vendredi 14 septembre 2007

neo-féminisme, post-machisme, et vice versa

Le temps est venu je crois de rendre hommage à un grand disparu de ce blog, personne ne l'aura oublié, il s'agit de Xuc.
Avis aux témoins de Jéhovah ! ne l'appelez pas au téléphone, au bout d'1h45, c'est vous qui ne saurez plus comment raccrocher (c'est du vécu, ce que je dis là, véridique)...
Bref, pour des raisons qui me restent encore mystérieuses, parce que je n'ai jamais eu la patience de l'écouter contrairement aux témoins de jéhovah suscités, Xuc est énervé contre le féminisme.
Il avait le projet de fonder un mouvement qui s'appellerait le néomachisme, parce qu'il trouvait que les femmes allaient un peu trop loin, que c'était un peu trop facile dans certaines situations d'être une femme (j'ai pas d'exemple, là, curieusement...), et qu'on oubliait un peu trop vite la détresse d'être un homme dans un monde social qui avait vécu le passage du féminisme. Comment assumer son identité masculine (pour que les hétérosexuelles y trouvent leur compte), tout en ne passant pas pour un macho de l'ère des cavernes ?
Bref, un post d'augenblick (celui-là), le blog de Sygne en son entier, et une page du blog de Gä qui nous fait voir l'autre côté; sans compter le commentaire de Fried qui s'indignait "Femme soumise ? à quoi ? j'ai jamais rien demandé, moi !", et qui faisait donc semblant d'ignorer ce qu'on appelle depuis La Boetie la servitude volontaire, ou, mieux car plus actualisé, le mécanisme que Bourdieu soulignait en parlant du "dominé-ou dominant, c'est drôle ça marche dans les deux sens, c'est ça qu'on appelle un système- dominé par sa domination" : vous savez, la femme qui fait tout à la maison et qui dit : mais non, je n'y suis pas obligée, ça me dérange pas, je le fais, ça me fait plaisir je vous assure -je caricature. Bref, tous ces trucs m'ont remis toutes ces questions en mémoire...
J'ai rien de plus à dire, que des interrogations. Je me demande un peu où le monde en est, à propos de ces questions de la différence homme-femme, de l'homosexualité (j'ai vu deux hommes s'embrasser dans "Plus belle la vie", un soapmovie diffusé à une heure de grande écoute sur une chaîne hertzienne. Est-ce que cela aurait été la même chose s'il s'agissait de deux femmes ? Est-ce que la question précédente a une raison d'être ?), et du féminisme...
Il y a toujours les inégalités criantes (en tout cas, celles qui me font crier, moi femme !) : les salaires, la manière d'être regardée par les commerçants (l'autre jour un vendeur porte-a-porte du Monde est venu chez moi, et lorsque je lui ai dit que je ne voulais pas m'abonner, il m'a dit : "je vois... Monsieur n'est pas encore rentré du travail, c'est ça ?"), les agressions sexuelles (lisez le comm, c'est édifiant !) car comment appeler autrement ces petites phrases qui font que nous ne pouvons nous balader tranquillement (balader = promener : prend un seul "L". "Ballade" est une chanson : prend deux "L". note pour moi pour m'en souvenir...) ?
Et il y a aussi cette force que nous pouvons tirer de notre faiblesse : jouer les imbéciles, genre on a rien compris à tel truc technique que le vitrier nous expose alors qu'on sait très bien et que ce n'est qu'une ruse rhétorique pour l'amener à nous faire des baisses de prix, ou le classique : se laisser draguer pour voir ce que le gars d'en face est capable de donner, et s'il vaut le coup qu'on aille plus loin. Et puis les soirs de fatigue mais où on a envie de jouir quand même : bon, tu comprends, nous les femmes on a plus besoin d'être préparées que vous, alors tu m'embrasses longuement là où tu sais et puis pour la suite je reste sur le dos et n'oublie pas de me caresser les seins et tu seras un amant extraordinaire, merci.
Parfois, je me dis que j'aurais bien aimé être un garçon. Je crois que j'aurais eu la force de me battre à la hommedescavernes style, et en plus j'aurais eu la société de mon côté...

(et pas besoin de concombres... d'ailleurs les premières pousses de roquette sont sorties aujourd'hui, je prends des photos demain, promis !

7 commentaires:

Anonyme a dit…

Tout à fait d'accord avec toi :)

J'ai une grosse dent contre les personnes qui restent dans leur posture sociétale, c'est un cercle vicieux : l'abysse de l'inexistence pour une femme et l'horrible obligation de performance pour un homme.

Si les choses sont partagées, il reste qu'elles ne prennent pas la même forme dans la société : la femme se la ferme et se venge à domicile, l'homme performe et se venge publiquement.

Il y a quand même des gens qui arrivent à se mettre d'accord et à partager leurs performances, impuissances, forces et souplesses, hontes et gloires, qu'ils soient hétéros ou homos :)

Là j'ai positivé ; mais si on élargit la réflexion à un peu de géopolitique, je ne peux pas m'empêcher de me demander où va mener la "grandeur économique" de l'Arabie saoudite, les avortements de filles asiatiques pratiqués en grand nombre, etc.

Je comprends quand même la démarche de Xuc (qui a bien dû le lire dans ce que j'ai écrit plus haut), mais je ne pense pas qu'il faille être contre le féminisme en soi. Les problèmes sont réels et souvent tragiques ; mais ils n'excusent en aucun cas les demandes impossibles faites aux hommes.

Voilà, j'ai bien assumé mon féminisme ;)

Anonyme a dit…

J'ai cru recevoir un message codé à propos des con combres :)

Le féminisme, c'est comme les nanars et les journalistes, il faudrait trois tomes pour en parler.
Alors pour faire vite, disons que je ne suis ni pour, ni contre, bien au contraire !

Anonyme a dit…

Ah oui non mais c'est vrai elles vont un peu trop loin les femmes. Regardez, moi, il y a quelques temps (celui de ma jeunesse fougueuse) j'ai répondu au Monsieur qui m'interpellait *hey la Chinoise* (sur le ton de viens me sucer) *et ta mère, elle est Chinoise?* sans agressivité, non, je voulais juste lui montrer que moi, je n'étais,pas plus que sa maman, Chinoise (je suis viêt), et que sa maman, pas plus que moi, n'aimerait être interpellée sur ce ton.
J'ai failli me faire tabasser mais je suis vite rentrée dans ma voiture.

Et pas plus tard qu'hier, en veste de tailleur et pantalon et t-shirt tout ce qu'il y a de couvrant, je me suis vu proposer tout un tas d'occupations putassières pour la soirée, et comme je ne répondais pas il a ajouté *comme d'habitude hein tu passes vers huit heures* (alors que je n'ai jamais réussi à arriver à huit heures chez quiconque). Comme je suis assagie je me suis contentée de tenir mon sac d'une main au doigt dressé, tout en trouvant que ça ne suffisait pas (mais je tiens à mes os malaires)

C'est vrai qu'elles exagèrent, quoi, les femmes merde. C'est vrai qu'il faudrait inventer le néomachisme, yen a vraiment pas assez de l'ancien.

J'aimerais demander à ces mecs, par exemple votre ami, MAIS VOUS VIVEZ OU?

louise miches a dit…

hum...
merci de vos remarques.
Mais bon, on va dire que je revendique le droit à n'avoir pas d'avis sur ce point !
(je ne sais plus lequel de mes copains disait que le premier des droits de l'homme ce devrait être le droit de changer d'avis ?)

Anonyme a dit…

Hum bis, je me suis dit que j'avais fait bien trop long ~~

louise miches a dit…

allons, allons, ne reste pas dans ta "posture sociétale" qui voudrait faire que tout internaute qui commente un billet le fasse de manière brève...

Anonyme a dit…

Post très intéressant.
En te lisant, surtout le passage sur la posture de la "faiblesse" féminine (l'entretien du mythe), je me fais la réflexion que les femmes ne sont au fond pas dupes de la farce de la force de l'homme. Pas dupes, mais complices, complices par attendrissement je dirais, et même par "intérêt". Elles se "prêtent" à cette mascarade dont elles tirent à la fois un bénéfice et font les frais. Les hommes tirent leur "force" de cette posture de semblant, je crois. Ils sont davantage dupes. Ils font les kékés.
Ce qui me gêne avec un certain féminisme, c'est cette recherche systématique d'un pendant féminin symétrique au phallus ("pendant" c'est vraiment le mot:. Comme si le phallus était le seul étalon, une sorte de graal sociétal à atteindre. Ces féministes-là contribuent pour moi davantage à renforcer la "domination" masculine qu'à la combattre, en ce sens qu'elles nient la différence sexuelle et cherchent à "boucher le trou" du féminin, et toute invention subjective propre. Ce qu'elles revendiquent au fond, c'est de pouvoir faire comme les hommes. Ce côté promotionnel du féminin "à couilles" me gêne.
Et j'adhère complètement au commentaire d'Augenblick.