jeudi 9 octobre 2008

Se soumettre inespérément à penser avec des palmes

Il lui a mis le couteau sous la gorge.
Ils étaient deux pourtant : pas d’enjeu, pas d’otage. Mais c’était la crise.
Nul besoin de satisfaire non plus un désir par la force qui crevait les yeux, noirs ou bleus.
Le pays tout autour courait de plus en plus vite. A sa perte, bien sûr ! Les gens affolés passaient et repassaient avec leurs brouettes vides autour du couple, figé dans son face à face. To s’impliquer or not to s’impliquer. La question mérite d’être posée.
Au milieu de ce chantier, ce bordel des bourses personnelles et internationale, elle restait plutôt calme : car oui, elle a le droit, la justice et ses bracelets avec elle ! Sûre de son pouvoir, elle observe.
La lame de la main du maître appuyant ses mots de légères caresses sur la carotide, diablement bien placées, il la secoua :
- tu vas penser, salope !


La position était trop inconfortable. On ne peut avoir un pied dans la critique nihiliste et le cœur walking on the moon (for love). Parfois, fermer les yeux… Se soustraire, un peu, le temps d’une passe vite faite derrière un camion taggé. Sous la pluie, tout est une question de coup de main : on peut accélérer le destin.
Le destin pour le moment sens toujours la pointe de ce putain de couteau qui descend le long de sa gorge :
- décide toi ! Pense ! Décide ! Pense à toi !


Est-ce l’acier qui s’enfonce doucement dans ces chairs tachetées si délicates ? Est-ce la prescience, la clairvoyance enfin ? Elle a en tout cas un goût de sang qui lui remonte le long de la langue. Il lui vient du larynx, peut-être ? ou de la bile ?
Inutile de chercher à séduire à présent : elle peut fermer les yeux. Ce sang dans sa bouche est le sien bien sûr, et c’est aussi la sueur et la peur. Celles de ces fous tout autour qui continuent à courir et à tourner, à payer et à financer, sans considération pour sa douleur, pour ce couteau qui est son couteau maintenant qui s’est frayé un chemin à l’arrivée de ce train :
- je n’oublie jamais un visage !


Vite, inventer quelques idées. Penser à retirer les gants avant de les coucher tendrement sur le papier. Est-ce que c’est assez ?
Le couteau coincé maintenant au creux de son estomac la démange encore, pourvu qu’il se tienne tranquille.
Qu’elle puisse enfin pioncer.
Jamais été douée pour penser.


(titre généré automatiquement par Luciano-Z)

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Palmes d'or.