En matière politique
Février 1848, décret du Gouvernement provisoire abolissant la peine de mort en matière politique.
(L'Assemblée Constituante de septembre 1848 l'adoptera dans son article 5)
"République française
Liberté, Egalité, Fraternité.
Le Gouvernement provisoire, convaincu que la grandeur d'âme est la suprême politique, et que chaque révolution opérée par le Peuple français doit au monde la consécration d'une vérité philosophique de plus ;
Considérant qu'il n'y a pas de plus sublimes principes que l'inviolabilité de la vie humaine ;
Considérant que dans les mémorables journées où nous sommes, le Gouvernement provisoire a constaté avec orgueil que pas un cri de vengeance ou de mort n'est sorti de la bouche du peuple ;
Déclare :
Que dans sa pensée la peine de mort est abolie en matière politique et qu'il présentera ce voeu à la ratification définitive de l'Assemblée nationale.
Le Gouvernement provisoire a une si ferme conviction de la vérité qu'il proclame au nom du peuple français, que si les hommes coupables qui viennent de faire couler le sang de la France étaient entre les mains du Peuple, il y aurait à ses yeux un châtiment plus exemplaire à les dégrader qu'à les frapper.
Les membres du Gouvernement provisoire [suivent les noms]"
Dans Maurice Agulhon, Les Quarante-huitards, Folio Histoire, 1975, p.84
On savait parler, à cette époque, hein ?
Bon, les historiens soulignent que c'était aussi un mécanisme de reproduction des classes sociales, à cause du dernier paragraphe apposé pour 'protéger' les anciens ministres déchus de la vengeance populaire... Mais à la lecture de cet historique de la Documentation française (et d'autres textes proposés par Agulhon dans le bouquin sus-cité) on voit que c'est tout de même une vieille idée des Républicains (pensons à Lamartine notamment).
Sigh. J'adore février 1848...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire