mercredi 5 novembre 2008

I want to break free...



Ma petite chatte déprime ce matin. Enfin, dans la mesure où les chats peuvent déprimer...

Elle s'est assise dans le bac de douche encore plein de flotte et elle regarde tomber les gouttes de mes soutiens-gorges que je viens de passer à l'eau. Il fait froid et sombre dans cette salle de bains. J'ai l'impression qu'elle met en place un happening intitulé "Tristesse".

Pourtant, ce matin tous les blogs sont couleur black power. Et RFI s'en pisse dessus...
Hier mon reuf de passage râlait contre Libé. Il me disait qu'il s'en foutait que la femme d'Obama soit métis ou pur teint, ce qui comptait c'était ce qu'il allait faire. Je le sommais d'abandonner sa franchouillardise : "think americain" !
Mais ce matin, du fond de sa mélancolie, la petite chatte noire me rappelle que Georges Lapassade est mort. J'écoute le parcours de celui qu'on nous présente à force matraquage comme le nouveau Président du monde : pas de danger, c'est le même... La seule chose qui va changer dans l'histoire, c'est que l'on va perdre la force subversive de l'instituant "être noir" dans la vie politique. Déjà que Margaret Tatcher avait maîtrisé les femmes, Georges, je ne sais plus trop ce qui nous reste pour peser sur l'institutionnalisation de l'avenir...

Il existe deux versions de la fameuse chanson "We shall overcome". A l'origine, le gospel disait : "we will overcome". Arf...

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Il fut (Georges) l'un des premiers à prendre la bonne mesure de l'arrivée du mouvement Hip Hop (puis du rap) en France.
Je pense qu'il n'aurait pas craché sur l'élection de Mister O.

(Mes condoléances)

louise miches a dit…

Il fut surtout un "analyseur" à l'état pur. Les poches toujours pleines de cailloux dont il parsemait l'institution dans le but de la faire dérailler et que dans son déraillement elle se révèle aux yeux de ceux qui y gravitent les mains vides.
(Dans ce sens, ses travaux sur la banlieue ont aussi été un moyen pour lui de questionner la fac de Saint-Denis, université soi-disant multiculturelle, fière de son passé vincennois et de sa position périphérique, loin des sorbonnardes parisiennes)
Ce qui me fascine chez lui, c'est cette ténacité dans l'idée du bordel, sur la voie de la révolution : car il sait (analyse institutionnelle oblige) qu'une institution qui déraille est une institution qui évolue, qui s'institutionnalise. De ses échecs, l'institution apprend toujours à tirer profit (voir la thèse d'Elise SAINERO sur Mai 68) et à revenir plus forte et destructrice de créativité que jamais.
D'où la nécessité d'avoir toujours plein de cailloux dans ses poches...

(et je ne crache à titre personnel sur rien du tout, et ne sais absolument pas ce qu'il aurait pensé d'une telle élection)