De bons bouquins
J’attendais beaucoup de cette lecture. Faire travailler Pratchett et Gaiman ensemble, ça me paraissait un peu l’idée du siècle (ne prenons pas trop de risques, le siècle est jeune encore...). Pratchett qui écrit par éclairs de génie, accumulant les métaphores et les appartés, plus dingues et imaginatifs les uns que les autres, tout en ayant du mal au final à faire de tout cela une bonne histoire, avec un vrai scénario bien ramassé. Gaiman à l’inverse, si son style peut paraître un peu plat et ses personnages convenus, est un grand conteur qui sait raconter de merveilleuses histoires.
Le couple idéal, non ?
Sautillant sur place dans ma librairie, j’en étais en tout cas persuadée.
Il ne faut jamais avoir de trop grandes attentes avant d’ouvrir un livre. Les meilleures lectures sont celles dans lesquelles on entre innocent, sans se douter de rien... et qui vous cueillent petit petit ou au contraire vous ramassent, “KO allongé” sur le canapé.
Rien de tout cela pour moi avec De Bons présages. Juste un excellent moment de lecture (ce qui n’est pas mal du tout, hein ?).
Nous suivons pour cette histoire les pérégrinations de deux anges, Rampa (pour le Mal) et Aziraphale (pour le Bien), confrontés à leur destin d’ange, à savoir : l’arrivée de l’Apocalypse…
Seulement rien ne se passe comme prévu dans le Grand Plan (quoique ce peut-être écrit dans le Grand Plan Ineffable, mais celui-ci personne ne le connaît...).
Tout d’abord, les deux anges ne sont pas très pressés de voir arriver l’Apocalypse, notamment Rampa, qui aime bien les téléphones portables et les belles bagnoles.
Ensuite nous rencontrons également au fil de ces pages une bonne dizaine de personnages, pris dans leurs petits destins personnels, dans leurs désirs et leurs libre-arbitre, lesquels interfèrent avec la Bonne Marche des Evénements.
Ecrire l’histoire de l’Apocalypse, jouer avec les notions de Bien et de Mal, tout en ne refusant pas à l’homme (ni aux anges) la possibilité de faire ses propres choix, c’est sacrément rafraîchissant. D’autant que la frontière est vraiment floue entre le bon et le mauvais côté, l’existence est au milieu et il y a toujours moyen de s’arranger… comme Anathème Bidule s’arrange avec les prophéties d’Agnès…
Je sens bien que je vais passer pour monomaniaque, mais j’ai beaucoup pensé à la série Buffy contre les vampires en lisant « ce conte tendre pas totalement gratuit », comme l’indique la quatrième de couverture. Joss Whedon a visiblement été attiré par les mêmes thèmes, particulièrement approfondis dans la dernière saison. Et le personnage de Rampa est un véritable Spike. Sauf qu’il ne se décolore pas les cheveux, lui…
En conclusion, j’ai bien rigolé avec cette lecture, tout ayant le sentiment de « rire intelligent » si vous voyez ce que je veux dire. Rire jaune aussi parfois…
Vous voulez la définition de la vie ? Eh bien la voilà, et faites ce que vous pouvez ensuite :
« Dieu ne joue pas aux dés avec l’univers, mais à un jeu ineffable de Son invention, qu’on pourrait comparer, du point de vue des autres joueurs (c'est-à-dire tout le monde), à une version obscure et complexe du poker, en chambre noire, avec des cartes blanches, pour des enjeux infinis, face à une Banque qui refuse d’expliquer les règles et qui n’arrête pas de sourire. »
(NB : j’adore l’usage des italiques dans cette citation)
2 commentaires:
Je t'avoue que je trouve étrange que tu n'aies pas adoré ce roman, car il est l'un de mes préférés ! Je trouve qu'il contient le meilleur de Pratchett et de Gaiman.
J'adore l'histoire, je suis folle amoureuse de Rampa, j'adore les multiples notes de bas de page, les parenthèses, etc.
C'est un livre que je relis avec énormément de plaisir à chaque fois. Et je pleure systématiquement à la dernière page...
Rampa, hein ? ;)
En tout cas, il y a des choses qui vont me marquer longtemps dans ce bouquin. Notamment, le fait que les cassettes qui restent longtemps dans la voiture deviennent toutes des best-of Queen.
Parfois, j'y repense et je me marre toute seule...
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