dimanche 21 février 2010

De brocolis et d'aubergine

Parce que manger me manque, depuis que je me suis fait arracher une dent de sagesse...

Alors, quoi de meilleur qu'un bouquet de brocolis, cuit à l'eau ou à la vapeur, que l'on mange tout chaud avec juste un filet d'huile d'olive et du sel ?
On est d'accord.
Maintenant, voilà une astuce pour optimiser son brocolis :
Lorsqu'on l'a lavé et que l'on coupe les parties dures de la tige (ou de la queue ?) pour les mettre de côté, le conseil de génie est celui-là : ne pas les mettre de côté, ces parties dures. En faire des rondelles et les conserver dans un bol, au frigo, pour des temps plus durs.
Pas trop longtemps après tout de même, on les ressortira (elles se conservent diablement longtemps pour des légumes, d'ailleurs) et on les fera bien revenir dans du beurre. Lorsque les rondelles de queue de brocolis prennent une couleur de machin qui a revenu dans du beurre, on saupoudre de farine. On mélange, on mélange. Et on ajoute la touche finale : le petit verre de bouillon cube (concrètement, faire bouillir de l'eau et dissoudre un Kub or dedans, ou toute autre marque). On couvre et on laisse mijoter environ 20 minutes.
Comme ça, ça vous laisse le temps de faire cuire du riz, ou de la semoule (pour ceux qui se sont fait arracher une dent de sagesse).
Répandre le légume en sauce sur le féculent, et servir chaud. Ca a le goût du brocolis, mais ça croque.

En faisant revenir une aubergine, coupée en petits dés, dans un peu d'huile d'olive et en la faisant cuire avec un même petit verre de bouillon, on obtient au bout de 20 minutes une honorable purée d'aubergine que l'on répandra avec profit sur un lit de riz blanc (ou de semoule, pour ceux qui etc.).

samedi 20 février 2010

L'enfer, le Livre de Poche et Chicago

Un titre inspiré d'un "bon mot" qui m'a fait sourire et que je recopie plus bas, qui résume bien la lecture de Jack London, Le Talon de fer (en 10/18, certes...).
Ce roman, lu dans le cadre de ma curiosité pour le genre dit des "utopies écrites", suinte le communisme mal dégrossi, très très mal dégrossi, ce qui le sauve finalement, lui donnant un petit cachet kitsch qui parvient parfois à être charmant.
Le livre se présente sous la forme d'un manuscrit, écrit par Avis Cunningham, une jeune femme bourgeoise qui a épousé un fil du peuple, un chef de la Cause, l'énigmatique et fascinant Ernest Everhard. Un nom plein de promesses, mais ce n'est pas un roman à galipettes (hélas, il aurait bien gagné en légerté) ! Ce manuscrit, écrit en 1912 (la publication du Talon de fer remonte à 1907, nous nous trouvons donc dans le cas d'un roman d'anticipation), est censé avoir été retrouvé en 2368, dans la grotte où Avis s'était réfugiée avant son arrestation.
Car la dame, et d'autres, sont pris dans les remous politiques de leur époque, et vivent notamment la "Commune de Chicago", les pages les plus fortes du bouquin, selon Trotski à qui la fille de Jack London l'avait envoyé. Des notes de bas de page, d'éditeurs ou d'historiens fictifs, renforcent cette impression de manuscrit retrouvé et livré brut, qui se finit d'ailleurs au beau milieu d'une phrase.
Hélas, le style est pénible à lire, les personnages, et surtout celui d'Avis, sont à la limite de l'horripilant, et ce vieux vocabulaire communiste m'a fatigué à plusieurs reprises. Car le Talon de fer, qu'est-ce ? C'est l'immense coalition des riches, des médias et des curés, qui bien entendu, intentionnellement, musellent et font disparaître l'opposition.
Croyez-moi, ma sympathie naturelle ne va pas à cette oligarchie, mais après avoir lu le livre, je pourrais bien virer ma cuti. J'ai frémi plutôt pour le "Peuple de l'abîme", ce lumpen-prolétariat qui se fait massacrer par vagues entières par l'armée à Chicago. Hélas il n'a pas, lui, la sympathie de l'auteur (Avis ou Jack London ?), et est décrit, quoiqu'avec tendresse, comme un troupeau abruti par le travail, la misère et l'alcool et qui ne saurait pas reconnaître un traître si on lui en mettait un sous le nez.
Bref, une curiosité littéraire plus qu'un coup de coeur de lecture...
Et le bon mot, et la citation ? me réclament ceux qui suivent, eh bien voilà :

Note de bas de page 388 :

Chicago était le pandémonium industriel du XIX° siècle. Une curieuse anecdote nous vient de John Burns, grand chef travailliste anglais, qui fut un instant membre du Cabinet. Il visitait les Etats-Unis lorsque, à Chicago, un journaliste lui demanda ce qu'il pensait de cette ville : "Chicago ! répondit-il, c'est une édition de poche de l'enfer." Quelques temps après, au moment où il prenait le bateau pour retourner en Angleterre, un autre reporter l'aborda pour lui demander s'il avait modifié son opinion sur Chicago : "Oui certes ! répondit John Burns. Mon opinion actuelle est que l'enfer est une édition de poche de Chicago."

jeudi 18 février 2010

La citation toute mignonne du jour...


"Nous n'éprouvons pas d'horreur parce qu'un sphinx nous oppresse, mais nous rêvons un sphinx pour exprimer l'horreur que nous éprouvons."

J. L. Borges, Ragnarok.

mercredi 17 février 2010

Saga Alien : classement perso

Maintenant, dans les dîners en ville, je serai en mesure de discuter les vertus réciproques des quatre opus. Ca fait du bien parfois, de revisiter ses classiques.
Merde à M6 pour la VF pourrie, au passage...
Donc, dans l'ordre inverse :

4- "Aliens le retour", James Cameron, 1986




Ou celui qui n'a vraiment aucun intérêt...

3- "Alien 3", David Fincher, 1992




Pourquoi est-il meilleur que l'autre ? Des personnages secondaires un peu mieux dessinés viennent appuyer l'intrigue, la relation entre l'alien et Ripley évolue et se fait métaphorique (notre mécano en petite culotte de coton est la seule femme d'une colonie pénitentiaire et n'est pas spécialement la bienvenue).

2- "Alien- Le Huitième passager", Ridley Scott, 1979




Une atmosphère glauque (merci aux décors) et le personnage de Ripley, touchant. L'alien est magnifique également, tout en suggestion. On regrette les grosses ficelles du scénario (minou, minou, tu es caché, je suis obligé de te chercher pour m'éloigner des autres, et me faire bouffer, seul et sans armes...), tout de même.

1- "Alien- La résurrection", Jean-Pierre Jeunet, 1997




And the winner is...
Bon, d'accord, en sachant qu'il y avait Joss Whedon au scénario, et Jeunet ne faisant pas franchement partie de mes ennemis personnels non plus, le jury était peut-être vendu... Alors, pourquoi on l'aime ? Parce qu'il est drôle, inventif, que la bande de pied-nickelés est bien écrite (obsession commune de Whedon et Jeunet, d'ailleurs. Qui a eu la bonne idée de les faire travailler ensemble, ces deux-là ?), et puis qu'il conclue la saga joliment par le retournement final qui reprend les interrogations sous-jacentes des autres films. Je l'ai trouvé trop court, pourtant : pas assez de temps pour déployer l'intrigue et les caractères des personnages.

Ce que j'ai pu récolter ici ou là sur la toile de classements de ces quatre films m'indique que je n'ai pas les mêmes goûts que les contemporains que l'on peut y croiser. Peut-être ne recherchions-nous pas la même chose dans ces films ? Dans les films ? Peut-être n'ai-je pas compris ce qui faisait le sel des "Alien" ?
Des questions qui ne vont pas m'empêcher de dormir.

vendredi 12 février 2010

Agora d'Alejandro Amenabar (AKA AAA...)

En pleine période péplum, après avoir rigolé avec Xuc devant un "Attila" aux yeux bleus qui dirige une troupe de Huns pas plus bridés que moi et m'être ennuyée devant un siège de "Troie" passé à la moulinette américaine, j'ai été agréablement surprise par "Agora" ce matin au ciné.
Peut-être parce que justement ce n'est pas tout à fait un péplum...
"Agora" est un film sur la conviction et l'allégeance. L'action se déroule à Alexandrie, au IVe siècle après Jésus-Christ, ainsi que dans l'espace avant Galilée. On suit trois personnages à travers cette époque troublée : une "philosophe" astronome qui cherche à comprendre comment tournent les astres ; un de ses anciens disciples, séducteur qui deviendra homme politique ; et un de ses anciens esclaves, qui deviendra un "soldat du Christ". Ce changement constant d'échelle, entre la vie politique et religieuse au sein d'un Empire romain sur le déclin et les étoiles, en fait un film anticlérical et la destruction de la bibliothèque d'Alexandrie par des chrétiens fanatiques qui gagnent leur guerre contre les païens (avant d'aller massacrer les Juifs) est réellement poignante.
Des questions sont explorées, ou simplement évoquées, qui sont passionnantes et mériteraient chacune un développement complet par quelqu'un de plus intelligent que moi. La religion face à la science, évidemment. Les passions humaines qui passent, et les étoiles qui passent et qui repassent. Pendant que les fidèles de l'Un ou des autres s'égorgent joyeusement, le public suit la philosophe qui passe en revue toutes les théories originelles sur le "système solaire" (qui n'existait pas encore, bien sûr, en tant que tel), et on se dit que les guerres de religions, bah c'est vraiment débile.
Un dogme en chasse un autre, et au final, la sympathie du réalisateur va à la science : mais la science n'est-elle pas elle-même devenue un dogme ? N'y a-t-il pas, aujourd'hui, des présupposés scientifiques, ou métascientifiques, qui sont considérés comme inquestionnables alors qu'il y a de quoi ?
Et qu'est-ce que la conviction ? La philosophe devient la cible des religieux, évidement : en tant que femme, et parce que la Terre est plate et le Soleil tourne autour. Un de ses anciens disciples, nouvel évêque, lui propose le baptême, ce qui la sauverait. Elle refuse : "Toi tu ne questionnes pas ce à quoi tu crois, car tu ne peux pas. Moi, je ne peux pas ne pas questionner constamment ce à quoi je crois." Et du coup elle se fait massacrer à son tour.
Alors que l'ancien disciple devenu homme politique s'est fait baptiser, pour sa carrière. Et ce n'est qu'au moment de sacrifier la femme (ou la science, ce n'est pas bien clair), qu'il flanche et montre que ce baptême n'était qu'un pis-aller. Qui a raison ? Tenir jusqu'au bout pour ses convictions et mourir debout ? Ou bien s'agenouiller et continuer en douce à travailler pour ce à quoi on croit ? La réponse n'est pas si évidente.
L'allégeance et la liberté sont aussi évoquées, à travers le personnage de l'ancien esclave, qui rejoint les soldats du Christ et est ainsi affranchi. Amoureux de son ancienne maîtresse, il revient la voir une fois libre mais ne parvient pas à la violer. Certes il l'aime, mais en se rendant compte qu'il ne parviendra pas à faire ce qu'il était venu faire, il tend un glaive à sa dame pour qu'elle le décapite, à genoux devant elle. Allégeance.
Et au final, la philosophe meurt libre, comme elle avait vécu, mais ce n'est que x siècles après que l'on "découvre" que le trajet des planètes forme une ellipse, alors qu'elle le savait déjà... La liberté est plus importante que la science ? Peut-il réellement exister une science digne de ce nom si elle n'est pas libre (ici, sous le joug de la religion) ?
Bon, en plus, la reconstitution historique est bien faite, j'ai lu ici ou là chez les blogueurs qui s'y connaissent en cinéma que c'était filmé de manière lourdingue et que les acteurs étaient plutôt mauvais, mais franchement j'ai pas remarqué.
Donc, en résumé : chouette, enfin un bon film !

mercredi 10 février 2010

BHL, une valeur sûre...

... car oui, cette histoire circule depuis pas mal de temps, mais elle me fait toujours rire.



Déjà, à l'époque, P. Vidal-Naquet s'y était collé. Mais le philosophe avait chipoté... Difficile cette fois-ci de nier le canulard.

Tous en choeur :
Merci Frédéric Pagès !