lundi 21 septembre 2009

Simon's cat...

Une nouvelle animation qui sent le vécu !

A tous les propriétaires de chat en appart...


lundi 14 septembre 2009

Parti pirate

En France aussi...
J'ai pas encore réfléchi à leur démarche, mais je trouve que leur visuel déchire :



Sur Fluctuat, un article.

J'ai adoré la fin :

"Reste aussi à régler les problèmes de doublon avec le Pirate Parti français créé par Rémi Cérésiani, qui souhaite également affronter les urnes. Sans compter le Parti Pirate canal historique (sic), né d'une scission avec le Parti Pirate de France (resic)."

Qu'on se rassure, le jeune candidat aux législatives partielles dans les Yvelines a conclut :
"Nous sommes prêts à accepter les gens de tous horizons"

dimanche 13 septembre 2009

Choixpeau

Les Quatre Maisons de J.K. Rowling sont devenues un sujet de conversation courant, aviez-vous remarqué ? On s'amuse à répartir ses amis, on fait le point sur soi-même...

Et donc, j'y suis passée moi aussi...
L'antique Choixpeau 2.0 a semblé hésiter, puis m'a finalement répartie à Serpentard !

Après un test de près de 100 questions (s'il fait ça pour chaque première année, dispose-t-il d'un retourneur de temps ?), j'ai 69 points pour Serpentard et 68 pour Griffondor... Ca s'est joué à un crin de licorne, donc. J'aurais pu être dans les beaux, les valeureux et les généreux. Eh bah non, je suis parmi les aristos et les traitres !
M'enfous de toute manière, Rogue est le personnage le plus intéressant de l'histoire...

samedi 12 septembre 2009

Le Club des Cinq sur les pas des Montreurs d'Ours. Chapitre 3

Résumé des épisodes précédents : C'est bien beau d'être en vacances en Ariège, mais ils se font attendre, les méchants !

Chapitre 3 : Une nuit à Fraguet

En redescendant vers le gîte, les Cinq étaient encore sous le charme de la rencontre avec cette famille d'éleveurs. Claude ne pensait même plus à surveiller Dagobert, qui du coup s'en donnait à coeur joie !

- Qui aurait cru qu'une vallée en apparence si paisible put fournir tant d'anecdotes à raconter ? soupira Annie.

- Et encore ! répliqua Mick d'une voix rêveuse, nous n'avons discuté que peu de temps... Quels trésors ce vieil homme garde-t-il encore dans les archives de sa mémoire ?

- Moi, je me demande comment un homme de sa taille peut-être le père de deux géants tels que Joël et Patrice ! ajouta François qui avait été impressionné par la force tranquille qui émanait des deux hommes. Et il continua d'une voix grave, comme pour lui même :

- La vie est parfois dure, à la montagne. Heureusement que ses fils sont de solides gaillards, pour l'aider.

- Eh bien pour ma part, coupa Claude, je me pose d'autres questions...

Ses cousins se pressèrent autour d'elle. Claude avait au coin des yeux cette étincelle qu'ils connaissaient bien...

- Vous vous souvenez que Patrice nous a dit que son père et eux connaissaient tous les sentiers, même les plus cachés, de ces montagnes ?

- Tout à fait ! répondirent les trois autres dans un parfait unisson. Dagobert y ajouta un aboiement, pour faire bonne mesure.

- Vous croyez qu'ils pourraient nous en indiquer quelques uns, des sentiers cachés ? On pourrait explorer les lieux hors des chemins battus, et qui sait, peut-être découvrir... l'aventure !!

A ce mot, qu'il connaissait bien lui aussi, Dagobert poussa un jappement sonore. Pleins d'entrain, les Cinq passèrent le reste de la soirée à explorer le village et ses moindres passages. Ils étaient tellement pris dans leurs découvertes qu'ils faillirent arriver en retard pour le dîner. Tante Cécile leur fit gentiment les gros yeux et les envoya à la salle de bains pour une rapide toilette. Oncle Henri, fort heureusement, ne remarqua pas leur retard. Il était occupé à boire un apéritif avec le vétérinaire du coin, un certain Poincet, qui utilisait l'homéopathie et la biodynamie pour soigner les vaches de la vallée. Henri Dorsel se montrait condescendant mais sceptique devant ces croyances populaires d'un autre âge. Il ne jurait que par la pénicilline ou, mais dans les cas les plus graves, une bonne saignée. A table, les deux hommes argumentèrent vivement sur l'influence de la lune sur la croissance des fougères. Pour s'en débarrasser, il fallait les arracher avec la racine le jour de la nouvelle lune, soutenait le vétérinaire. Que nenni ! c'est avec une faux, et lorsque la lune est pleine, que l'on obtient le meilleur résultat, contre-attaquait le savant. Ils avaient fini de manger mais personne ne daignait accorder aux enfants le droit de sortir de table. Annie piquait du nez en fixant vaguement un point situé vers l'arcade sourcilière droite de son oncle, essayant de se donner l'air de suivre la conversation. Mick fixait le fond de son assiette comme s'il s'entraînait à y faire réapparaître de la tarte aux myrtilles par magie. Claude avait fini de compter le nombre de miettes près de son assiette et tentait d'estimer combien de miettes il fallait pour faire une miche. François ne perdait pas un mot de l'échange entre les deux hommes. Plus tard, il serait savant.

Au bout d'un moment, voyant que les enfants ne disaient rien et semblaient s'ennuyer ferme (il était en outre à court d'arguments), Poincet leur adressa la parole :

- Alors les jeunes ! Et cette première journée dans notre beau Couseran ? Où êtes-vous allés ?

François prit vivement la parole et raconta leur après-midi à Fraguet.

- Ah oui ! je connais bien la famille Cau ! Et Fraguet est un endroit magnifique. Si vos parents vous y autorisent, vous devriez aller y passer la nuit. C'est un endroit excessivement romantique et propre à enflammer vos imaginations de petits aventuriers !

D'un même mouvement, quatre paires de regards se fixèrent sur lui, puis sur Madame Dorsel. Claude fut la plus rapide :

- Oh, maman ! pourquoi ne pas y aller ce soir ?

- Ce soir ? Mais enfin ma chérie tu n'y penses pas... Je ne sais pas si c'est très sûr... Seuls dans la montagne...

- Allons Cécile, la rassura l'Ariégeois d'un ton bonhomme, notre vallée est l'endroit le plus sûr du pays ! Et la cabane est aménagée : on peut la fermer de l'intérieur et y dormir convenablement. Henri, je t'assure que c'est une très bonne expérience pour les enfants.

- Et puis Dagobert sera avec nous ! s'exclama Mick qui, comme sa cousine, commençait à trépigner sur place (d'autant qu'il ne parvenait pas à faire réapparaître du dessert).

- Ma foi... commença Henri. Nous pourrions ainsi discuter tranquillement après dîner, mon cher Poincet, ces enfants ont le don pour chambarder la maisonnée...

- C'est un don très répandu chez les enfants, mon cher Dorsel ! lui répondit le vétérinaire en lançant un faux clin d'oeil aux Cinq.

Annie trouvait cela légèrement injuste vue la longueur de frein qu'ils avaient rongé sans un mot pendant le repas, mais elle ne put rien dire car sa cousine et ses frères se mirent à pousser des exclamations de joie à qui mieux mieux. Ce qui fit aboyer Dagobert et grogner l'Oncle Henri :

- Ca suffit ! Allez préparer vos affaires ! Tu veux bien t'en occuper, Cécile ?

Dans un grand concert de raclement de pieds et de bavardages joyeux, les Cinq montèrent à l'étage pour empaqueter leurs pyjamas, leurs duvets et leurs tapis de sol.

- Encore du camping ! soupira Annie en jetant un coup d'oeil à la coquette petite chambre qu'elle partageait avec sa cousine. C'est presque dommage, le gîte est si joli !

- Hé ma vieille, souffla Mick en passant la tête par la porte communicante, là-haut, au moins, on aura peut-être la chance d'apercevoir des ours !

Annie étouffa un petit cri. Mais la voix de François s'éleva, rassurante :

- Mick ! ne dis pas de bêtises ! Les ours vivent beaucoup plus haut dans la montagne.

Annie se promis tout de même de vérifier à deux fois que la porte soit bien fermée quand ils iront se coucher.

Les Cinq étaient enfin prêts. Tante Cécile les monta en voiture jusqu'au bas du chemin, car il faisait déjà presque nuit : il sera plus facile de monter le pré avec un peu de lumière.

- Maria vous a mis du pain et de la confiture pour demain matin. Monsieur Poincet dit qu'il y a du café là-haut. Soyez prudents et revenez après le petit déjeuner !

Et la voiture s'éloigna sur la petite route. Enfin seuls ! Pour la deuxième fois de la journée, mais avec cette fois-ci un sac un peu plus chargé, les Cinq entreprirent l'ascension de la pente, qui leur parut beaucoup plus courte que pendant le jour, mais aussi beaucoup plus impressionnante. Dagobert grognait sans arrêt. Il allait et venait, reniflait de ci, de là... Ses oreilles bougeaient dans tous les sens. Annie frissonna :

- Quelles bêtes croyez-vous qu'il entend ?

- Tu veux que je te fasse une liste ? lui susurra Mick à l'oreille.

- Ne t'en fais pas Annie, lui dit Claude. Il faut juste qu'il s'habitue aux bruits de la nuit à la montagne, c'est tout !

Et en effet, lorsqu'ils furent arrivés à la cabane et qu'ils s'assirent pour souffler sur les pierres contre le mur, le chien se coucha sur les pieds de François, calme et paisible. Le ciel dégagé au-dessus d'eux étendait son immense voûte étoilée. La nuit était tombée. Les cousins restèrent ainsi en silence, à s'imprégner de la majesté du moment, à regarder les astres célestes ou la silhouette noire des montagnes qui se détachaient à l'horizon. Et puis soudain, Claude rompit le silence, ce qui fit sursauter Dagobert :

- Là ! Je l'ai vue encore ! Sur la montagne, à gauche !

- Vu quoi ? demanda Mick, extrêmement intéressé (mais au lieu de regarder « la montagne à gauche » il gardait les yeux fixés sur sa cousine qui s'était levée, le bras tendu).

- Une lumière !... attendez... Là ! Vous avez vu ?

Claude trépigna, et Annie intervint :

- Oui, je l'ai vue aussi.

- On dirait une lampe de poche, ajouta François, qui n'était pas sûr d'avoir vu grand'chose.

- Une lampe de poche ? A cette altitude ? Mick paraissait sceptique.

- Peut-être des campeurs, murmura Claude, qui n'avait pas l'air plus convaincue.

Les enfants restèrent encore dehors quelque temps, à observer la mystérieuse lumière. Puis, la fatigue prenant le dessus, ils allumèrent leur propre lampe et allèrent installer leurs lits de fortune, à l'étage de la petite cabane. Avant de monter, Annie s'assura que la porte était verrouillée et qu'elle le resterait jusqu'au lendemain matin.


jeudi 10 septembre 2009

Prêts pour de nouvelles aventures ?

Quand ils auront fini de débarrasser l'Ariège de tous ses malfrats, Le Monde de 1963 me suggère un autre pays où je pourrais les envoyer...



Quel titre magnifique pour un Club des Cinq, non ?
J'aime particulièrement le "en ordre dispersé"... Avec Xuc nous sommes dépassés, qui proposions quelques "Le Club des Cinq se bourre la gueule comme des porcs", "Le Club des Cinq se déniaise" ou autre "Le Club des Cinq et les zombis"....

dimanche 6 septembre 2009

Le Club des Cinq sur les pas des Montreurs d'Ours : Chapitre 2

Il me faut avant de continuer prévenir les lecteurs que ceci est une fanfiction. Avant que les héritiers des avocats de la Bibliothèque rose ne se frottent trop les mains, disclamons donc, puisque c'est obligatoire : les personnages et leurs délicieux caractères pas stéréotypés du tout appartiennent à Enid Blyton, je ne fais que m'amuser avec et je ne gagne pas un denier pour trahir ainsi mon univers d'enfant.

Résumé des épisodes précédents :
Ben... Les Cinq sont en vacances à Ercé, petit village perdu au fond d'une vallée ariégeoise !

Chapitre II : sur les pentes de Fraguet

La route pour monter à Fraguet était réellement magnifique. En pente douce, elle serpentait au milieu des prés surplombant le petit village. Les Cinq marchaient avec enthousiasme en bavardant gaiement. Claude surveillait tout de même Dago de près, car un fil électrique entourait tous les champs où paissaient de paisibles vaches, de fougueux chevaux ou des moutons timides.

- Dag ! Ici !

Le brave chien s'arrêta dans son élan et regarda sa maîtresse avec des yeux suppliants. Il aurait bien aimé aller courir avec les moutons...

- Oh Claude ! protesta François, regarde cet air de chien battu, tu pourrais le laisser gambader un peu, il ne fera jamais de mal aux moutons, j'en suis sûr !

- Ce n'est pas des moutons dont j'ai peur, répliqua Claude. Je ne veux pas qu'il s'électrocute avec ces maudites barrières. Dago !

Mais c'était trop tard. Un petit agneau curieux avait fait quelques pas en direction du groupe, et Dagobert, par politesse certainement, avait voulu aller le rejoindre. Mais au moment de prendre son élan pour franchir le fil d'un bond, son poitrail effleura la barrière métallique ! Le pauvre chien fit un bond de deux mètres en arrière et retomba sur ses pattes, au milieu de la route, secoué de frissons. Claude se précipita vers lui :

- Oh mon chien ! mon petit chien ! Ca va, Dag ?

Elle le serrait contre elle en gémissant. Mais Dagobert avait l'air si comique avec ses yeux éberlués et ses frissons que Mick, Annie et François ne pouvaient s'empêcher de pouffer de rire. Surtout lorsqu'ils repensaient au formidable bond que le brave Dag avait effectué ! Ils essayaient tout de même d'être discrets, pour ne pas vexer Claude, qui s'inquiétait toujours un peu trop pour son chien.

- C'est bon, ma vieille ! lui lança Mick finalement, lâche-le ! Ce n'était qu'une petite secousse, il n'est pas en sucre ton chien !

- Et puis comme ça, ajouta Annie avec bon sens, tu n'as plus besoin de le surveiller maintenant, il a compris qu'il ne faut pas rentrer dans les prés !

Claude se redressa, enfonça les mains dans ses poches, et prit son air boudeur.

- Quelle idée barbare, ces fils électriques ! Moi et Dag, on préfère la mer, de toutes manières. Hein Dago ?

Le chien lança un bref aboiement, pour répondre à sa maîtresse, mais il se mit aussitôt à gambader sur la route et à fureter dans tous les fossés avec enthousiasme.

- Il n'a pas l'air si malheureux... fit remarquer François.

- Oui, ça on peut dire que le chien a bien meilleur caractère que le maître, ajouta Mick en souriant en coin.

Tout en riant et devisant, ils arrivèrent en bas d'un chemin pentu, au milieu des arbres, qui devait les amener au lieu-dit Fraguet. Ils attaquèrent la côte, mais au bout de vingt minutes, ils furent tous en nage. L'ombre des arbres était providentielle. Claude parvient tout de même à halèter :

- Si là-haut il y a des vaches, des moutons, des lamas ou des yétis ou quoi que ce soit d'autre, je fais demi-tour ! Tant pis pour la balade !

Mais rien de tout ça ne les attendait à Fraguet.

En arrivant au bas de la pente, ils levèrent la tête et découvrirent un magnifique pré, en pente forte et douce par endroits, avec des terrasses et deux petites cabanes haut perchées très pittoresques. Un chemin, dont on n'apercevait que le début, serpentait au milieu des bois. Un chien aboya et dévala le pré à leur rencontre, pour leur faire la fête. Claude avait mis instinctivement la main sur le collier de Dagobert, mais un courant de sympathie passa immédiatement entre les deux chiens.

- Pablo ! Ici ! cria une grosse voix grave, avec l'accent de la vallée. Cette voix magnifique appartenait à un grand homme brun, aux cheveux touffus, qui maniait la faux sur la pente forte qui menait à la plus proche des deux cabanes.

Les quatre enfants commencèrent l'ascension pour aller saluer le paysan. Dagobert gambadait déjà dans le pré avec son nouveau compagnon.

- Bonjour, dit poliement François, un peu essoufflé après la montée. Je m'appelle François Gaulthier. Voici mon frère Mick et ma soeur Annie, ainsi que notre cousine Claudine Dorsel. Le propriétaire qui nous a loué le gîte dans le village nous a conseillé ce lieu-dit pour une promenade. J'espère que ce n'est pas privé ?

L'homme, qui avait un visage profondément sympathique, partit d'un éclat de rire qui fit, Annie en aurait juré, trembler la montagne.

- Privé ? En quelque sorte ! Mais tout le monde est le bienvenu ici. Ah ! Joël ! Je vous présente mon frère. Moi, je suis Patrice.

Moins grand, mais tout aussi brun que son frère, Joël leur tendit la main.

- Voulez-vous partager notre goûter, les enfants ? On pourra vous conseiller d'autres balades, si vous êtes de grands marcheurs.

- Oh ça oui ! s'écria Claude, séduite par l'atmosphère virile. Nous avons l'intention d'explorer chaque recoin de toutes les montagnes que l'on voit depuis Ercé !

- Ah ! en ce cas, notre vieux pourra vous être utile : il connaît tous les raccourcis.

Patrice ajouta, d'un air mystérieux :

- Il les a parcourus beaucoup, pendant la guerre...

- Hé ! Albert !

Le fils aîné dit quelques mots à son père dans une langue qui était probablement de l'Occitan, ou quelque patois local qui en était dérivé. A cet appel, un petit vieux très maigre surgit de derrière une pierre, une faux lui aussi à la main. Il se contenta d'un signe de tête en réponse et retourna à son travail. Les quatre enfants s'assirent en compagnie des éleveurs sur les grosses pierres plates devant la petite cabane. Ils firent circuler les provisions de Maria, et les autres leur firent goûter le pain et le fromage que leur mère confectionnait elle-même, à la ferme.

Lorsqu'Albert arriva enfin, ses fils le pressèrent de raconter l'histoire de la vallée aux jeunes vacanciers, qui étaient toute ouïe il va sans dire. Et Albert leur raconta, d'une voix tellement profonde et rocailleuse que Claude était sûre que son père l'entendrait du gîte et croierait à une avalanche de pierres. Puis le goûter prit fin, il était temps pour les faucheurs de reprendre le travail, et pour les enfants de redescendre dans le village, la tête pleine d'histoires et les oreilles qui résonnaient encore de l'accent du pays.

jeudi 3 septembre 2009

Le Club des Cinq sur les pas des Montreurs d'Ours : Chapitre 1

Un vieux projet littéraire, destiné à mes nièces et à un neveu qui parviennent à mener de front une croisade anti-mes clopes, et la lecture de l'intégrale de mes Club de Cinq...
Ce qui a commencé comme une tentative de pastiche d'Enid Blyton, mâtiné de private jokes ariégeoises, évolue tout doucement vers un gentil second degré pour sourire du côté réac de ces bouquins que je connaissais par coeur, il fut un temps...
Publication en feuilleton !


Le Club des Cinq sur les pas des Montreurs d'Ours


Chapitre 1 : Premier jour à Ercé



- Maman ! Est-ce qu'on peut partir se promener pour digérer ? cria Claude depuis le rez-de-chaussée de la petite maison de location.
- Ah ça oui ! Après ce repas grandiose ! ajouta Mick qui avait toujours été le plus gourmand de la bande. Quelle bonne idée ta mère a eue Claude d'emmener Maria avec nous !

Mick, François et Annie étaient venus cet été-là rejoindre leur cousine, en vacances avec ses parents dans un petit village en Ariège. Tous trois adoraient leur tante Cécile, qui était très gentille. Ils craignaient un peu leur oncle Henri, qui avait le même caractère difficile que sa fille. Madame Dorsel avait réussi cette année l'exploit de l'arracher à ses chers travaux pour deux semaines. Henri Dorsel était un grand savant, et même si Claude fit la grimace en apprenant que son père venait avec eux (il est parfois grognon avec les enfants et ne supporte pas le bruit), tout le monde était ravis de se retrouver ensemble dans cette magnifique vallée du Garbet, d'autant que le soleil était au rendez-vous. Il faut dire aussi que monsieur Dorsel avait accepté de louer cette petite maison assez loin de leur Bretagne natale, car il voulait étudier avec les paysans du lieu les effets de la biodynamie sur les élevages de bovins. Bref, il serait souvent parti, et les enfants ne seront pas obligés de marcher sur la pointe des pieds toute la journée. Ce qui les soulageaient car ils étaient naturellement exubérants une fois ensemble. Pour finir, Maria, la fidèle cuisinière des Dorsel, était elle aussi du voyage, au grand bonheur de Mick.

- Mick, commença Annie sur un ton de reproche, attention ! Aux dernières vacances à Kernach, tu avais pris tellement de poids que tu ne parvenais plus à fermer ton pantalon...

- Oui, et Maman a dû faire un nouveau trou à ta ceinture trop petite, souviens-toi ! ajouta François.

Mick haussa les épaules :

- Bah ! Avec toutes ces montagnes à escalader et à explorer, il faut bien que je me nourrisse ! Hein Claude ? demanda-t-il en se tournant vers sa cousine, brune comme lui, et dont les yeux bleus pétillaient de bonheur à l'évocation de ces futures explorations.

- Un peu ! répondit celle-ci en lançant une grande bourrade à Mick. Dans quinze jours, nous connaîtrons tous les cailloux de cette vallée. D'ailleurs, si on s'y mettait maintenant ?

- Il faut prévenir Tante Cécile, objecta François. Le grand garçon blond était le plus âgé et aussi le plus raisonnable de la bande. Il passa un bras autour des épaules d'Annie, sa petite sœur, blonde comme lui, plus jeune et plus timide aussi. Tu as vu Tante Cécile ?

- Maman ! hurla Claude derechef. Nous allons nous promener !

Henri Dorsel surgit furieux en haut de l'escalier.

- Qu'est-ce que c'est que ce boucan ? On ne peut plus lire le journal tranquille ? François, Mick, Annie, que faites-vous là ?

La distraction du savant était aussi célèbre que ses travaux. Sa femme surgit derrière lui et sourit d'un air apaisant :

- Allons Henri, nous ne sommes plus à Kernach, rappelle-toi. François et les autres sont arrivés hier soir et tu avais promis que tu te reposerais pendant ces vacances.

- Maman ! coupa Claude que les colères de son père n'impressionnaient plus (du moins voulait-elle le faire croire. Elle qui avait toujours voulu être un garçon, elle mettait un point d'honneur à se montrer plus décidée et courageuse que tous), est-ce qu'on peut aller se promener ?

- Bien sûr, les enfants, il fait si beau dehors ! Mais dites-nous où vous comptez aller, en cas de problème, nous saurons où vous retrouver.

- Il n'y aura pas de problème, Tante Cécile, s'avança François. J'ai une carte et ma boussole. De toute façon, pour aujourd'hui, nous comptons monter à cette petite grange, Fraguet, que la propriétaire du gîte nous a indiquée hier.

- Oui, ajouta Annie. Et je vais demander à Maria des provisions, nous goûterons là-haut !

- Et nous ne risquons rien, puisque Dago sera avec nous !

Dagobert, Dag ou Dago, était le chien de Claude. Inséparable de la petite bande, il leur avait rendu maints services au cours de leurs aventures. Fidèle et affectueux, il est vrai que sans lui jamais leurs parents laisseraient les Cinq camper si souvent seuls. Il montait la garde et montrait les crocs dès qu'un individu louche faisait mine de s'approcher des enfants. Et son instinct était sûr. Annie était bien plus rassurée lorsqu'il était avec eux car il avait l'ouïe très fine. Et son flair ! J'aimerais bien avoir un nez comme le sien, ce doit être pratique pour faire la cuisine, se disait-elle en cherchant le brave chien des yeux. Mais ce dernier, qui habituellement ne lâchait pas sa petite maîtresse de vue, n'était pas dans les pattes de Claude. Celle-ci s'en aperçut aussi et l'appela à tue-tête, ce qui fit grincer son père qui se réfugia dans la chambre où il lisait son journal près de la fenêtre.

- Dag ! Mon chien ! Viens ici !

Soudain, ils virent un énorme chien marron tirant sur le jaune, avec de grandes oreilles qui battaient au rythme de sa course débouler de la porte de la cuisine. Il avait la gueule ouverte, ce qui donnait l'impression qu'il souriait, comme s'il avait fait une bonne blague. Derrière lui surgit Maria, la cuisinière des Dorsel, une poêle à la main, qu'elle brandissait comme une matraque.

- Ce maudit chien ! répétait-elle. Ce maudis chien ! Claude ! Si tu ne le surveilles pas mieux, je te promets que je me mets en grève et que toi et tes cousins ne mangerez rien des vacances !

Les yeux de Mick s'écarquillèrent, horrifié qu'il était à cette perspective. Mais François sourit. Il savait bien que Maria était une femme adorable et qu'elle aimait beaucoup Dago. Ce qui était réciproque, d'ailleurs ! Se plaçant prudemment entre son chien et la petite femme replète qui se tenait, les mains sur les hanches, sur le seuil de la cuisine, Claude donna le signal du départ.

- Bon, je crois que nous sommes au complet, il est temps de s'éclipser !

- Allez-y, je prends le goûter et je vous rejoins dehors, ajouta Annie qui avec sa douceur naturelle, saurait bien amadouer Maria.