jeudi 8 novembre 2007

Sur un accord de tel...

Je vous avais promis une réponse, alors il faut bien que je m'y colle.
De toutes manières, lecteurs beaux et intelligents, vous n'avez aucunement besoin des leçons du Docteur Louisemiches (pas encore en fait, mais parfois je me rappelle que je suis inscrite en thèse...). Vous aviez toutes les réponses en commentaires.

Fried fait avancer le débat en maintenant comme toujours une position nette et tranchée : fais comme tu veux et arrête de nous bassiner...

Stéphanie nous a dit que "bah", ça s'accorde avec le nom qui suit, donc :
"Telle la pomme, Guillaume se fendit d'un remerciement" (exemple sponsorisé par un con)
et si on est pas content, on a qu'à utiliser "comme la pomme" et arrêter d'essayer de faire genre.

Augenblick approuve, et cite Baudelaire à l'appui...
Vas-y, Louise, essaye d'apporter la contradiction ! Ecris-nous ton "Spleen du 9° arrondissement" et on en reparle après...

Eh bien, sur ce forum d'études littéraires, on cite Rimbaud, dans Une saison en enfer :
"Ma race ne se souleva jamais que pour piller : tel les loups"

Ah ! mais bon, on va dire que dans le cas de Rimbaud, c'est une licence poétique...

Donc, j'ai parcouru le forum consacré au sujet. Outre le fait de me conforter dans mon idée que la grammaire est une science passionnante et dans mon fantasme de passer un jour l'agreg de grammaire, la réponse ne saute pas aux yeux...
Le problème, en résumé, me semble double :
- la langue française a un passé dont elle peine parfois à se débarrasser...
- la langue française a ses écrivains qui font un peu ce qu'ils veulent...

Donc : "Telle la pomme, Guillaume se fendit d'un remerciement" se disait au temps de nos ancêtres "Tel que la pomme, Guillaume se fendit d'un remerciement".
Quand "tel" est suivi de "que", il s'accorde avec le nom principal de la phrase, à savoir "Guillaume".
La langue évoluant, le "que" est tombé, mais l'accord est resté, donc "tel la pomme, Guillaume se fendit d'un remerciement"...

Mais : les grammairiens ont les yeux rivés sur les écrivains et leur usage de la langue, qui semble être un peu le mètre-étalon de l'évolution de la langue française. Et l'usage "contemporain" (au sens historique du terme, donc grosso-modo XIX°-XX° siècle) tend vers accorder "tel" avec le nom qui le suit, soit "pomme" dans notre exemple...

Au final, grosse prise de tête pour un résultat pas très bien tranché...
Limon ! c'est pas possible, je crois bien que c'est Fried qui a raison au final...

Allez mon petit, tu as droit à un cadeau, choisis !...

2 commentaires:

louise miches a dit…

Trouvé grâce à la langue sauce piquante des correcteurs du Monde :
Oyez, Oyez, le Littré est dispo en ligne... :
http://francois.gannaz.free.fr/Littre/accueil.php

Je le rajoute en lien, merci François Gannaz !

Anonyme a dit…

(je t'ai fait un Gérard Majax grammatical... tel et tel que ont dû faire scission là :)

Merci pour le Littré !