dimanche 28 juin 2009

De bonnes poilades en perspective...

L'internet fait peur... C'est l'anarchie, là-dedans.
Un brave sénateur, Yves Détraigne, a donc décidé de se retrousser les manches ! Et de mettre un peu d'ordre dans ce qu'il appelle "l'hétéronymat". Car le problème est qu'en dépit des adresses IP et l'obligation pour les sites de les communiquer en cas de demande de la justice, les gens ne sont pas assez fliqués sur internet. Pensez-donc, tous ces pseudos, type choupinette091, on ne sait même ce qu'ils cachent... ou qui ils cachent...
La solution ? Enregistrer son pseudo auprès d'une Haute Autorité de Régulation... Je ne commente même pas, je vous laisse avec l'article d'Ecrans.

La passion de Philippe Val pour internet est bien connue également. Par un juste retour de bâton (ou peut-être bien à cause de... !), il se fait copieusement insulter sur le web. Par des pseudos anonymes...
Bref, la carrière ascendante fulgurante de mon tendre ami Val a pris un nouveau virage en pente. Il a été nommé à la tête de France Inter, en manoeuvrant parmi ses relations dans le monde de la presse. Il laisse Charlie Hebdo à Charb (ouf ! j'en connais qui peuvent se remettre à respirer) et débarque à la Maison Ronde, enfin à la mesure de l'ambition de sa mâchoire carrée.
Daniel Mermet frétille, évidemment... Dans Là-bas Hebdo n°36 (17 juin 2009) est publié ce message émouvant de bienvenue :


Bienvenue Philippe !



Chers Auditeurs Modestes et Géniaux,


« Comment cela est-il possible !? Dites nous qu'’il s’agit d'’un
cauchemar ! Si c’est une blague, elle n’'est pas drôle… » Depuis des
semaines, vous avez été nombreux à nous poser des questions sur
l’'arrivée de Philippe Val à la direction de France Inter. Soyez sans
inquiétude, Philippe est un vieil ami de Là-bas si j’y suis et c'’est
dans la joie que toute l’'équipe accueille celui que l'’historien
Alexandre Adler compare à Emile Zola. Et pourquoi pas à Voltaire,
Spinoza, Albert Londres ou Albert Einstein ? Car Philippe c'’est
tout ça à la fois ; une conscience, un visionnaire, et un
penseur engagé face aux grands défis de notre temps.

Et ceci à la différence de ses anciens camarades qui persistent à
végéter dans un gauchisme moisi, souvent entaché d'’antisémitisme
et d'’islamo fascisme.

En dénonçant avec courage des figures nauséabondes comme celle du
dessinateur Siné ou du journaliste Denis Robert, du dessinateur
Lefred-Thouron ou du négationniste américain Noam Chomsky, Val a
montré qu'’il avait pleinement réussi à évoluer avec pragmatisme du
côté du manche sans rien perdre de cette impertinence libertaire qui
est la marque de fabrique de cet homme de gauche.

Mais Philippe est aussi un chef d'’entreprise avisé. C’est d'’une main
ferme qu’il a conduit son journal Charlie Hebdo, là où il se
trouve aujourd’'hui.

Et certains pensent bien qu’'il pourrait faire la même chose avec
France inter.

Aujourd'’hui, familier des plateaux de télévision, penseur reconnu
de l'’élite médiatique, il tutoie nos plus brillantes personnalités,
de BHL à Carla Bruni. Il a d'’ailleurs élégamment révélé que c’est
par l'’intermédiaire de cette dernière qu'’il a pu suggérer au
président de la république, Nicolas Sarkozy de faire appel à son
vieux copain Jean-luc Hees pour présider Radio France. Et c’'est donc
ainsi, par un loyal retour d’'ascenseur, que notre habile Philippe,
se trouve aujourd'’hui à la tête de la prestigieuse radio française.

L’'ensemble des collaborateurs de France inter cherche les mots pour
remercier le Président Sarkozy de leur avoir choisi un tel chef.
C’est plein d'’entrain et de confiance qu’'ils s’apprêtent à lui faire
la fête, les regards pétillent, les sourires sont partout.

Son petit bouquet de fleurs à la main, l'’équipe de Là-bas ne sait
plus comment dissimuler sa joie.

jeudi 25 juin 2009

Le trésor de guerre du Petit Chat



J'ai mis la main dessus en nettoyant sous mon lit.
Elle avait tout planqué sous un pli du tapis...
Elle a même réussi à me gratter 1 euro 50 !




Du coup, elle a passé sa matinée à ramener les boulettes de papier une par une sous le lit...
(Je me demande si elle n'a pas des envies de maternité)

Dans la série : ma vie est passionnante...

lundi 22 juin 2009

L'aube et l'aurore au crépuscule

Hier soir au crépuscule, je demande à l'homme qui me raccompagnait la différence entre l'aube et l'aurore. Pris de court, il tente de s'en sortir en me récitant Hugo :

Demain, dès l'aube...

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.


Joli effort ! Mais Verlaine aurait été mieux approprié :


Puisque l'aube grandit, puisque voici l'aurore

Puisque l'aube grandit, puisque voici l'aurore,
Puisque, après m'avoir fui longtemps, l'espoir veut bien
Revoler devers moi qui l'appelle et l'implore,
Puisque tout ce bonheur veut bien être le mien,

C'en est fait à présent des funestes pensées,
C'en est fait des mauvais rêves, ah ! c'en est fait
Surtout de l'ironie et des lèvres pincées
Et des mots où l'esprit sans l'âme triomphait.

Arrière aussi les poings crispés et la colère
A propos des méchants et des sots rencontrés ;
Arrière la rancune abominable ! arrière
L'oubli qu'on cherche en des breuvages exécrés !

Car je veux, maintenant qu'un Être de lumière
A dans ma nuit profonde émis cette clarté
D'une amour à la fois immortelle et première,
De par la grâce, le sourire et la bonté,

Je veux, guidé par vous, beaux yeux aux flammes douces,
Par toi conduit, ô main où tremblera ma main,
Marcher droit, que ce soit par des sentiers de mousses
Ou que rocs et cailloux encombrent le chemin ;

Oui, je veux marcher droit et calme dans la Vie,
Vers le but où le sort dirigera mes pas,
Sans violence, sans remords et sans envie :
Ce sera le devoir heureux aux gais combats.

Et comme, pour bercer les lenteurs de la route,
Je chanterai des airs ingénus, je me dis
Qu'elle m'écoutera sans déplaisir sans doute ;
Et vraiment je ne veux pas d'autre Paradis.


Et puis on s'est demandé pourquoi, le crépuscule étant un moment tellement beau, personne ne nommait jamais son enfant ainsi, à l'égard d'Aurore. Après réflexion, "Crépuscule ! Va te coucher maintenant !" a un air sinistre. Comme ce poème d'Apollinaire :


Crépuscule

Frôlée par les ombres des morts
Sur l'herbe où le jour s'exténue
L'arlequine s'est mise nue
Et dans l'étang mire son corps

Un charlatan crépusculaire
Vante les tours que l'on va faire
Le ciel sans teinte est constellé
D'astres pâles comme du lait

Sur les tréteaux l'arlequin blême
Salue d'abord les spectateurs
Des sorciers venus de Bohême
Quelques fées et les enchanteurs

Ayant décroché une étoile
Il la manie à bras tendu
Tandis que des pieds un pendu
Sonne en mesure les cymbales

L'aveugle berce un bel enfant
La biche passe avec ses faons
Le nain regarde d'un air triste
Grandir l'arlequin trismégiste


L'emploi de "trismégiste" (trois fois très grand, en grec), est particulièrement jouissif, non ? En tout cas, j'ai trouvé comment j'appellerai mon enfant...
Et l'aube et l'aurore, alors ?
Eh bien, comme son nom l'indique (alba, blanc en latin), l'aube est blanche, on sort de la nuit. L'aurore vient ensuite, elle est rose alors que les premiers rayons du soleil se dessinent. Puis, le soleil se lève.

jeudi 18 juin 2009

Petites photos entre amis (avec de vrais morceaux de private jokes à l'intérieur)

Sur les toits on ne trouve pas que des pigeons, des chats ou des couvreurs...



Maman, il me fait peur l'homme dans l'ombre qui me regarde en tirant sur sa clope !


(pub dans Le Monde, années 60 et quelques)


Et enfin, LA bière de luxe depuis presque 50 ans maintenant...


(pub Le Monde, années 60 et quelques)

dimanche 14 juin 2009

Recette pour des blinis maison tout légers...

Décidément, on parle de tout ici...

Les blinis c'est bon, surtout quand on les fait soi-même (ceux du commerce sont trop farineux). Mais les recettes de blinis que j'avais trouvées d'ici là étaient vraiment trop grasses : à peu près autant de beurre que de farine, c'est un peu lourd en été.

Alors aux amateurs je propose cette recette sans MG (sauf pour la cuisson à la poêle), très facile et rapide :

100 g de farine + 30 g de Maïzena (ou 130 g de farine, ou tout autre pourcentage)
1 oeuf "clarifié" (c'est à dire dont on aura séparé le blanc et le jaune)
12 cl de lait
1 paquet de levure. Pour la levure, si c'est de la levure à pain ou de la levure de boulanger (c'est mieux pour les blinis), il faut la diluer dans le lait qu'on aura fait tiédir préalablement. Si c'est de la levure à gâteaux, la mettre avec la farine.

Donc, dans la farine, on met le jaune d'oeuf, le lait et la levure (voir donc les explications pour la levure).
On mélange au fouet, ça donne un genre de pâte à crêpes.
On monte le blanc d'oeuf en neige et on incorpore avec le fouet le blanc d'oeuf à la pâte. Attention à ne pas trop mélanger pour éviter de casser la neige.

Ensuite on fait chauffer une poêle à feu moyen fort (chez moi c'est 4, sur 6 positions). On huile avec un essuie-tout, et on dépose une certaine quantité de pâte (par exemple, deux cuillerées à soupe pour les grands blinis, ou une cuillerée à café pour les mini-blinis apéro). Quand il commence à y avoir de petits trous (tout tout petits), retourner le blini avec une spatule et faire cuire l'autre côté.

C'est vraiment pas bien compliqué... Après j'imagine qu'on peut faire plein de variantes : de la ciboulette ou du basilic dans la pâte, de la crème en place du lait, du rhum... que sais-je ?





vendredi 12 juin 2009

Institutions françaises - Piqûre de rappel

Ce matin France Info bourdonnait à propos du 22 juin, où Nicolas Sarkozy va s'adresser au "Congrès"...
Cette dénomination est évidemment impropre, on l'aura rectifié de soi-même. Il faudrait dire que notre Superprésident s'adressera au "Parlement réuni en congrès".
Notre système parlementaire est en effet bicaméral, c'est à dire simplement que le Parlement (ceux qui possèdent le pouvoir législatif) est composé de deux chambres : l'Assemblée nationale au Palais Bourbon et le Sénat au Palais du Luxembourg.
Dire "le Congrès" ça fait vraiment "comme en Amérique !" (cf. Tati)... Aux Etats-Unis, le Parlement est effectivement nommé Congrès et composé lui aussi de deux Chambres, etc.

Alors, ce Parlement se réunit en sessions (pour délibérer, lire le journal ou rattraper le sommeil en retard), séparément : l'Assemblée Nationale et le Sénat chacun de leur côté.
Il y a trois types de sessions :
- ordinaire : c'est toute l'année, d'octobre à juin, pour les "affaires courantes" ;
- extraordinaire : à la demande du Premier Ministre, sur décret du Président de la République, et sur des questions précises (un ordre du jour déterminé) ;
- de plein droit : dans des conditions particulières : après une dissolution de l'Assemblée nationale, lors de l'application de l'article 16 (celui qui donne les pleins pouvoirs au Président), ou bien pour entendre un message du Président de la République si le Parlement n'est pas en session ordinaire (c'est à dire pendant les vacances).

Bien. Ceci dit, parfois le Parlement se réunit en Congrès, au château de Versailles (dans l'aile du Midi, pour ceux qui connaissent). Ce coup-ci ils siègent tous ensemble et, fait notable, les parlementaires ne se placent pas selon leur appartenance politique, mais tout bêtement par ordre alphabétique.
Cette réunion est exceptionnelle, ils n'y vont que lorsqu'il s'agit de réformer la Constitution. C'est le Président qui convoque cette réunion.

Bon, donc, Nicolas Sarkozy va se faire réunir le Parlement en Congrès pour faire un petit discours et puis s'en aller. Les parlementaires sont libres d'engager le débat après le départ du Président (il ne va quand même pas se fouler à y participer), mais aucun vote ni aucune résolution ne suivra ce débat.
Et sur quoi va parler le Président ? Il voudrait présenter aux parlementaires sa politique européenne et sa politique économique.

A ce stade, je nage un peu. Je ne suis absolument pas une spécialiste des institutions, ni une observatrice très informée de la vie politique et institutionnelle. Mais je me demande bien pourquoi il était si important de réunir le Parlement à Versailles juste pour écouter un discours de Sarkozy.
S'il était question de révision constitutionnelle, comme ç'a été le cas le 21 juillet 2008, je pense que l'Elysée l'aurait annoncé avant, non ?
Donc, s'il n'est pas question de réviser la constitution, une petite session extraordinaire aurait suffit.
Bon, on peut envisager aussi que la qualité littéraire des discours de Sarkozy et ses indéniables talents de ténor oratoire mérite, de l'avis général, un cadre somptueux et un moment hors du commun.

Je pense, plus prosaïquement, que c'est un signe du style de gouvernement très présidentiel que Nicolas Sarkozy affectionne. En effet, dans la Constitution de la V° République française, le Président ne peut pas s'exprimer de vive voix devant les Chambres, il écrit donc son message sur un petit papier qui ensuite est lu par un tiers (souvent le Président de l'Assemblée ou du Sénat). Or, dans la réforme de la constitution du 21 juillet 2008, il est stipulé que désormais le Président de la République a le droit de s'exprimer devant le Parlement, mais uniquement lorsqu'il est réuni en congrès à Versailles.

Donc, voilà mon avis : le 22 juin, notre Président qui a la banane va faire joujou avec sa nouvelle Constitution en assénant aux pauvres parlementaires qui n'avaient pas signé pour ça un discours au raz des pâquerettes proféré sur un ton suffisant insupportable, et tout ça pour dire : moi je. La politique européenne : moi je. La relance économique : moi je. Les idées et la banane : moi je.
En somme, le gouvernement de la France ? "moi je".

Y m'énerve, mais y m'énerve !...

mardi 9 juin 2009

Wolverine : un film avec Hugh Jackman

J'avoue que j'avais plutôt passé un bon moment devant les trois X-men... Des films d'action/science-fiction rondement menés, avec du suspense et cette étrange familiarité lorsque les thèmes humains/mutants sont abordés. Parfois un peu d'humour, même si ce n'était pas leur point fort. J'avais aimé particulièrement -je l'avoue encore et je bois ma honte- le personnage de Wolverine. Un homme-fauve ! j'étais emballée... Ajoutons à cela une fragilité et une ambiguïté qui conféraient une profondeur et de la force au personnage...

Une ambiguïté ? Des zones d'ombre dans la vie de Wolverine ? Non ! La Marvel, Hollywood, ou je ne sais quelles pompes à fric qui leur servent de producteurs ou de scénaristes ne pouvaient laisser passer ça !
Et voici donc le film sur les origines de Wolverine. Tout tout tout vous saurez tout...

Et c'est bien dommage. Car Hugh Jackman, so sexy dans les premiers opus, se ridiculise dans les grandes largeurs. Et pour ne rien lui épargner, la caméra ne le lâche pas. Il est de toutes les scènes.

Sauf dans les premières -interminables- minutes où son enfance est résumée : le pitit Hugh Jackman a les griffes qui poussent lors du meurtre de son père, du coup il tue l'amant de sa mère, mais en fait oh surprise ! c'est son père, coucou Sophocle... Il s'enfuit avec son frère mutant (Dent de sabre), et du coup on doit subir un "montage" de la fraternelle entente des deux lascars au cours de pas mal de guerres, où ils tuent tout le monde et notamment des nazis, parce que ce sont de super soldats vous pensez. Jusqu'au Vietnam, où là l'intrigue se noue car quand même Hugh Jackman il n'aime pas trop tuer des Vietnamiens. L'Histoire lui aura donné raison, bon choix !
Après Hugh Jackman est enrôlé dans une escouade spéciale avec des mutants. Enfin bon... des mutants plus proches des soldats d'élite qu'autre chose. Ah si, il y en a un qui donne des coups de poings à un char et ça fait exploser le char... Puis Hugh Jackman trouve qu'ils sont vraiment trop méchants, alors il s'en va.

On le retrouve six ans plus tard, à moitié à poil sur le perron d'une cabane en pleine montagne. Une nana sort de la maison, avec le drap du lit entouré autour d'elle (aucun cliché ne nous sera épargné... Que celle qui a déjà réussi à s'enrouler avec élégance dans le drap de son lit me fasse signe)... Dès qu'on la voit arriver, on sait qu'elle va se faire massacrer avant la fin du film. Et ça loupe pas, mais je ne vais pas tout vous dévoiler... Vous devinerez bien assez vite tous seul devant le film ! Pour l'instant Hugh Jackman est un bûcheron au Canada (véridique) et son histoire d'amour semble aussi convainquante que celle que j'entretiens secrètement avec mon banquier...

Donc, la suite pour résumer nous offre : Hugh Jackman torse poil en jean moule-boules, les militaires qui font des expériences qui foirent, Hugh Jackman qui fait de la boxe en marcel blanc et jean moule-boules, le super-méchant qui est super-méchant parce que son fils est un mutant et qu'il a tué sa femme (du méchant), Hugh Jackman complètement à poil avec les muscles qui luisent comme ceux d'un athlète grec, de bonnes blagues foireuses et pas drôles (mais super viriles quand même) entre camarades de combat, Hugh Jackman qui porte sa nana morte dans ses bras et qui marche vers le soleil couchant, la série de twists finale pour montrer qu'Hugh Jackman s'est fait avoir par les humains et que donc maintenant il ne fera plus jamais confiance à quelqu'un, des dialogues du genre : "j'ai si froid..."- "accroche-toi, je vais te sortir de là !", Hugh Jackman en blouson de cuir et jean moule-boules qui fait exploser un hélicoptère sans même se retourner, Hugh Jackman qui slalomme en moto entre les balles d'un tireur d'élite, et puis deux trois Hugh Jackman que j'oublie...
La fin est un peu plus supportable, grâce notamment à l'intervention des autres mutants qui ont réussi à faire accepter au réalisateur de lâcher Hugh Jackman pour quelques plans.
Donc : ce film est parfaitement évitable.
J'aurais mieux fait de me refaire l'intégrale de Carpenter avec Kurt Russel, tiens. Il a quand même plus de classe que Hugh Jackman.

Si vous voulez avoir un autre avis, je me suis marrée à la lecture de l'article dythirambique du Buzz.info, qui le consacre film de l'année (ou pas loin)...
Et puis slate.com, traduit sur slate.fr, a un article très bien documenté sur le personnage de Wolverine dans les comics, bien loin de Hugh Jackman...

PS : Et si vous supportez aussi bien Hugh Jackman que moi Nicole Kidman : ce film n'est définitivement pas pour vous (car l'acteur principal de ce film, c'est Hugh Jackman).

lundi 8 juin 2009

Elections européennes : résulats


A Paris, la liste "Communistes", menée par Mme Rolande Perlican, a fait 0%. Elle a eu 3 voix.

3 voix. Alors que la liste comporte 26 noms.

??

vendredi 5 juin 2009

"Conseils aux conscrits littéraires". Document.

Discours de Pierre Moussa aux "conscrits" de l'Ecole Normale Supérieure de Paris, vers 1953. Un "conscrit" est un élève de première année qui a passé les rituels d'initiations propres à l'Ecole.

"Littéraires" : je ne voudrais pas que ce mot vous abusât. Le vulgaire l'oppose à "scientifique". L'expérience vous montrera, tout au contraire, que les deux termes sont ici synonymes. Qui n'est pas scientifique n'a rien à faire à la Faculté des Lettres. Conscrits, soyez épigraphes, paléographes, numismates, mais surtout pas de littérature ! Seule une étymologie controuvée (c'est-à-dire qu'on s'accorde à trouver sotte), pourrait vous conduire sur cette voie qui n'est qu'un cul-de-sac. "Littéraire" ne vient pas de "littérature", mais de "littera", qui veut dire la lettre, entendez le contraire de l'esprit. Conscrits, vous extirperez de vous tout vestige d'esprit.
Vous n'oubliez pas les deux principes fondamentaux de la balistique universitaire.
Le premier est le principe de l'élan. Plus loin vous irez chercher dans l'espace ou dans le temps l'objet de vos travaux, plus grande sera la vitesse avec laquelle vous déboucherez dans le monde contemporain.
Le second principe s'exprime ainsi scientifiquement : le produit de la masse et de l'accélération est constant ; autrement dit, l'accélération varie en raison inverse de la masse. D'où il suit que la vitesse de déplacement sera accrue dans l'exacte mesure où l'objet que vous véhiculerez sera plus menu. J'éclaire ces vues abstraites par un exemple concret : je suppose que quelques attardés parmi vous prétendent se consacrer à la littérature française. Passons sur cette violation de mon premier principe. Voyons l'incidence du second. Je dis à ces attardés : pensez d'ores et déjà à votre diplôme et à votre thèse. Efforcez-vous de mettre la main sur un auteur secondaire. Je dirais bien tertiaire, mais les tertiaires sont épuisés. Les secondaires sont en passe de l'être. Pressez-vous : il ne vous resterait plus que les grands auteurs... Je pense en souriant au pauvre sot de conscrit à qui l'on répondra un jour à la Sorbonne : "Nous regrettons, monsieur, il ne nous reste plus que Racine", et qui sera obligé de perdre son temps sur Racine, de faire la fameuse, la légendaire thèse sur Racine, sous les quolibets de toute l'Université.
La combinaison de ces deux principes (principe de l'éloignement dans l'espace et le temps, et principe de la minceur de la spécialité) conduirait à des résultats inouïs. Je vous convie, conscrits, à une belle tâche. Arrivez à trouver, plus de six siècles avant notre ère, un événement qui n'ait aucune importance, vraiment aucune importance, cernez-le, saisissez-le dans la splendeur impolluée de son insignifiance -alors, conscrits, je vous le dis en vérité, alors, vous sauterez l'enseignement supérieur... Attention seulement, emportés par votre élan, de ne point sauter l'Institut, sous peine de tomber dans le néant, institution suprême, qui les couronne toutes, qui les domine et les justifie souverainement."

Trouvé dans PEYREFITTE, Alain (dir.), Rue d'Ulm. Chroniques de la vie normalienne, Paris, Flammarion, troisième édition augmentée, 1977, p. 118-120.

(J'aurais aimé qu'on me parle comme ça avant que je choisisse le sujet de ma thèse...)

mercredi 3 juin 2009

Looking for Eric

Décidément, je m'habituerais bien à glousser comme une gorette au cinéma. Peut-être moins que devant Good Morning England, car avec Ken Loach on a toujours peur que le réalisateur ne mette en branle l'implacable machine sociale qui broye inexorablement les protagonistes auxquels il nous a fait nous attacher, le salaud...
Pas de ça Lisette dans Looking for Eric : c'est une vraie comédie ! Bon, Cantona joue vraiment très mal, mais on pourrait presque croire que c'est fait exprès (second degré, tout ça)... Et le film est parfaitement immoral pour la cause des femmes, mais on commence à être habituées... Que ne ferait-on pas pour entendre des supporters anglais chanter notre hymne national ! Mon père me rétorquerait de n'être pas si naïve, qu'il doit être chanté avec toute l'ironie du "Les cuisses de grenouilles, ils ont eu un bon joueur de foot, et c'est nous qui l'avons !", alors que j'aurais tendance à prendre cela pour une adhésion sans arrière-pensée de la Perfide Albion à nos Lumières républicaines... Bref, c'est une vieille guerre..
Regarde-le aussi à l'occasion, Xuc, si tu as le temps entre deux soudures ! Et les autres également... Par contre, prévoyez les munitions : ils passent leur temps à boire de la bière et j'en salivais dans la chaleur du cinéma. Et pour les amateurs de Tudou : il faut des sous-titres, au moins en anglais, car l'accent de Manchester...

A ce propos...


Beaucoup de ressources sont disponibles sur la toile pour écouter des accents anglais de par le monde (ou devrais-je dire anglophones ?).
Le site de la BBC, évidement, qui a souvent tendance à pécher par volonté d'exhaustivité.

Celui de la british library est plus facile à utiliser, mais limité à l'United Kingdom. On y trouve un magnifique pêcheur à la retraite du Nord de l'Ecosse : j'avoue humblement que je n'ai rien compris à ses problèmes de pêche...

Sinon, on a aussi Speech accent archive, très complet aussi. On peut entendre des personnes parler anglais tout autour du monde. L'avantage est que les locuteurs lisent le même texte, la comparaison est plus facile. Envoyons donc Stella faire les courses ! Mes petits préférés :
L'irlandais
Le gallois
Et l'accent de New Orleans (mais c'est parce que la saison 2 de True Blood débute bientôt aux Etats-Unis)

Côtés lecteurs (pour entendre les sons), c'est un peu le bordel : parfois Windows media player, parfois Quicktime, parfois Realplayer (que j'ai dû télécharger à cette adresse, et j'ai bien rigolé à leur slogan "Un lecteur pour les gouverner tous" alors que franchement), d'autres fois on doit les télécharger et les écouter avec VLC.

Et donc, le "Mancunian accent" (accent de Manchester) ? Voici une petite interview d'un membre d'Oasis, Liam Gallagher pour les intimes, qui outre d'être une tête à claques (les cheveux, les lunettes et le chewing-gum : pitié !) et d'avoir un nom irlandais, ne fait aucun effort pour faire comprendre son accent mancunian...





Voilà, il ne me reste qu'à vous souhaiter un bon voyage !