lundi 29 septembre 2008

Trop de délicatesse


Ce midi, en passant sur les trottoirs étroits de la rue de Provence, toujours encombrée à ces heures chaudes, j'ai dû passer entre deux personnes qui parlaient en langage des signes.
Comme j'avais anticipé le coup, je me suis dit : zut, en passant entre eux, je vais faire écran et je vais couper leur conversation (animée).
Du coup, comme je suis bien élevée, je suis passée quand même en les gratifiant d'un retentissant "Pardon !"

J'espère que l'une des deux n'était que muette...

samedi 27 septembre 2008

Un petit Kaamelott, et ça repart !

Je suis tellement désespérée que quand quelqu'un me dit qu'il m'apprécie, a priori je me méfie...
Et je le cuisine jusqu'à lui faire admettre qu'il ne recherche à travers moi qu'une image, un fantasme qui comble un manque dans sa vie à lui.
C'est le concept du "je tombe à pic".
Mais comme j'ai parfaitement conscience du ridicule de mes attitudes, je préfère en rire.
Et je rigole particulièrement sur les dialogues d'Alexandre Astier...
Le maître d'armes, mon personnage favori, attrape Perceval dans un couloir :

"- Ah ! Seigneur Perceval, vous tombez bien !
- Pas vraiment, non... Enfin, en général je me débrouille pour me rattraper à quelque chose..."

C'est plus fort que moi, je me gondole sec (et c'est pas si facile, demandez à une feuille de papier...)
Avec des Suppléants comme ceux-ci, les futurs chevaliers du royaume de Logres seront à n'en pas douter les as des as... (Livre III)

Kaamelott - Saison 3 Episode 30 : Les suppleants - wideo
Auteur : Alexandre Astier Réalisé par : Alexandre Astier Avec : Anne Girouard , Alexandre Astier, Nicolas Gabion, Lionel Astier, Thomas Cousseau © Calt - Dies Iræ – Shortcom

vendredi 26 septembre 2008

Du pain, du vin et Siné Hebdo

J'aurais voulu en parler avant, de la sortie de ce canard, mais jusqu'ici il n'a pas eu besoin de moi pour se faire connaître (maintenant non plus, me direz-vous, mais bon). En effet, cet été, pendant que j'étais occupée à préparer des kilos de tartes salées et de cake, que Patrick m'appelait "Miss flan au thon", et que je matais en coin les fesses du plombier au risque de rater ma béchamel, une polémique faisait rage dans les médias restés à Paris.
Le dessinateur de presse Siné aurait écrit un truc antisémite dans sa chronique pour Charlie Hebdo, et Philippe Val l'aurait renvoyé du journal. C'est ainsi en tout cas que cette info est parvenue dans notre petite vallée reculée de l'Ariège. C'est grave, depuis 1945 on ne badine pas avec l'antisémitisme. D'ailleurs, ne dit-on pas couramment, c'est un exemple, "des actes racistes et antisémites". L'antisémitisme est un racisme spécial, un überracisme en quelque sorte. J'en déduisis que Siné avait encore ouvert sa gueule un peu trop grand et qu'il était dans la merde.
Rentrée à Paris et reconnectée au monde futile et néanmoins dominant, je pus me renseigner sur l'Affaire et ça m'a bien fait rigoler. Surtout quand j'ai appris que le vieux lançait son propre journal, à 80 ans tout de même...



Ici, par Rue 89, on peut lire un résumé bien foutu du conflit récent entre Siné et Val (à propos de l'enquête de Denis Robert sur Clearstream, l'avocat de Charlie qui est le même que celui de Clearstream, etc.).

Il était notoire que Val et Siné ne s'entendaient plus depuis un moment. Et il est difficile, entre ces deux personnalités, de ne pas "choisir son camp". Et moi, c'est Siné.
Charlie Hebdo et moi, c'est une vieille histoire de famille.
Toute petiote, je m'entraînais à déchiffrer mes premiers mots dans Charlie Hebdo. Mes parents ont toutes les archives, depuis HaraKiri mensuel, jusqu'au Charlie nouvelle formule. Et puis j'avais repris le flambeau de la collection familiale, consciencieusement abonnée et fidèle lectrice. Et petit à petit je me suis mise à m'énerver contre Val, ses éditos puants, son ton sentencieux qui tentait d'imiter Voltaire en ne parvenant qu'à être insupportable, bref : j'avais arrêté de lire sa diarrhée. Mais petit à petit, le ton Philippe Val a gagné tout le journal. Cyran est parti le premier, sans heurts, sans clashs.
Et j'ai arrêté d'acheter Charlie.

Couverture du Professeur Choron, en 1976

Donc, cet été, Siné commente le mariage du fils Sarkozy avec la fille Darty, en ironisant sur la conversion du premier au judaïsme (information fausse qu'il tenait du président de la Licra...). Il conclut par : "Il ira loin ce petit". Du coup, Val s'agite, veut absolument désavouer Siné, etc. Je vais pas vous refaire le topo, lisez le résumé de Rue 89. Et d'autres journalistes prennent le relais, notamment un excité que je ne connaissais pas,
Claude Askolovitch, qui hurle au loup. A lire ici sa version de l'Affaire.
Du côté des soutiens de Siné, le vieux Delfeil de Ton s'étale dans le Nouvel Obs. Il joue la carte du : "j'y étais", il s'attaque à Val qui aurait complètement changé l'esprit Charlie, etc. Comme exposé précédemment, je suis plutôt d'accord avec lui. Mais Cabu et Val pas du tout, et ils réagissent en exposant leurs propres souvenirs.
Bref, ça sent l'oeuf moisi. Dans cette surenchère entre les pour et les contre, j'aime bien l'article de François Reynaert, calme et posé.
Mais le mot antisémite a été prononcé, et à ce sujet on reste rarement calme et posé. La palme revient à Alexandre Adler avec cette citation magnifique :
"Aujourd'hui, on voit en tout cas qui a la trempe d'un Zola, d'un général Picard : c'est Philippe Val. Et qui a la bassesse de Drumont, de Maurras ou de Bernanos : ce sont les pétitionnaires semi-trotskistes en faveur de l'éternel stalinien Siné."

Si, si, il l'a dit, dans le Figaro ! Texto ! La preuve ici...

Bref, pour couper court à tout ça, et c'était la seule chose à faire, Siné lance Siné Hebdo, chaque mercredi, 2 euros. Ne vous gourez pas au kiosque : il a exactement la même maquette que Charlie...



Je me suis sentie revivre quand il a été annoncé, sur le blog de Siné, ce canard. Je me suis aperçue que j'en avais besoin, dans cette période de marasme, d'un vrai journal anarchiste (pas dans le sens doctrinaire, hein ?), un truc qui pourrait accueillir tous ceux qui ont envie de rire et de provoquer et pas forcément de s'étaler en considérations vaseuses et pseudo-intellectuelles sur l'avenir politique du pays.
Il est évident que les deux journaux visent plus ou moins le même public, et que leur concurrence va leur faire du tort à tous les deux, mais Charlie Hebdo, ce n'était vraiment plus supportable.

Grâce à la médiatisation de la polémique cet été, le numéro 1 de Siné Hebdo, tiré à 140 000 exemplaires, a été épuisé en quelques jours. Je l'ai acheté moi aussi, c'est en quelque sorte un numéro 0. J'ai été déçue, il se résumait à des articles de copains de Siné qui disaient qu'ils soutenaient Siné, et qu'ils allaient faire ce type de chroniques dans Siné Hebdo. C'est vrai qu'il y a une belle brochette de noms. L'éternel stalinien semi-trotskyste Didier Porte, qui me fait beaucoup rire. Jacques Tardi, qui encore une fois oublie de dessiner avec ses pieds. Michel Onfray (on ne le présente plus, si ?). Le tenace Maurice Rajfus, qui doit avoir à peu près l'âge de Siné... Il a même réussi à sortir le vieux Raoul Vaneigem de sa cage !
(par contre, Charb est resté à Charlie...)
Heureusement, comme dans les belles histoires, ça s'arrange avec le numéro 2 qui est très bien foutu, et le numéro 3 qui est encore mieux.
J'espère tellement qu'ils vont tenir le coup...
Je me suis prise à penser que lorsque Siné sera mort, qui sera là pour "continuer le combat" ? Il a pu lancer ce journal parce qu'il en avait envie, certes, mais aussi parce que c'est un nom, Siné, et il a des contacts, de vieux amis, des admirateurs, un réseau...
Alors j'espère qu'ils vont tenir le coup et en plus qu'ils vont se transformer en pépinière de journalistes (vraiment) impertinents.

Philippe Val va pouvoir tranquillement continuer de gloser dans "son" journal, qui n'est plus le nôtre, et dans cinq ans à tout casser, je parie qu'il sera encore plus chiant que Jean Daniel. (Bah oui, l'essentiel de la polémique étant passé par le Nouvel Obs, il ne pouvait pas rester silencieux... Que ceux qui ont compris la position de Jean Daniel sur ce qui était en train de se passer dans ses pages veuillent bien m'éclairer, ils gagneront des bisous gratuits).

mercredi 24 septembre 2008

Faire ses sushis soi-même

C'est facile, pas cher, et inratable grâce à la recette du Chef Miches.

Je me souviendrai toujours de la première fois que j'ai goûté des sushis. Je venais de m'installer dans mon appart parisien, je n'avais pas encore l'électricité, pas d'évier, une douche pour la vaisselle (mais pas d'eau chaude), et comme le parquet n'était pas encore fait je dormais dans ma cuisine sur un matelas en mousse au milieu de mes cartons... Et je bossais quand même ma thèse, à la lueur des bougies...
Bref, à cette époque je faisais très peu la cuisine, j'allais manger chez les autres en général, ou j'achetais des plats tout faits. Je me suis même pris un hamburger une fois (une !). Le goût dégueulasse m'est resté dans la bouche jusqu'au matin.
En revanche, le soir où je me suis acheté des sushis, j'ai trouvé ça tellement bon que je me suis dit que je n'aurais plus jamais envie de manger autre chose...
Bref, on est d'accord, les sushis c'est bon, mais ça revient quand même un peu cher, quand on a décidé de ne manger plus que cela... Alors qu'en fait, quand on les fait soi-même, ça doit revenir à 6 euros pour une vingtaine de sushis (soit deux personnes), à vue de nez.

'Alors, elle vient cette recette ?' me crie-t-on dans le fond de la salle...

Voilà, voilà :
Pour 20 sushis :

Un verre de riz rond, japonais de préférence, sinon le riz court qu'on utilise pour des trucs immonde genre "riz au lait"
Deux pavés de saumon
Du vinaigre d'alcool (le vinaigre transparent)
un peu de sucre, un peu de sel
une noix de wasabi (raifort). Facultatif.

Bon, les étapes de la recette qu'il ne faut pas louper c'est la cuisson du riz. Il faut qu'il soit bien collant.
Tout d'abord, il faut laver très soigneusement le riz. Vous le recouvrez d'eau, vous le malaxez, l'eau devient blanche, vous changez d'eau, vous malaxez, elle devient blanche, etc. Jusqu'à ce que l'eau soit à peu près claire. Videz toute l'eau.
Mettez le riz dans votre casserole, rajoutez un verre et demi d'eau, portez à ébullition à couvert.
Une fois que ça bout, baissez le feu et laissez cuire 15 min, toujours à couvert.
Au bout de 15 min, on sort la casserole du feu, on la recouvre d'un torchon (propre, hein ?) et on remet le couvercle par-dessus le torchon (attention à ne pas laisser traîner les bords du torchon sur la plaque chaude...). On va laisser reposer le riz 30 minutes.
Sur la plaque encore chaude, on met 5 cuillères à soupe de vinaigre d'alcool, une cuillère à café de sucre et une pincée de sel. On touille jusqu'à ce que le sucre soit dissout. C'est très rapide. On sort le vinaigre du feu.
Bon, en attendant que la demi-heure de repos syndical du riz soit écoulé, on va faire autre chose.
Au bout de 30 min, on revient dans la cuisine, on étale le riz dans une grande assiette. On verse le vinaigre dessus.
En soufflant dessus pour le faire refroidir (le riz, pas le vinaigre), on va délicatement le remuer (avec ce que vous voulez : fourchette, baguette, cuillère...) pour bien qu'il refroidisse partout partout. On fait ça deux ou trois fois.
Et on va ensuite s'attaquer au saumon.
Bon, là vous pouvez sauter des lignes, car j'ai complètement foiré mon découpage de saumon. Mais bref, en gros le principe, c'est de faire des lamelles de saumon. Et ce n'est pas grave si elles n'ont pas la même taille. Les chutes inutilisables, gardez-les, ça fera des sashimis. Et pendant que vous découpez votre saumon, allez remuer et souffler de temps en temps sur votre riz.
Normalement, une fois la découpe du saumon finie, le riz doit être à peu près tiède. On peut donc s'attaquer à la formation de sushis.
Remplissez un bol d'eau et gardez-le à proximité sur la table. Humidifiez-vous assez largement les mains. Prenez une lamelle de saumon, tartinez-la très légèrement de wasabi si vous voulez (c'est très fort comme condiment). Ensuite, prenez du riz pour former une boulette. Vous allez bien évidemment, car vous n'êtes pas stupides, former une boulette d'une taille adéquate avec celle de la lamelle de saumon...
Normalement, si vous avez les mains humides, le riz ne collera pas à votre paume. Vous pourrez donc loger le riz dans votre paume gauche (je suis droitière), replier légèrement la main, former la boulette avec les doigts (humides, les doigts, humides !) de la main droite. Prenez ensuite votre lamelle de saumon tartinée de la main droite et collez le côté tartiné sur la boulette de riz. Repliez votre main gauche comme pour tenir chaud à votre sushi... Avec vos trois doigts du milieu de la main droite, pressez sur le saumon.
Normalement, si je me suis bien expliquée, vous devriez avoir un sushi qui tient à peu près la route. Et bien entendu, vous renouvelez l'opération pour le reste, hein ?
Voilà, mettez un peu au frais si le riz était tiède, et puis mangez en trempant dans de la sauce soja, ou nature, après vous faites ce que vous voulez, je ne serai plus là pour contrôler.

J'ai d'autres recettes dans ma musette, le saviez-vous ?
(Je suis bonne à marier, disais-je hier au téléphone à un homme dont je ne citerai pas le nom, pleine d'espoirs et de sous-entendus, et il m'a rit au nez... Encore un qui n'a pas goûté mes sushis !)
Par exemple, cet été j'ai fait la cuisine à une dizaine de personnes, tous les jours pendant quinze jours... Et en plus, j'ai dû aussi assurer la bouffe pour l'anniversaire de ma mère, 60 personnes à nourrir pendant trois jours... Et j'en redemande ! Et eux aussi !
(Il faut dire que j'avais craqué pour le plombier qui travaillait dans le cabinet de toilette qui donne dans la cuisine... Ca m'arrangeait bien de passer du temps dans le coin. Non, pas polonais. Ariégeois. Et bassiste...)

Bonne bouffe !



mardi 23 septembre 2008

Le livre que t'y crois pas...

Même dans mes pires cauchemars, je n'avais jamais osé imaginer un livre pareil.

Et pourtant c'est le nouvel événement chez Flammarion :
Houellebecq et BHL publient leur correspondance.

Ca sort le 8 octobre et ça s'appelle Ennemis publics.
Je vous laisse là-dessus, je trouve plus mes mots...

lundi 22 septembre 2008

Archives orales : les républicains espagnols par l'exemple

J'ai un peu tardé à donner de mes nouvelles, je voulais faire un post un peu fouillé mais je ne vais pas y parvenir. Alors restons modestes.

Bien, on garde son sérieux, on arrête les blagues de boules dans les comms car aujourd'hui je vais vous présenter mon Pépé à moi... Je peux publier son nom, il est déjà mort depuis quelques années et puis c'est un joli nom : José Luis Sainero-Carrero (qu'on prononce en allant bien chercher la jota au fond de la gorge et en roulant les doubles r comme des fous, s'il vous plaît).

La raison de tout ce déballage c'est que j'ai retrouvé dans mes placards une vieille cassette (K7 comme on écrivait parfois) sur laquelle mon grand frère, qui était à l'époque un peu plus petit et beaucoup moins poilu (mais déjà intello) avait enregistré notre grand'père pour lui faire parler de son adolescence en Espagne sous la Seconde République, puis sa fuite en France.
On a tous des trésors cachés au fond de nos familles, et je trouvais intéressant que ça soit publié quelque part. On sait jamais, ça peut servir. Et puis c'est émouvant, ce jeune garçon et ce vieil homme à la voix coupée et au fort accent espagnol... Non ?
Y a aussi d'autres raisons pour lesquelles je voulais parler de ça, mais là, honnêtement, j'ai la flemme d'y réfléchir et puis j'ai une thèse à finir, quoi.

Alors, petit cours d'histoire de l'Espagne par José Luis, 16 ans en 1936, qui se définit au début comme "patriote", puis "républicain espagnol" quand il fut contraint à l'exil en France :

Acte I : Scène d'exposition
- l'avènement de la Seconde République ; Aza'na (désolée, je sais pas faire les accents espagnols sur le "n") ; les réformes de la propriété des terres ; les gentils ouvriers et les méchants propriétaires...
"Il était bon, il était juste"



Acte II : l'horizon se trouble
- le soulèvement de Madrid ("La vie était calme, à Madrid") ; la fin de l'âge d'or de la Seconde République ("Tout le monde était content, et heureux") ; les marocains espagnols ; l'attaque de la caserne de Montana pour se procurer des armes ("parce que nous on se battait sans armes, avec la parole, c'est tout") ; le calme face à la progression des troupes fascistes ("on avait le droit avec nous") ; la peur qui s'installe...



Acte III : la situation semble bloquée
- les volontaires internationaux ; les cadres soviétiques ; l'armement des troupes franquistes (les mots allemands prononcés avec l'accent espagnol...) ; Gernica : de l'ombre à la lumière ; l'impossibilité de pratiquer la guérilla ; la trahison du gouvernement français...



Acte IV : au coeur de l'horreur
- la fuite du Pépé en France, le viol et l'assassinat de sa soeur ; les camps de réfugiés sur les plages d'Argelès ; la guerre arrive en France, le Pépé s'engage dans l'armée, est fait prisonnier par les Allemands ; Matthausen...



Et l'acte V, me direz-vous ? Eh bien, même si l'histoire ne le dit pas, les Américains ont libéré le camp et le grand-père est parti en région parisienne pour bosser dans les usines et fonder une lignée...
La qualité audio n'est pas terrible, les connaissances historiques approximatives, mais
C'est à peu près tout ce que je sais de lui.

dimanche 14 septembre 2008

Guerre des blogs

Déchirures fratricides dans la blogosphère cette semaine...

L'autre jour au téléphone, je me suis mis BT à dos, et croyez-moi il vaut mieux l'avoir en ami qu'en ennemi le vieux chameau : il a beau avoir déjà un pied dans la tombe, sa langue bien pendue bande encore...
Même si le cerveau a quelques ratées : il m'affirmait que le nom scientifique du cri de l'âne était "faire hi-han", je maintenais qu'on disait "braire", et les choses se sont envenimées...
Car au final, il s'avère que j'ai eu raison (évidement !).

Je paradais alors tranquillement sur les autoroutes numériques, fière de mon intelligence, de ma beauté et de mes facilités rhétoriques car oui moi j'ai fait des études supérieures... lorsque le vil crapaud abattit la blanche colombe en plein vol... Draleuq m'assassine avec superbe dans son dernier post. Je ne m'y attendais vraiment pas, surtout de la part d'un concierge de province aux cheveux blanc ! Je n'avais pas vu venir le coup, en dépit d'un buzz savamment orchestré... Il faisait monter la mayonnaise depuis des semaines... Libellule ? Non-libellule ? Ah ah ! tu voudrais bien savoir ce que c'est, hein ? etc.
Ah ! Grillons toutes ces mauvaises pensées... Allez lire son post si vous voulez un résumé de "l'affaire de la non-libellule", si vous voulez voir le pitit Draleuq qui batifole dans les champs de son enfance, son épuisette sur une épaule, la musette à la main..., et surtout si vous voulez éviter de passer pour une débile, schizophrène et hallucinée, qui court après des libellules qui n'en sont pas.
Tout, tout, tout, vous saurez tout sur les odonatoptères : les gros anisoptères, les petits zygoptères, les mous calopteryx virgo...

samedi 13 septembre 2008

Chaud, chaud, l'info !

Ca y est, c'est officiel : Xuc quitte la région parisienne... Un dernier salut, l'artiste ?



Après avoir fait pleurer la banlieue nord, voilà qu'il s'apprête à mettre en deuil la capitale...
Les drapeaux sont déjà en berne et les cafards se livrent à dernier baroud d'honneur dans son tout petit appartement...

Amis, sachez que vous avez encore deux mois pour l'inviter à descendre quelques litrons, ou pour prendre fissa quelques cours de guitare, comme cette petite... libellule ? (du coup, j'ose plus trop)



Comment ? Qu'ouïe-je ? Il va vous manquer ? Bande de casaniers !
Il part en Bourgogne. En Bourgogne ! Le Morvan, la route des vins, tout ça... Je sais pas vous, mais moi...

(Paris-Montceau les mines : 1h20 en TGV, 40 euros si on réserve deux semaines à l'avance)



jeudi 11 septembre 2008

Je m'appelle Louise, j'ai 26 ans et toutes mes dents !

J'ai même une dent mutante en plus qui repousse régulièrement, et je suis déjà arrivée à l'âge où je mets du linge entre mes cuisses tous les mois, comme on dit dans les romans.

Je m'énerve parce que :
Quand je me suis inscrite l'année dernière à la médiathèque de mon quartier, la bibliothécaire m'a dit : "si vous êtes mineure, il faut un mot de vos parents" ;
Quand je mets les pieds dans une fac au mois de septembre, les gars de la mutuelle me tombent toujours dessus en me demandant (tutoiement obligatoire) : "tu viens pour t'inscrire ?" (non, j'enseigne ici pauvre con)
Quand je rentrais dans ma salle de cours, les étudiants me prenaient pour une des leurs... Je m'installais, décidée, sur l'estrade et une étudiante qui y croyait vraiment pas, a lâché : "c'est elle, la prof ?"
Quand j'ai rencontré un journaliste de Libé pour lui parler de mon ex, taulard politique, il a écrit dans son article : "jeune fille au visage encore poupin..."

Depuis, je mets des boucles d'oreilles et parfois un peu de charbon sur mes cils. Ca allait mieux. Parfois, je croisais même un gosse qui me disait "Madame"...

Jusqu'à hier soir... tadadam...
Je picolais tranquillement en terrasse d'un bar du quartier Drouot avec l'affable Xuc, lorsqu'un antiquaire traverse la rue une guitare à la main en demandant à la cantonade si quelqu'un savait comment l'accorder. Xuc s'est dénoncé tout seul, j'ai même pas eu besoin de le faire...
Pendant que le "musicien professionnel" suait sur une guitare classique trois-quart qui n'avait jamais été accordée, l'antiquaire me raconte un peu sa vie : cette guitare est pour sa fille, qui est merveilleuse, qui a 12 ans, qui fait du piano, qui est belle, qui fait du golf et du cheval et à qui tout semble sourire et qui sourit à tout...
Je le félicite pour cette belle réussite (j'allais pas le plaindre non plus), et il me dit : "Ouh-là, c'est pas encore complètement réussi, ya l'adolescence à passer et l'adolescence... vous devez en savoir quelque chose, Mademoiselle !"
Dzoïng ! (Xuc qui dérape sur la corde de mi)
J'ai gardé mon calme : "j'ai 26 ans"

in petto : "mon vieux Corneille, et je t'emmerde en attendant"

Non, je l'emmerde pas, il était sympa et il a payé nos bières...

Mais quand même !


dimanche 7 septembre 2008

Parlons sexe : all good !

Et plus précisément du... :





Bon, voilà qui est introduit !
Mais aujourd'hui, le Docteur Miches va se pencher en particulier sur ce phénomène fascinant et ô combien excitant qu'est l'érection.
Voici à quoi ressemble un pénis au repos :



Et maintenant, en érection :

Bon, je ne vais pas m'attarder sur la différence, je crois que c'est clair pour tout le monde (il est plus facile d'enfiler une capote sur la deuxième photo...).
Sur le mécanisme non plus, on va pas en écrire des kilomètres : nous sommes tous adultes et vaccinés. Sur le schéma, les endroits représentés avec des petits points qui entourent l'urètre sont des corps "caverneux" et "spongieux" (c'est pas très sex, la biologie...), qui sont parcourues de petites veines. Sous l'effet d'une excitation de nature sexuelle, le coeur bat plus vite, le sang afflue dans l'organe en question, et une petite valve, à la base du pénis va se refermer pour emprisonner tout ce sang à l'endroit qui nous intéresse aujourd'hui (pas que).
J'ai lu aussi que cette petite valve s'ouvre et se referme légèrement pendant l'érection pour renouveler le sang et lorsqu'elle ne fonctionne pas correctement, on a affaire au fameux priapisme (érection continue et douloureuse).
Une érection sert majoritairement à avoir un rapport sexuel (plus rarement à porter une boîte de macédoine de fruit, private joke) et mène à l'éjaculation.
Toutefois, entre ces deux étapes, le pénis sécrète un liquide pré-éjaculatoire.
Ma maman me disait toujours : "Ma petite Louisemiches, le coït interrompu ça ne t'empêchera pas de tomber enceinte, tu sais ? à cause du liquide pré-éjaculatoire. Fais comme tout le monde et mets donc un préservatif..."
Or, il s'avère que l'on m'aurait menti, car certaines études montrent l'absence de spermatozoïdes dans ce liquide. Ou alors à très faible dose, ce qui s'expliquerait par des spermatozoïdes frileux qui sont restés dans l'urètre.
Car l'homme a cette jolie particularité d'éjaculer par le même canal (l'urètre, donc) qu'il urine. Le liquide pré-éjaculatoire aurait donc pour fonction de nettoyer l'urètre de toute substance présente dans l'urine qui pourrait attaquer les précieux spermatozoïdes. En plus, c'est un liquide qui a l'avantage d'être très doux sur les doigts et de lubrifier le prépuce et le reste, on ne va donc pas cracher dessus.
("Oui ma petite Louisemiches, mais tu mettras un préservatif quand même, hein ? ce liquide peut-être porteur de maladies et j'ai pas envie d'avoir la charge de ma fille handicapée toute sa vie" - Oui, maman.")
Bon ensuite l'éjaculat fait tout un parcours depuis les testicules jusqu'à l'extrémité de l'urètre passant notamment par la prostate pour s'enrichir de liquides divers et variés ayant différentes fonctions, comme celle, très importante, de maintenir les spermatozoïdes en vie car ces chochottes ont une fâcheuse tendance à mourir quand elles sortent de leur milieu naturel. Au final, on obtient le sperme, substance riche en vitamines diverses (C, B12), en sels minéraux (calcium, magnésium...) et qui contient même des sucres. Bon appétit.

En fait, si je me tape l'écriture de ce post pas très marrant, c'est que le prévenant BT, compatissant à ma situation, m'a envoyé un mail (signé du pseudo Justin Bridoux, qui n'a trompé personne...) contenant ce lien pour me dire que ce que je vivais était vraiment scandaleux, même les paraplégiques ont droit à l'orgasme !

En clair, il est dit que, de même que les paraplégiques peuvent vivre leurs Jeux para-olympiques (on en a soupé tout l'été aux infos, et quand il y en plus, yen a encore !...), ils peuvent aussi avoir un para-orgasme. Car si l'érection ne pose pas de trop de problèmes, en revanche il est beaucoup plus difficile pour eux d'avoir une éjaculation, et donc un orgasme (dixit l'article).
Or, au temps de ma folle jeunesse, j'eus un amant célèbre qui pouvait bloquer son éjaculation sans pour autant renoncer à l'orgasme (non mais vraiment, dit comme ça, la biologie c'est vraiment pas sex...). D'où mes questions sur le rapport entre orgasme et éjaculation chez l'homme.
Après recherches, il s'avérerait que ce rapport n'est pas systématique. Dans certains cas d'éjaculation précoce, l'orgasme peut être absent. Il est aussi possible en retour d'avoir des orgasmes sans éjaculation.
Cela peut être pathologique, et on parle alors d'éjaculation rétrograde : le sperme est redirigé vers la vessie (car l'urètre est bouché, ou trop contracté pour laisser passer le sperme).
Ou bien cela peut être volontaire et provoqué, et on parle alors de techniques orientales qui se diffusent en Occident par des stages très chers organisés par de pseudo-gourous et ça peut être dangereux (j'ai perdu le lien vers l'article de Wikipedia qui en parle en ces termes, mais faites-moi confiance, je résume fidèlement).
Il s'agirait donc d'injaculation, obtenue en pressant fortement un point situé derrière le scrotum et en-dessous de l'anus. Il faut trouver exactement le bon point et ne pas oublier de le presser assez tôt justement pour éviter l'éjaculation rétrograde.
Mais je reste tout de même septique.
Cette technique est louée car elle permettrait à l'homme de pouvoir avoir de nombreux orgasmes (vous n'êtes qu'une bande d'envieux) mais aussi de pouvoir continuer le rapport sexuel jusqu'à plus soif (car le pénis et son propriétaire n'auraient pas besoin de phase de récupération longue -au-delà de quelques secondes).
Mais je demande à voir.

Bref, ce que je retiendrai de ces folles recherches c'est que la sexualité chez les êtres humains est beaucoup moins marrante à étudier que celle des animaux...
Saviez-vous que l'homme était un des seuls mammifères à ne pas avoir d'os dans le pénis (donc de ne pouvoir le rétracter dans son corps, pour le protéger) ? En revanche, une fracture du pénis est possible, lorsque celui-ci est en érection.
Saviez-vous que les reptiles avaient deux pénis ?
Saviez-vous que chez les marsupiaux, le pénis se divisait en deux vers le bout ? Certains tarés (des hommes) se font "subinciser" le pénis, pour des raisons de tare mentale ou des raisons d'ordre rituel : rendre hommage aux kangourous, imiter la menstruation (en rouvrant la cicatrice) lors de certaines cérémonies, etc. J'ai même trouvé une jolie photo. Enjoy :



On peut voir aussi cette pratique comme une manière de communier avec la femme, l'union des deux sexes : au-delà du genre, l'être humain, en somme.
Mais je maintiens que lorsqu'on arrive à ce genre de mutilation, c'est de l'ordre de la tare mentale :



Bref, maintenant je n'ai plus faim et pour vous dire, ma libido s'est drôlement calmée, d'un coup.

mercredi 3 septembre 2008

Voulez-vous danser avec moi, ce soir ?

Un petit post pas très intéressant pour les curieux obsessionnels comme moi...
L'autre jour je lisais quelques pages de L'Invention de Paris, par Eric Hazan (un bouquin sympathique, mais fastidieux à lire à haute dose, il faut le mélanger à d'autres lectures pour que ça passe), et au détour d'une parenthèse voilà-t-il pas qu'il parle de la "contredanse", signalant que le terme vient de l'anglais "country dance"...
J'ai oublié tout le paragraphe sur la contredanse, mais cette étymologie, par contre, me trottait dans la tête depuis lors.
J'ai donc fait quelques recherches, et figurez-vous qu'une polémique fait rage entre ceux que ça intéresse :
- certains sont partisans de l'étymologie anglaise, "danse des campagnes", une danse qui aurait été importée par un maître à danser anglais et qui aurait remporté un vif succès parce qu'elle permettait de danser avec plein de gens en même temps.
- mais, cocorico, le quadrille, présenté comme un rejeton de la contredanse, se danse à quatre, deux couples face à face. Ce qui fait dire à d'autres que "contredanse" viendrait du latin "contra saltare", grosso modo : danser face à face...
Mais, en 2004 éclate un véritable coup de tonnerre dans le monde de l'histoire de la danse, grâce à la réédition d'un ouvrage de 1969, épuisé : La Contredanse. Un tournant dans l'histoire de la danse française, par Jean-Michel Guilcher. Il s'agit de sa thèse secondaire (à l'époque où ces tarés d'universitaires demandaient la réalisation de DEUX -2- thèses pour espérer entrer au sein de l'Alma Mater).
Et ce brave historien conclut audacieusement en bon historien : ce n'est ni l'un, ni l'autre, en fait la contredanse française est composée d'emprunts originaux à l'une et l'autre nation...
Je suis bien avancée.
Mais grâce à cette recherche, j'ai découvert l'outil Google livres, dont j'entendais parler depuis pas mal de temps en suivant les débats sur la numérisation des bibliothèques. Les livres numérisés par Google permettent une recherche plein texte, ce qui est très pratique, mais n'est pas le cas des numérisations faites par des bibliothèques publiques... Encore un train de retard, je vais finir par croire aux vertus du libéralisme sauvage et crier vive Google ? (peut-être que c'est déjà fait...)
Bref, pour conclure sur une petite note joyeuse, je dédicace à notre ami Bryan, grand spécialiste des chansons débiles et paillardes (parfois il m'appelle juste pour me faire écouter sur mon répondeur sa dernière trouvaille...) cette "contredanse hongroise", et je signale au passage à Fried qu'une pétition circule pour la destitution de Sarkozy.
bises à tous.