grosses et plus les chances de parvenir à un résultat immédiat sont sont minces... et effectivement, je m'aperçois de cette réalité tous les jours au Samusocial et son discours rejoint aussi le "think global, act local" auquel tu fais allusion.
Mais lorsqu'on parle d'argent, on atteint toujours le thème de la de corruption et je me doute des difficultés de s'assurer de la destination réelle des fonds.
Je tente, tant bien que mal, de me persuader qu'il existe sur cette planète des politiques qui ne se laissent pas pourrir par l'attrait du gain individuel au détriment du bien-être commun.
Je suis moi-même une désenchantée des combats révolutionnaire et je trouve le militantisme actuel basique, affligeant et les militants se sont vraiment transformés en "mouton de Panurge".
Car mobiliser 300.000 manifestants pour fouler l'asphalte sans convictions profonde d'être entendu de la classe politique au pouvoir relève un non-sens absolu et ne fait que confirmer ce que disait notre cher Président Sarko.
Est-ce parce-que le modèle de la grève en tant que telle est révolu ?
Doit-on découvrir de nouveaux moyens d'expression pour se faire entendre et bouleverser l'état ?
Finalement, existe t-il ces nouveaux moyens de manifester sa désapprobation ?
Actuellement, il s'agit plus d'une perte de temps, d'argent (et oui, temps de crise économique et financière oblige) et d'énergie qui pourrait être investie dans de l'action locale (entre autre) ou à l'élaboration d'une ou plusieurs politiques alternatives neuves.
Je sais que mes mots ne changeront pas le monde. Mais c'est bon de les évacuer de ma tête gonflée par toute l'hypocrisie régissant ce modèle de société dans lequel je suis, moi aussi, en déphasage total.
(mode moralisatrice on)
Concernant les concessions obligatoire lors de l'intégration de tel ou tel mouvement il s'agit tout simplement d'un débat stérile. Lorsque tu acceptes une possibilité, tu fais forcément des concessions sur d'autres. Alors "use your fist and not your mouth !"(mode moralisatrice off).
Très cordialement.
Mylène
Bon je dois dire que tout cela est bien intéressant, mais je préférerais continuer ce genre de discussion en off.
Il me semble juste, Mylène, que tu en attends trop de l'état et des politiques. La capacité à penser un nouveau modèle de société qui "sauve" le monde de l'essentiel de ses malheurs ne s'aquiere pas par le plébiscite aux urnes.
Par contre la capacité à penser n'importe quel nouveau modèle de société et à le mettre en oeuvre s'aquiere effectivement par voie démocratique.
Et c'est ce qui est en train de se passer en France. A la différence que le modèle n'est pas nouveau, il est copié-collé sur celui des état unis.
Je ne cracherais pas sur les états unis auxquels on doit beaucoup. Mais leur modèle de société (celui vers lequel on se dirige à toute vapeur) vient de prouver sa fragilité sociale si on était pas déjà convaincu auparavant.
Donc plus qu'un moyen de se faire entendre, s'est surtout un nouveau modèle de société qu'il faudrait inventer.
Un choix de société ca n'est pas seulement une manière d'organiser matériellement son fonctionnement, mais c'est aussi une manière de penser - je pense que c'est là le point qui fait mal.
A ce propos l'existence même d'ONG caritatives est la preuve même de la faillite de l'état. Et ce qui est rigolo, c'est que plus on compte sur celles-ci pour ressoudre les maux du monde, plus on donne raison au modèle libéral.
Je me suis passé de l'introduction, thèse, antithèse, synthèse, donc je me passerais de conclusion aussi.
Bonne soirée.
Off, donc !
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