dimanche 17 juin 2007

Allez les filles !

Ma mère, qui est " montée " à la capitale pour quelques jours, est en train de lire un livre intitulé " La Femme fatale ", écrit par deux journalistes du Monde, Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin. C’est un livre sur Ségolène Royal. Ca fait partie de ces livres de journalistes, toujours en prise sur l’actualité politique (donc, en comptant les délais d’édition, d’impression et de distribution, certainement écrits en une semaine…), qui m’ont toujours fait m’interroger. Déjà, que quelqu’un rentre dans une libraire et en ressorte avec ça…
Mais qu’est-ce que ces journalistes/écrivains peuvent bien avoir à raconter dans un bouquin qu’ils ne peuvent le faire dans les journaux ? Comment parviennent-ils à diluer trois cent pages sur un sujet d’actualité sans pondre un paragraphe d’analyse sociologique ou politologique un peu sérieuse ?


Je vous renvoie sur le très bon site d’Acrimed pour la réponse à ces questions…
Un site de critique des médias, qui réussit à être à la fois drôle et sérieux (l’association est animée par mon ancien directeur de maîtrise, Henri Maler, des cours duquel je me souviens avec le même enthousiasme !).


Donc, ma mère bouquine ce truc, et elle m’a dit qu’il y est écrit qu’il paraîtrait que si S. Royal s’est présentée aux présidentielles, c’était à cause d’une aventure extra-conjuguale de son compagnon. Ma mère m’explique qu’étant sa compagne (Ségolène, pas ma mère... quoique...), elle avait passé son temps à le pousser, à le mettre en avant, à s’occuper des gosses et de la maison, à prendre sur sa carrière à elle pour booster sa carrière à lui, etc. Il saute une journaliste, elle l’apprend, elle s’énerve et se dit : Il ne s’occupe plus de moi, très bien, moi je vais m’occuper de moi.
Et au final, c’est elle qui est choisie pour représenter le PS…


Je parlais l’autre jour à un copain de mes projets professionnels, et il a souligné ce qu’il a appelé l’autosélection féminine… Ces sociologues dont il fait partie ont démontré que non seulement les femmes avaient des handicaps professionnels externes (machisme inhérent au monde du travail), mais qu’en plus elles se cantonnaient volontairement à un rôle de second plan, et ce principalement lorsqu’elles étaient en couple.


Jusqu’à ce que le mec pousse le bouchon un peu trop loin…


Allez les filles !


Un petit dossier un peu plus complet sur ces questions.

PS : un article de Libé signale que le couple Royal-Hollande a attaqué ces deux journalistes en justice pour "atteinte à l'intimité de leur vie privée, comme à leur honneur et à leur considération", selon leur avocat. Je tiens à informer J. P. Mignard que je faisais juste ici quelques remarques d’un ordre beaucoup plus général que la vie privée de ce couple dont je me contrefous au final (sauf quand ils engagent le pays, du coup, où est la limite entre l’atteinte à la vie privée et le devoir d’information des journalistes ?… à faire quand j’aurais le temps : analyse comparée sur trois mois du Monde et de Paris Match)


Tiens ! le blog de D. Schneidermann & co signale qu’un livre était prévu sur le couple Sarkozy, mais qu’il a été pilonné par l’éditeur...


Re-tiens ! " Femme fatale " semble être aussi un (mauvais) film " lesbien " de B. De Palma… c’est quand même pas ça la solution ? ?

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Vous le savez sûrement déjà mais dans le même "Big Bang Blog", il y a un billet de Daniel Schneiderman sur "La Femme Fatale" intitulé "Bafouée par son homme, elle se présente à la présidentielle"... les commentaires aussi sont édifiants.
Vos liens sont très intéressants.
J'aime bien ce blog, et votre ton. Et vous au moins, vous avez une bannière, hein !(et même plusieurs)
A très bientôt...

A très bientôt.

Anonyme a dit…

Femme Fatale est un mauvais film, oui, mais lesbien, non. Je me rappelle notamment d'une scène de strip tease indubitablement hétérosexuel (sur une musique de Saez, ce qui suffit à prouver que, 1. le film est vraiment mauvais, et que, 2. De Palma a vraiment des goûts de chiotte en matière de musique, comme la BO de Scarface le laissait du reste supposer).

Anonyme a dit…

L'actualité a rattrapé votre billet q:^) Je pense que l'ambition de Ségolène n'a pas eu besoin d'être boostée par la jalousie ? Elle a été 2 fois ministre et voilà qu'arrive le temps des femmes en politique, à des postes élevés, cette explication est amplement suffisante...

Si elle n'était pas tombée sur ce rouleau compresseur politique de Sarko, qui a eu le temps de mettre la main sur un parti avant de partir à l'attaque, elle l'aurait emporté haut la main !

louise miches a dit…

saoulfifre : c'est ce qu'on appelle du journalisme d'anticipation...
Effectivement, l'explication de la rupture n'est pas suffisante en elle-même, c'était pour moi plutôt un prétexte pour parler de choses et d'autres.
Par contre, je trouve ça un peu facile de dire : "si l'autre avait perdu, j'aurais gagné"...
cordialement,
louise.

louise miches a dit…

Saoulfifre :
je voulais dire que mon billet n'a pas été rattrapé par l'actualité, mais que c'est l'actualité qui court après mes billets...

Cinématologue fou :
j'ai trouvé ce film sur un site lesbien, qui publiait des photos et revendiquait ce qualificatif pour le film. J'ai suivi, sans avoir vu le film (règle d'or de l'historien : toujours croiser ses sources...). Merci de rétablir.

Sygne :
Alors, si tu veux, un de mes barrièristes est au chômage. Si tu lui fais un CDD de trois mois, des bannières, il peut t'en faire quelques unes !
Il fait même de la musique (livré avec une guitare, mais sans piano -c'est plus cher).
Ecrivez au blog qui transmettra.