lundi 1 novembre 2010

Dracula l'immortel

J'ai reçu ce livre dans le cadre d'un partenariat Livre de Poche et Livraddict. Merci ! 
Merci pour cette lecture qui m'a fait passer de vrais bons moments...
Ce livre est présenté comme la suite "officielle" de l'histoire écrite par l'irlandais Bram Stocker à la fin du XIX° siècle. On se souvient de ce roman épistolaire, qui relatait la folle lutte d'une poignée de jeunes gens contre un monstre dont l'intelligence le disputait à la séduction...
Eh bien, nous explique l'appareil critique de Dracula L'Immortel, la famille Stocker, frustrée dans son héritage (aucunes royalties et aucun droit de regard sur les adaptations, dérivés etc. de cette histoire géniale) a approuvé l'initiative d'un arrière-petit-neveu de l'écrivain, Dacre Stocker, de donner une véritable suite au livre originel. Il s'est pour cela allié à Ian Holt, scénariste et fan absolu du Maître des Ténèbres. 
Non, non, aucun des deux n'est un écrivain... Et c'est bien sûr le défaut principal du livre que je tiens entre mes mains : on peut dire concrètement qu'il n'a aucun style et certaines descriptions sont quelque peu lourdes... Il manque d'imgination et de justesse dans le choix des mots et des tournures de phrases. 
Mais vous savez quoi ?
On s'en fiche. 
L'histoire est drôlement bien faite. Les deux auteurs parviennent à la fois à nous faire revivre une histoire passée, à nous ballader dans le Londres et le Paris du début du XX°, et à nous emmener quelque part.
Leur livre est bourré de clins d'oeils à l'histoire originale (ah ! Quincey Harker - le fils de Jonathan et Mina - qui soupire en recevant une lettre de son père : "Nom d'un chien ! Treize pages !  La famille Harker se singularisait toujours par son volumineux courrier...") mais peut parfaitement être lu par un profane...
Dans l'appareil critique du livre, les auteurs expliquent comment ils se sont appuyés sur les notes originales de Bram Stocker pour construire leur récit : titre, nouveaux personnages, tout est estampillé "Stocker original". Mais en même temps, ils proposent une véritable relecture du roman de l'arrière-grand-oncle que j'ai trouvée assez audacieuse. Elle modernise le mythe et offre une toute autre perspective... Après tout, Dracula est un personnage ambigu : cruel et plein d'amour... un meurtrier et une victime... Pourquoi pas ? Mais s'il n'y avait pas eu la pirouette finale (totalement inattendue, pour ma part) j'aurais trouvé cette fin un poil décevante. 
En conclusion, ce roman est un bon thriller qui vous promène de Paris à Londres dans un univers réaliste très bien décrit, les personnages sont suffisamment caractérisés pour le déroulement de l'intrigue mais pas trop car le but n'est pas l'analyse psychologique non plus, les meurtres sont sanglants, il y a du sexe et de l'angoisse et du cinématographe...
Mention spéciale à l'équipe de flics, nouveaux personnages mis en scène pour ce roman, qui traquent désespérément, entre deux whisky, l'horrible Jack l'Eventreur...
Et si on est fan de la correspondance enflammée du roman original, c'est juste du plaisir en plus ! 
(Mais assurez-vous que vous avez bien votre exemplaire sous la main... J'ai une envie de relecture en ce moment... Mais où est passé ce f*** Dracula de Stocker !!???)




3 commentaires:

Vladkergan a dit…

Un roman certes pas inintéressant, mais qui pêche par le statut de suite officielle qu'il s'arroge sans avoir d'autres points forts à ce niveau que d'être co-écrit par un descendant de Stoker. De très nombreuses suites moins officielles (Anno Dracula de Kim Newman ou L'Invitée de Dracula de Francois-Sylvie Pauly) valent bien plus le statut de suite à lire.

Pour le reste, je déplore surtout le changement de style et la perte de l'esprit victorien qui planait dans le roman de Stoker : http://blog.vampirisme.com/vampire/?583-stoker-holt-dracula-immortel

Nelfe a dit…

Bof bof, ça ne me motive pas des masses :s
Et ça me fait penser que je n'ai jamais lu "Dracula"!

louise miches a dit…

Ta critique n'est pas si négative que ton comm', Vlad ! Cela dit, j'ai noté dans un coin les autres suites auxquelles tu fais allusion. J'aurais de la matière pour comparer.

Tu sais Nelfe, on est mordu ou on ne l'est pas...